Rodney Stuckey, la trentaine sereine

Demandez à Rodney Stuckey s’il connait le célèbre adage de John Wooden, « sois rapide mais ne te presse pas. » Il vous répondra sans doute que oui. Comme tant d’autres joueurs dans cette ligue, l’arrière originaire de Seattle s’est entendu dire qu’il allait être grand, une attente qui forcément engendre un besoin de performance à court terme. C’était après sa deuxième saison aux Pistons. Mais comme tant d’autres talents gâchés avant lui, le 15e choix de la draft 2007 n’a pas totalement confirmé. Entre ce qu’il devait et ce qu’il pouvait, la frontière était trop grande. Résultat, il a stagné après une troisième saison à 16,6 pts, 4,8 passes et 3,8 rbds.

Moins titulaire, moins décisif, le combo guard était passé en dessous des 30 minutes pour 29 présences dans le cinq entre 2012 et 2014. Avec du recul, le vrai-faux successeur annoncé de Chauncey Billups nie les attentes malheureuses à son encontre. Il y a eu malentendu et comme les autres après le départ de « Mr Big Shot », il n’a pas su enrayer la dégringolade des Pistons.

« Le coach nous veut tous en mode attaque »

Depuis son arrivée aux Pacers, avec au départ un contrat d’un an, ses stats sont en baisse et l’exercice passé (8,9 pts à 41%) a été plombé par les blessures (58 matches joués seulement).

« Cela fait 10 ans que je suis dans cette ligue et je sais gérer les hauts et les bas. Je sais quoi attendre et comment je dois jouer » assure-t-il à NBA.com. « Mon rôle est d’être agressif en sortie de banc, Nate nous veut tous en mode attaque et ça me va. Cela veut dire attaquer le panier, chercher le bon shoot et tirer sans hésitation quand on est ouvert. »

Après les départs de Roy Hibbert et David West à l’été 2015, un nouveau cycle s’est définitivement ouvert à Indiana avec le départ de Frank Vogel et Ian Mahinmi. Jeff Teague, Al Jefferson et Thaddeus Young sont arrivés mais à entendre Stuckey, l’esprit d’équipe est déjà béton.

« Nous sommes comme une famille, ce groupe est ultra soudé. Beaucoup de gars sont arrivés au début de l’été et on a pu passer un mois ensemble, jouant beaucoup de 5 contre 5.  Nous avons attaqué le camp en étant acclimatés et c’est top car quand des nouveaux joueurs débarquent, avec une nouvelle philosophie, c’est un processus. »

Toujours remplaçant, le jeune trentenaire devrait retrouver du plaisir et du grade dans le basket plus rapide et plus spontané de Nate McMillan. Pour l’instant sa présaison le confirme : 11 pts de moyenne en 19 minutes, 13 passes et 5 balles perdues en deux sorties, dont une à 20 pts face aux Bulls.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.