Les Lakers n’ont rien à gagner en perdant

Face aux Hawks, les Lakers ont remporté leur 26e match de la saison. Pas un exploit, mais un événement notable pour la franchise californienne puisqu’elle égale son total de la saison passée, alors qu’il reste encore 22 matches à jouer.

Cela confirme les progrès des Lakers, mais cela traduit aussi une réelle tendance : les Lakers ne veulent pas balancer leur fin de saison. Depuis le 7 janvier dernier, soit 22 matches, ils affichent 15 victoires pour 7 défaites. Pourtant, les chances d’accrocher une 8e place pour les playoffs sont minces. Pourquoi alors ne pas « tanker » comme tout le monde ?

Des fruits à récolter

D’abord pour une logique sportive, de projet pour l’avenir.

« Si le seul et unique objectif, c’est de gagner tous les soirs, alors on enlève la partie développement des jeunes joueurs », estime Luke Walton. « C’est en ce moment qu’on voit pourquoi il était tellement important en début de saison de les laisser finir les matches et faire des erreurs. Désormais, on peut voir le niveau de confiance qu’ils affichent quand ils jouent dans les fins de match à suspense. »

Cette confiance a probablement pris encore plus de volume depuis la fin de la période des transferts. De grandes incertitudes pesaient sur ce groupe – à juste titre puisque Jordan Clarkson et Larry Nance Jr. ont été envoyés à Cleveland – mais désormais, les joueurs peuvent terminer la saison sereinement, dans un meilleur état d’esprit.

« La camaraderie qu’on a cette année est meilleure que celle de l’année passée », remarque Brandon Ingram. « Des joueurs sont arrivés, on a bossé dur, que ce soit individuellement ou collectivement. »

Certes, le sportif est une raison valable mais cette dernière n’explique pas tout car, au fond, les Bulls aussi ont des talents et ils ont pourtant fait le choix de tanker. Pourquoi les Lakers ne suivent pas les récentes équipes qu’ils ont battues, c’est-à-dire Dallas, Sacramento et Atlanta ?

Des choses à prouver…

Deux raisons semblent évidentes. La première, c’est l’effectif. Les Lakers ont prévu en 2018 ou 2019 de grandes arrivées et il pourrait y avoir du changement. Des joueurs comme Julius Randle, Kentavious Caldwell-Pope et Isaiah Thomas seront free agents cet été et ils ont beaucoup à prouver s’ils veulent espérer rester à Los Angeles – ou empocher des dollars ailleurs.

Le premier sera certes free agent protégé mais son nom a circulé dans les rumeurs et il n’est pas certain que les dirigeants lui offrent ce qu’il recherche, ni ne s’alignent sur les offres des autres équipes. Quant au second, il est à son meilleur niveau actuellement mais obtiendra-t-il un contrat sur le long terme comme il le souhaite ? Pour Isaiah Thomas enfin, c’est encore plus compliqué puisqu’il n’a pas retrouvé ses sensations depuis son départ de Boston et qu’il désire un très gros chèque.

… et absolument rien à gagner

Dernière explication, et sans doute la plus importante, pour terminer : les possibilités à la Draft. C’est en effet la motivation première des équipes qui « tankent ». Seulement, pour les Lakers, l’horizon est bouché. Leur premier choix ira soit à Boston, soit à Philadelphie (pour les Celtics s’il devient le 2e, 3e, 4e ou 5e choix et pour Philadelphie si c’est le 1er, ou entre le 6e et jusqu’au 30e) et ils n’auront que le premier choix de Cleveland, qui ne devrait pas être bien haut.

Ensuite, ce sont des seconds tours de Denver et Chicago. Les perspectives d’accrocher un gros poisson à la Draft sont donc maigres. Aucune raison ainsi de perdre volontairement et de rejoindre les Suns, les Hawks ou les Kings dans cette course.