Après la défaite de l’équipe de France en quart de finale des Jeux Olympiques face à l’Espagne, la Fédération française de basket s’est rapidement remise au travail sur des dossiers brûlants tels que la fin de contrat du sélectionneur, la préparation de l’Euro 2017 ou la réflexion sur les qualifications pour la Coupe du Monde 2019.
« Notre objectif est simple : se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo »
Le choix de reconduire Vincent Collet avait été évoqué très tôt par la fédération et c’est hier que le nouveau mandat du sélectionneur a été officialisé. Contacté par nos soins, le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat, a évoqué avec nous la nouvelle feuille de route du coach de l’équipe de France.
« Toutes les fédérations olympiques ont une délégation du ministère qui se résume à deux grandes activités : l’animation du territoire, dont ce n’est pas l’objet dans ce cas ; la préparation des équipes nationales pour être qualifiées et être performantes au sein des grandes compétitions internationales. » explique le président. « En tant que fédération olympique, on est donc rythmé par les Jeux Olympiques, c’est pour cela qu’on a tout fait pour participer aux Jeux de 2012 et on est ravi d’en avoir fait de même pour ceux de 2016. Notre objectif est donc simple : se qualifier, que ce soit pour les filles ou les garçons, pour les Jeux olympiques de Tokyo. Pour cela, quand on regarde le retro-planning, cela signifie qu’on soit présent à la Coupe du Monde 2019 et ce, avec des résultats, et pour qu’on soit présent en 2019, il faut qu’on soit aussi opérationnel sur les six fenêtres de qualification de l’équipe nationale (de 2017 à 2018). Cela passe forcément par un projet à long terme dans lequel on a besoin de s’y préparer tôt. De plus, on ne souhaite bien évidemment pas faire l’impasse sur l’Euro 2017 car on doit installer une nouvelle génération de joueurs avec les ambitions que la fédération française souhaite avoir. »
Logiquement, ces ambitions se conjuguent avec des obligations de résultat pour Vincent Collet et les phases de qualification pour la Coupe du Monde, prévues de 2017 à 2018, détermineront déjà son avenir à la tête de la sélection.
« Vincent Collet a une clause de revoyure si l’équipe de France n’est pas qualifiée pour la Coupe du Monde. » a confirmé Jean-Pierre Siutat. « Si elle n’est pas qualifiée pour la Coupe du Monde, elle n’ira pas aux Jeux Olympiques. Donc, les uns, les autres, on peut envisager d’arrêter là mais on est là pour rebâtir. Aujourd’hui, j’espère, et j’en suis convaincu, qu’on fera un très bon Euro 2017 et dans la continuité, on formera une équipe avec un groupe élargi pour se qualifier pour la Coupe du Monde. C’est la mission raisonnable du basket français. »
Un groupe élargi pour les qualifications au Mondial 2019
Ce nouveau mandat de Vincent Collet coïncide avec le premier de Pascal Donnadieu en tant qu’assistant-coach de l’équipe de France. Dans l’optique des qualifications pour la Coupe du Monde 2019, dont le calendrier pourrait contraindre la sélection à se déplacer sans ses meilleurs joueurs, la présence du coach de Nanterre sera primordiale puisqu’il était déjà responsable du groupe A’, un réservoir de joueurs à même de contribuer à l’étage supérieur à l’avenir.
« Pascal, cela fait trois ans qu’on l’a mis sur les A’ parce qu’on savait, dès la décision de modifier le calendrier international, qu’il fallait un groupe France élargi. » poursuit Jean-Pierre Siutat. « L’idée était de confier ce groupe A » à quelqu’un qui a la même philosophie de travail que peut avoir Vincent (Collet). Les deux hommes fonctionnent bien ensemble et maintenant qu’on est dans cette phase réellement active de ce groupe élargi, on fusionne les staffs pour avoir un staff élargi, comme peuvent en avoir d’ailleurs les autres grandes fédérations quand on regarde la Serbie, etc… Ils ont trois assistants autour du head-coach. Pascal est dans cette logique depuis le début. »
« Il n’y a pas eu la moindre tension en Equipe de France lors des Jeux olympiques »
Aussi, le président de la fédération est revenu sur les déclarations de Nicolas Batum, de toute évidence frustré par son rôle lors des deux dernières compétitions internationales, et les réponses de Joffrey Lauvergne et Florent Piétrus. Selon Jean-Pierre Siutat, il ne faut pas y voir le signe d’un malaise au sein du groupe France.
« Ce n’est pas à moi de répondre à ce sujet mais je peux vous certifier qu’il n’y a pas eu la moindre tension. » assure t-il. « Je trouve que c’est hyper positif qu’à un moment donné, les joueurs témoignent de leur frustration, cela signifie qu’ils sont investis par le projet du maillot France. Ce serait quand même gênant si les joueurs disaient : « Je suis venu, je n’ai pas été bon, ce n’est pas grave. » Très sincèrement, que ce soit Nico (Batum) ou les autres, ils ont envie de bien faire, ils ont envie de performer ensemble donc je vous réponds : il y a eu zéro problème au sein du groupe. D’ailleurs, ils ont mangé tous ensemble après la défaite face à l’Espagne, hormis Tony qui avait ses obligations. Aucun problème donc. Après, que les gens témoignent de leur frustration, souvent à chaud, je trouve ça tout à fait humain, je n’ai pas non plus de problème avec ça.
« C’est la même chose pour Evan ! » nous répond Jean-Pierre Siutat. « Evan Fournier est un compétiteur, c’est quelqu’un qui s’était mis à l’esprit d’être en équipe nationale et pour moi, il a tout à fait sa place en équipe nationale. Après, il ne l’a pas été donc qu’il soit frustré pour cette raison et qu’il s’exprime, cela signifie qu’il a un intérêt très fort pour l’équipe de France et ça, c’est très bien. Après, ce n’est pas à moi de dire s’il doit y être ou non ; à un moment donné, il faut respecter les choix des coachs, on n’est pas là pour juger ce qui a été fait ou non. Mais quand je lis entre les lignes ce que dit Evan, je vois qu’il veut faire partie du projet et qu’il est motivé pour être en équipe de France. »
L’après-Parker envisagé avec sérénité
« Tony et les autres de cette génération ont donné énormément au basket français, il faut les remercier, les respecter, il y a une reconnaissance énorme par rapport à ce qui a été fait. » rappelle le président fédéral. « Après, la vie ne s’arrête pas, on a tout de même vu qu’on avait des capacités : lors de la Coupe du Monde 2014 en Espagne, on a quand même été médaillé de bronze et Tony n’était pas là. Il y aura quand même une vie mais cela n’enlève rien au fait que tout ce qu’on a connu avec lui était extraordinaire, toutes ces médailles, tout ce bonheur mais aussi toute ces tristesses. C’était des moments magiques. Il y aura une vie avec une autre équipe, une autre façon de jouer, d’autres personnalités qui se révèleront, donc je ne suis pas inquiet. »
« On travaille dessus, bien sûr. On est sur des pistes mais pour le moment, c’est beaucoup trop tôt pour communiquer dessus. Mais je pense qu’il faut qu’on trouve une solution pour rendre hommage à cette génération. »