Stephen Curry, l’irrésistible ascension d’un surdoué

Si les Warriors ont vu leur coup de balai bien engagé bloqué par la barbe dense de James Harden, auteur d’un match dantesque hier soir, Stephen Curry et sa troupe ne sont pas chamboulés pour autant. Avec un retour chez eux, à l’Oracle Arena, pour un match 5, les hommes de coach Kerr auront tout loisir de devenir champions de la conférence Ouest sur leurs terres, devant leur public. 

Steph, le garant de la sérénité des Warriors

Ce qui impressionne effectivement dans ce run de playoffs des californiens du nord, c’est l’impeccable sérénité des coéquipiers des Splash Brothers. Conforté par son titre de MVP de la saison, Curry dégage de fait une véritable confiance en lui.

Et même quand il valdingue par-dessus Trevor Ariza après avoir naïvement cru pouvoir le bâcher, Curry retombe sur ses pattes. Avec plus de peur que de mal…

« La beauté de Steph, c’est qu’il est ce qu’il est. Il est réservé mais compétiteur. Modeste mais aussi arrogant. Il a ce mélange incroyable de confiance et d’humilité qui se manifeste d’elle-même dans son jeu… C’est très plaisant à regarder. »

Quand il demande à un spectateur un peu trop véhément de se rasseoir, Steph Curry agit bel et bien en MVP. Le patron de la saison assume sur le parquet. Et on ne peut que s’asseoir devant la leçon…

« C’est tout le plaisir des matchs de playoffs à l’extérieur. » explique un Curry enjoué sur NBA.com. « Il y a les perturbateurs et les gars du premier rang qui payent cher pour avoir ces sièges et qui veulent bien en profiter. C’est amusant. Ce sont des réactions à chaud. En l’occurrence, sur mon 3-points, le gars a utilisé un mot de quatre lettres que je ne répéterai pas. Je lui ai simplement dit: ‘assieds-toi’. Je m’amuse avec ça et s’ils veulent parler, j’essaierai de répondre à ma manière. »

Comme Obélix, il est tombé dedans quand il était petit…

Pour sa première participation à une finale de conférence, Curry n’est pas dépaysé. Le gamin que l’on voyait sur les genoux de papa Dell lors des concours de tirs à trois points des années 90 baigne dans la NBA depuis qu’il est tout minot. Comme Obélix, il est tombé dedans quand il était petit…

« Tout me semble normal, vraiment. Je suis à l’aise. » ajoute Steph dans le Mercury News. « Je me sens prêt pour ce moment, je bloque tout ce qui n’a pas trait au match et qui pourrait me sortir de ma concentration. Je suis assez satisfait de notre position et on veut tous encore s’améliorer. »

Avec 32 points, 6 passes et 4 rebonds de moyenne sur ses 5 derniers matchs, comptant donc le dernier de la série contre Memphis, Stephen Curry plane sur la NBA avec 53% de réussite aux tirs (dont un hallucinant 56% à trois points) et un seul sous les 30 pions… le dernier en date, après son vol plané !

« Je suis dans la ligue depuis 11 ans. J’ai croisé beaucoup de grands joueurs. » ajoute Andre Iguodala, qui le compare à Jordan pour sa facilité. « Chaque joueur a du talent et chaque joueur a l’opportunité d’optimiser son talent. Il y a un groupe de gars qui ont un talent exceptionnel et seul un petit pourcentage de ces gars optimise son talent. Il fait partie de ceux-là. Il adore jouer au basket. C’est un accro ! »

A 27 ans, pour sa 6e saison en NBA, Stephen Curry arrive à point nommé dans ce match 5 qui pourrait lui permettre d’accéder au Saint des Saints : la finale NBA. Toujours le sourire en bandoulière, après une cascade de blessures, le fils prodigue a bien grandi !