Peu de public pour le premier match entre l’Australie et le Brésil, un peu plus pour l’opposition entre la France et la Côte d’Ivoire. Le tournoi de Villeurbanne a débuté dans une Astroballe anesthésiée par la chaleur.
Malgré le peu d’ambiance, les deux matchs furent plutôt intéressants. De quoi voir les équipes se mettre en place avant les championnats du monde et la victoire de l’équipe de France.
Australie – Brésil : 72-69
Sous l’impulsion d’un Marcelo Huertas très inspiré à la mène, les Brésiliens prenaient rapidement les devants et semblaient avoir pris les commandes du match. Leandro Barbosa était dans son registre et le secteur intérieur tournait bien, même si Tiago Splitter était peu servi.
Anderson Varejao, remis de sa blessure, ne jouait jamais avec son compatriote des Spurs mais peu importait puisque Maric accumulait les fautes grossières et se retrouvait cloué sur le banc. Pourtant, alors qu’ils avaient le match en mains, les Brésiliens laissaient l’Australie revenir à la mi-temps.
Alors que Splitter se faisait bouger dessous et semblait incapable d’imposer sa technique, les extérieurs tombaient en panne sèche. Leandro Barbosa retombait dans ses travers en tentant des shoots beaucoup trop rapides. Et comme, défensivement, l’Australie était bien mieux en place, les coéquipiers de David Andersen passaient devant dans le dernier quart.
Varejao est une peste en défense. Jamais débordé, toujours présent sur son joueur pour le gêner et puissant, il faisait enfin équipe avec Splitter pour solidifier la raquette brésilienne. Mais Nielsen et Andersen enchainaient les shoots très compliqués sous ses yeux et permettaient aux leurs d’assurer leur victoire. Surtout que Patty Mills enfonçait le clou avec quelques pénétrations que la défense brésilienne, bien perméable, offrait gracieusement.
Le meneur n’avait pourtant pas beaucoup lâché la gonfle jusqu’alors. Car le jeu australien repose sur ses individualités. Le collectif est en effet très limité et peu imaginatif. Face à une grosse défense, cela ne sera sans doute pas suffisant.
Australie : Patrick Mills (15 points), Joe Ingles (14 points), Matt Nielsen (10 points), David Andersen (10 points).
Brésil : Marcello Huertas (17 points), Leandro Barbosa (15 points), Tiago Splitter (9 points).
France – Côté d’Ivoire : 74-66
« Les sentiments sont mitigés. »
C’est ce qu’a déclaré Vincent Collet en conférence de presse. Et c’est aussi notre sentiment après cette victoire de l’équipe de France. Certes, il y a le succès et la mise en place d’un jeu collectif. De bonnes séquences et un Nicolas Batum toujours facile. Mais, en face, l’équipe de Côte d’Ivoire est apparue limitée, faible à l’intérieur.
Face à cet adversaire, les hommes de Vincent Collet ont pu imposer leurs règles. Et le sélectionneur a pu tester d’autres options. Andrew Albicy (très intéressant) à la mène, Edwin Jackson et autres…
« Je suis déçu de notre dernier quart-temps. Nous avons eu un relâchement coupable, mais je ne veux pas retenir que ça. J’espère que ça nous servira de leçon. On a aussi vendangé beaucoup de ballons. En revanche, collectivement, on commence à voir des choses. La balle circule mieux, on a plus d’enchaînement. Ça a donné parfois des choses intéressantes. C’est à valider contre l’Australie et le Brésil. »
La France a plutôt séduit en début de match avec un Boris Diaw qui trouvait parfaitement ses coéquipiers. Malheureusement, par la suite, le capitaine des Bleus s’est embourbé dans des tentatives trop compliquées. Et Nando de Colo n’arrive pas à trouver sa place.
En première mi-temps, on a eu l’impression qu’il jouait contre-nature, faisant peu pour faire bien, bridant son imagination naturelle. Le problème, c’est qu’en deuxième mi-temps, alors qu’il décidait de jouer un peu, il a accumulé les mauvais choix. Lorsque le chemin du panier s’ouvrait, il faisait la passe. Lorsqu’un coéquipier se démarquait, il tentait un shoot difficile. Peut-il être le meneur titulaire des Bleus lors du Mondial ? Peut-il driver cette équipe qui doit courir s’il a peur de perdre chaque ballon touché ?
Et Andrew Albicy, pourtant débutant à ce niveau de compétition, a été très bon. Défensivement, il a su mettre la pression sur les meneurs ivoiriens (Pape Philippe Amagou et Souleyman Diabaté) et a géré le tempo comme un vétéran.
Nicolas Batum, toujours facile et adroit dans le corner, a une nouvelle fois prouvé qu’il devait être le leader offensif de cette équipe. C’est d’ailleurs sur lui que s’est concentrée l’agressivité adverse.
Difficile de tirer des conclusions sur le secteur intérieur français tant la différence de niveau y semblait forte. Ali Traoré a parfaitement assumé son rôle de finisseur. Alain Koffi et Florent Pietrus ont été précieux en défense. Alexis Ajinça a toujours du mal à se situer en défense, cherchant trop souvent le contre. En attaque, il hésite beaucoup. Comme de Colo, il veut bien faire. Mais son rendement reste inquiétant à l’approche d’une grande échéance, comme le notait Vincent Collet.
« Alexis a fait des choses positives. Je note ses efforts. Il essaie de répondre à nos attentes et c’est positif. Mais son volume de jeu est moindre que celui des autres intérieurs. »
Et les bonnes dispositions entrevues sont donc à confirmer face à l’Australie et au Brésil, demain et après-demain.
Echauffement des Bleus :