De passage à Brooklyn pour affronter le Magic, Evan Fournier a accepté de répondre aux questions des différents correspondants français présents à New York. Basket USA était là pour recueillir ses réponses, et comme d’habitude avec l’arrière-ailier du Magic, c’est garantie sans langue de bois.
D’un point de vue individuel, qu’est-ce que le coach attend de vous, et qu’avez-vous envie d’accomplir cette année ?
Sincèrement, il n’y a rien qui change. Je veux jouer du mieux possible comme chaque année. Je vais me battre et je vais essayer de mettre mes put… de lay-ups et voilà ! Je vais apporter mon leadership, je vais être moi-même.
« Me concentrer sur le jeu de passes »
Il n’y a pas une partie de votre jeu ou un secteur sur lequel vous souhaitez vous focaliser par rapport à l’an passé ?
Disons que j’ai beaucoup travaillé, et j’ai l’impression de progresser sur tous les secteurs. Avec l’expérience forcément tu lis mieux le jeu. Cette année je vais essayer de me concentrer sur mon jeu de passes pour mieux trouver mes coéquipiers. J’aimerais vraiment faire une saison autour des 4-5 passes décisives. Pour continuer mon évolution en temps que joueur.
Pensez-vous que le coach vous comprenne et qu’il arrive à tirer le meilleur de votre jeu ?
J’ai des systèmes pour moi. Par exemple contre Miami j’ai eu le ballon en fin de match. J’ai une très bonne relation avec Frank Vogel, il sait là où j’excelle et là où je suis peut-être un peu moins fort. Il essaye de me mettre dans les meilleures dispositions.
Au final, sentez-vous que vous grandissez et progressez ? Etes-vous un joueur plus établi ?
Pour moi, à vrai dire… Je ne saute jamais d’étapes si vous voulez. Je continue ma progression. J’ai une progression linéaire, au fil des années, je progresse, je progresse. Je n’ai pas eu de déclic, mais j’ai eu une opportunité et voilà. Si je veux être plus établi, il faut que je fasse la même chose et que l’on gagne. Pour avoir plus de reconnaissance, jouer en playoffs, etc…
Avez-vous l’impression que Orlando possède l’équipe qu’il faut pour prendre une place en playoffs ? A-t-elle les atouts pour s’y glisser ?
Ce n’est même pas ça… Vous savez, dans la conférence Est, c’est tellement ouvert que si on se met à bien jouer ensemble, tout peut arriver. Quand on regarde Miami l’an passé, ils terminent à 30 victoires pour 11 défaites en seconde partie de saison. Ils n’ont pas changé de joueurs, ils n’ont rien changé. C’est juste qu’ils ont commencé à jouer ensemble, il y a eu un déclic. Pour beaucoup d’équipes c’est comme ça. Toutes les équipes ont des gros joueurs, toutes les équipes peuvent te faire trembler tous les soirs. Ce qui fait la différence, c’est la durée.
On imagine que la saison passée a pu vous frustrer, l’été en bleu aussi… Est-ce que cette année peut être un moyen d’évacuer cette frustration en tentant d’avoir une bonne saison avec l’équipe ?
Non, parce que si je pensais comme ça, je serai frustré tout le temps, depuis cinq ans. Ça fait pas mal d’années que je n’ai pas fait les playoffs, depuis que je suis ici en fait. Je suis frustré sur le coup, puis je me repositionne et je vais toujours de l’avant. Je passe très vite à autre chose. Je n’oublie pas mais je passe très vite à autre chose. L’été avec l’équipe de France, c’est terminé et je suis concentré sur la saison.
« Je pense qu’il y a pas mal de choses à changer en Equipe de France »
Est-ce que ce retour chez les Bleus vous a aidé à gagner en leadership ?
Non, pas forcément. De toute façon je suis comme ça depuis que je suis tout petit. Vivre des moments forts, je le fais depuis gamin et je me donne à fond.
Malgré l’élimination, avez-vous retenu quelque chose de cet été en bleu ?
Il y a eu des choses intéressantes mais j’ai du mal à te répondre là. On s’est fait sortir en huitièmes…Disons que c’est en tant qu’équipe…. À titre individuel, tirer des conclusions c’est un peu compliqué.
Sur le tournoi en général, un avis sur le parcours ? Vous avez été surpris d’entrée par la Finlande…
(Il coupe). Non, on s’est pas fait surprendre. On savait qu’ils étaient forts, ils nous battent en prolongations. On était devant, on se fait avoir à la fin. C’était une compétition forcément décevante parce qu’on devait pas perdre en huitième, clairement. Je pense qu’il y a pas mal de choses à changer en équipe de France, et avec la génération que l’on a, on a vraiment un truc à faire quoi.
Pour finir, un mot sur le nouveau calendrier de la FIBA avec les éliminatoires du Mondial 2019 en pleine saison ?
La FIBA, c’est de la grosse merde ! Ils veulent juste faire ça pour se faire de l’argent, c’est tout.
Propos recueillis au Barclays Center