Sans réellement faire de bruit, mais toujours avec une certaine solidité, le Heat s’est installé dans le Top 8 de la conférence Est. Malgré les blessures de joueurs majeurs, Miami surfe sur sa deuxième partie de saison réussie de l’exercice passé pour se positionner comme un postulant pour les playoffs.
Ensuite, tous les coups sont permis puisque l’objectif de la franchise, année après année, reste le même : gagner.
« Chaque saison commence avec cette attente », commente Erik Spoelstra. « C’est la chose la plus compliquée à comprendre pour les gens. Car il y a beaucoup de saisons où on pourrait prendre du recul, dire que la concurrence est folle et qu’il n’y a aucune chance. Mais c’est le standard qui est annoncé. Du premier jour du mercato au premier du training camp, c’est ce qui est attendu depuis 23 ans. Ensuite, on essaie de mettre ça en pratique. »
Pourtant, le Heat a perdu en quelques années les trois joueurs qui avaient fait son succès récent : LeBron James est parti en 2014 rejoindre Cleveland, Dwyane Wade a quitté sa franchise de toujours en 2016 et Chris Bosh a connu les problèmes de santé que l’on sait et a été coupé.
Fini donc la période glorieuse du « Big Three », mais les dirigeants ont d’autres idées.
« Ce qui me fascine chez Micky Arison (le propriétaire), Andy Elisburg (le GM) et Pat Riley quand ils construisent leurs équipes, c’est qu’ils le font pour gagner le titre mais sans penser qu’il y a des obligations pour construire une telle équipe », constate le coach de Miami. « Pat estime qu’on peut fabriquer une équipe championne quelles que soient les circonstances. Quand on fait abstraction des contraintes, qu’on se vide l’esprit des conventions, alors c’est une fascinante base de travail. »
L’effectif actuel n’est pas le plus sexy de la ligue, ni même de la conférence Est, mais l’équipe est bien coachée, s’appuie sur des joueurs revanchards et talentueux qui n’avaient besoin que d’un cadre bien défini pour briller.
« Les gens disent que les deux dernières années, on l’a fait d’une manière peu traditionnelle. Riley y voit comme une logique de ‘par tous les moyens nécessaires’. Il a construit des équipes qui visent le titre de toutes les manières : draft, free agency, transfert. Là, on a bâti une équipe qui peut grandir, avec un groupe largement composé de parias ou de joueurs négligés. »