Mike D’Antoni toujours incapable de passer l’obstacle Gregg Popovich

Cela fait cinq fois que Gregg Popovich et Mike D’Antoni se croisent en playoffs. Résultat : cinq qualifications pour le coach des Spurs, avec un bilan de 20 victoires pour 6 défaites (77% de succès). C’est encore mieux qu’en saison régulière, où l’entraîneur de San Antonio a remporté 72% de ses rencontres face à Mike D’Antoni (28 victoires – 11 défaites).

Après l’élimination des Rockets, Gregg Popovich rendait pourtant hommage à son adversaire.

« Je voulais féliciter les Rockets pour leur grande saison. Il ne reste plus qu’une équipe à la fin et les 29 autres équipes sont tristes. Ce soir, c’est un de ces matchs où nous paraissons bien meilleurs que ce que nous sommes réellement, et ils n’ont pas été l’équipe que Houston a l’habitude de voir. Ça arrive de temps en temps. C’est une superbe équipe et je suis très heureux qu’on soit passé. Ils ne sont pas seulement dangereux, ils sont bons et Mike [D’Antoni] a fait du très bon boulot avec eux. »

Le baiser de la mort pour Mike D’Antoni, qui avait une chance unique de briser la malédiction face à Gregg Popovich. Encore critiqué pour sa rotation très courte, l’ancien gourou des Suns n’a cette fois pas pu réveiller son groupe, apathique…

En conférence de presse, le coach expliquait simplement que son groupe « avait manqué de jus » mais qu’il n’avait pas d’explication sur les raisons de cette catastrophe. Peut-être que les Rockets ont été marqués psychologiquement par le revers lors du Game 5, alors qu’ils avaient toutes les cartes pour s’imposer ? Peut-être qu’ils se sont déconcentrés lorsqu’ils ont appris que Kawhi Leonard ne serait pas en tenue ? En tout cas, c’est un nouveau revers douloureux pour Mike D’Antoni.

Un pragmatique contre un idéaliste…

Rivalité à l’Ouest dans les années 2000, l’opposition de style entre les Spurs et les Suns a marqué les playoffs. Pour Mike D’Antoni, c’est évidemment la série de 2007 qui reste le plus dur à avaler. Alors que les deux équipes sont à égalité à deux victoires partout, la NBA suspend Boris Diaw et Amar’e Stoudemire pour le Game 5, les deux joueurs ayant eu le tort de se lever du banc pendant que Robert Horry envoyait Steve Nash valdinguer au premier rang…

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« Nous avons les microscopes et les télescopes les plus puissants du monde en Arizona. On pourrait utiliser ces instruments et ne pas voir le moindre grain de justice et de logique dans cette décision », se lamentait le coach à l’époque.

Des années plus tard, la décision de la NBA d’appliquer le règlement à la lettre reste toujours en travers de la gorge des fans de Phoenix. Pour Mike D’Antoni, ce fut en tout cas la fin de la lune de miel chez les Suns. L’année suivante, son GM (Steve Kerr) lui mettait Shaquille O’Neal dans les pattes, le forçant à revoir son système. Après des expériences ratées à New York puis Los Angeles, il a retrouvé à Houston un club qui lui donne carte blanche pour mettre en place sa philosophie.

Ironie de l’histoire, c’est après son départ que Phoenix a enfin réussi à battre San Antonio en playoffs. S’appuyant toujours sur les principes du « 7 Seconds or Less », Alvin Gentry balayait les Spurs en 2010. Double ironie de l’histoire, c’est à la suite de ce revers que Gregg Popovich a décidé de s’inspirer de la philosophie de Mike D’Antoni.

« Nous ne pouvons plus gagner de cette façon. Il faut qu’on joue plus vite », avait-il confié à ses assistants.

Et c’est sans doute la plus grande différence entre les deux hommes, entre un pragmatique du jeu et un idéaliste.