Kevin Séraphin peut-il s’imposer aux Wizards ?

Il faudra encore attendre plusieurs jours, voire semaines, avant de savoir si Kevin Séraphin jouera en NBA la saison prochaine. Le joueur le souhaite. Son club aussi. Le souci, c’est que Cholet avait mis une clause de sortie dans son contrat et qu’il faudra donc que les Wizards versent aux dernières nouvelles 500 000 dollars au club des Mauges. Si le montant est supérieur, ce sera au camp Séraphin de payer la différence.

En attendant, le Français s’entraîne avec sa future équipe, et comme l’a montré la vidéo mise en ligne dimanche, Séraphin n’est pas là pour s’endormir sur ses lauriers de 17e choix de la draft. Mais, pour autant, est-ce que le Choletais doit absolument rejoindre la NBA dès cette année, ou ne vaut-il mieux pas qu’il attende un peu ?

Basket USA mène l’enquête.

OUI

L’effectif des Wizards est très faible quantitativement. Après une saison entachée par l’affaire Arenas et les divisions internes, Washington a fait le ménage et effectuer des transferts. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 9 sous contrat dont les rookies John Wall et Trevor Booker.

Sous les panneaux, Kevin Séraphin a un gros coup à jouer car depuis le départ de Brendan Haywood, la raquette est surtout confiée à des ailiers-forts athlétiques comme Andray Blatche ou Javale McGee. Et on sait que Yi Jianlian n’est pas du genre à aller au charbon. Le Français a donc un petit boulevard devant lui où ses 2m06 et ses 118 kg pourraient s’exprimer. Attention tout de même à Booker que l’on compare à Brandon Bass.

Il sera sous les ordres d’un coach qui apprécie les intérieurs en la personne de Flip Saunders. L’intéressé a eu Kevin Garnett, Rasheed Wallace ou encore Ben Wallace sous ses ordres. Il saura faire progresser le Français.

C’est un joueur qui reste sur un titre de meilleure progression en Pro A. D’année en année, il a confirmé son potentiel. Lors du Hoop Summit 2009, il avait tenu tête à DeMarcus Cousins.

NON

La transition entre l’Europe et la NBA est plus difficile pour un intérieur que pour un extérieur. Là où TP et Rodrigue Beaubois se sont adaptés en quelques semaines, nos grands ont souffert et souffrent encore du grand saut. Séraphin ne doit pas suivre la voie d’un Johan Petro, Alexis Ajinca ou d’un Ian Mahinmi, arrivés trop tôt en NBA, mais plutôt d’un Luis Scola ou d’un Mehmet Okur.

Surtout qu’il va devoir changer de poste, et devenir un ailier-fort plus qu’un pivot. Techniquement et physiquement, il va falloir qu’il bosse pour devenir un joueur qui s’écarte du cercle.

C’est sans doute en Europe qu’on sera plus patient avec lui. En NBA, s’il ne joue pas ou s’il déçoit, il passera par la case NBDL, et on a vu avec le duo Mahinmi-Ajinca qu’au final, ça n’apportait pas grand chose dans une ligue très faible avec des stats en trompe-l’oeil.

CONCLUSION

Difficile d’avoir un avis tranché. D’un côté, c’est l’année idéale pour Kevin Séraphin pour s’imposer à Washington puisque la raquette manque de kilos et d’un joueur solide comme lui. Dans le même temps, il n’a que 20 ans et son expérience du haut niveau se limite aux joutes européennes avec Cholet. A priori, lui veut venir et aux dernières nouvelles, son camp négocie actuellement le paiement du buy-out avec Cholet.

Une fois de plus, la Pro A va perdre l’une de ses jeunes vedettes…