Entre deux bons mots pendant sa conférence de presse d’après-match, Gregg Popovich a tout de même évoqué les manquements de son équipe dans la gifle prise face aux Warriors en ouverture des playoffs. Manque de rigueur, manque d’agressivité, manque de « physicalité », les Spurs ont été dominés dans tous les compartiments du jeu.
Outsiders dans cette série, les Spurs n’ont simplement pas joué comme une équipe qui n’a rien à perdre et leur entraineur n’a pas caché sa déception.
« Ils en voulaient bien plus que nous. Ils ont été bien plus physique. En premier quart-temps, nous étions comme une biche dans les phares d’une voiture qui arrive à pleine vitesse. C’est vraiment décevant, » peste-t-il. « Je pensais que nous étions au point que ce soit sur le plan physique ou mental mais je me suis lourdement trompé. Notre défense était mauvaise car nous n’avons pas appliqué notre plan de jeu et en plus nous n’avons pas été adroit. On ne pouvait donc pas espérer grand chose. »
La différence d’intensité entre les deux équipes étaient en effet flagrante et comme souvent dans cette situation, le corps arbitral a tendance à donner le bénéfice du doute à l’équipe la plus agressive. Après la rencontre, Joffrey Lauvergne reconnaissait d’ailleurs que servir LaMarcus Aldridge poste bas était alors bien compliqué.
« Le fait qu’il puisse changer sur tous les écrans nous a gênés mais plus ça va, plus c’est compliqué de poster qui que ce soit, même pour LA (LaMarcus Aldridge). En défense, tu peux faire ce que tu veux donc c’est difficile de jouer comme ça, » dit-il.
Manu Ginobili exhorte ses troupes
Les difficultés offensives de San Antonio viennent également du fait que Golden State peut se permettre d’ignorer certains joueurs, en particulier Dejounte Murray et Kyle Anderson, voire Tony Parker, pour venir aider sans répercussions. Face à ce schéma défensif, Rudy Gay a été l’un des seuls joueurs à tirer son épingle du jeu avec 15 points.
« Ils doivent défendre sur lui, » explique Gregg Popovich. « Nous avons plusieurs joueurs qu’ils ignorent et c’est difficile de trouver des bons tirs et de dérouler notre jeu. Dans ce contexte, Rudy nous aide beaucoup. »
Aux côté de Gay, Manu Ginobili fut l’autre rare satisfaction. À bientôt 41 ans, l’Argentin est encore obligé de secouer tout le monde, et il n’a pas grand chose à se reprocher.
« On se doit se ressouder. Il faut se sentir blessé, déçu, presque désespéré » explique le 6e homme des Spurs. « En attaque, on doit mieux faire circuler la balle, et être plus incisifs. On doit être plus agressif, et voir ce que ça donne. On a conscience de ne pas être les favoris. Nous sommes les outsiders. On en a parlé, et pour gagner ici, on doit se surpasser. On doit encore faire mieux qu’on l’imagine. On devra donner le maximum dans le Game 2. »
Propos recueillis à Oakland