Interview Boris Diaw : « À Utah, on ressent beaucoup l’influence des Spurs »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Boris Diaw n’est pas dépaysé à Salt Lake City ! Non seulement il retrouve son coéquipier en équipe de France, Rudy Gobert, dans la raquette du Jazz, de quoi faire fonctionner quelques automatismes et prendre un peu d’avance. Surtout, il arrive dans une équipe aux fortes influences texanes : le General Manager Dennis Lindsey a fait ses classes à San Antonio aux côtés de R.C. Buford tandis que Quin Snyder a côtoyé Ettore Messina (à Moscou) et Mike Budenholzer (à Atlanta) après son passage par les Austin Toros.

« On ressent beaucoup cette influence des Spurs » nous confirme-t-il depuis Salt Lake City lors d’une conférence par téléphone. « On a un entraîneur qui est proche de Popovich, qui a un petit peu les mêmes automatismes. Après, il aussi sa propre vision du basket : en terme de systèmes de jeu, ce n’est pas la même choses qu’aux Spurs, mais en terme de philosophie, ça reste quand même relativement similaire. »

« Dante Exum est athlétiquement au-dessus »

Briscard parmi les briscards à San Antonio, le Français est à Utah le seul avec Joe Johnson à afficher plus de huit saisons en NBA au compteur. Annoncé mentor d’un Trey Lyles qui s’écarte de plus en plus du cercle, « Bobo » n’oublie pas de nous répéter ce qu’il a vu du prometteur Dante Exum depuis son arrivée.

« On a des jeunes qui ont beaucoup de qualités et qui savent faire pas mal de choses » nous explique-t-il, enthousiaste. « Dante Exum et Trey Lyles ont à peine 20 ans, pour l’instant ce sont un peu des piles électriques qu’il faut canaliser. Mais ils ont beaucoup talent. Trey Lyles a vraiment progressé sur son tir extérieur, il met beaucoup de 3-pts depuis le début de la préparation. Il a beaucoup de qualités, notamment physiques. Tout comme Dante Exum qui lui est athlétiquement au dessus, qui est capable de défendre très, très fort, capable d’avoir beaucoup de vitesse et d’être très bon en transition grâce à ces qualités-là justement. »

De quoi atteindre cet « objectif non-dit » à Salt Lake City : les playoffs. « Personnellement, je pense qu’on a le potentiel » annonce-t-il, pour un projet qu’il qualifie lui-même d’excitant, à ranger aux côtés de celui de Charlotte quand il a débarqué en Caroline du Nord en 2008. Même s’il est difficile pour lui d’établir une hiérarchie des expériences passées.

« Jouer le titre avec San Antonio c’était excitant » lance-t-il an riant à la question d’un confrère. « Avec Phoenix aussi le but était de jouer le titre. Quand j’étais à Charlotte, c’était de faire playoffs, on ne les a pas faits la première année, puis on a travaillé et on a réussi la deuxième année avec Larry Brown. J’étais content d’avoir réussi à faire ça, à faire grandir l’équipe. C’est différent. »

Pourtant, atteindre la postseason et faire grandir l’équipe ressemble beaucoup au programme de Boris Diaw et du Jazz cette année. Ça tombe bien : tous les feux sont au vert pour mener à bien ces missions.