Trahi par la maladresse de ses stars, Portland prend la porte

Portland y aura cru 44 minutes. Et puis l’impatience de Damian Lillard et la maladresse de LaMarcus Aldridge (5/18) ont mis fin aux derniers espoirs d’un Game 6 au Moda Center (99-93). C.J McCollum (33 pts, record en carrière) a longtemps pallié les lacunes offensives des Blazers, plus à l’aise en défense. Marc Gasol (26 pts, 14 rbds) et Courtney Lee (20 pts) ont compensé l’absence de Mike Conley mais c’est Jeff Green qui a été clutch pour clore la saison de Rip City. Les Grizzlies retrouvent les demi-finales de conférence, et ce sera face à l’ogre Golden State.

Si l’envie se mesure sur l’autel des statistiques, alors il en aura manqué aux Blazers pour éviter les vacances précoces. Prendre 15 rebonds offensifs dans un Game 5 couperet est questionnable. Robin Lopez n’était pas dans le coup, comme souvent depuis son retour de blessure, certes. Mais laisser Kostas Koufos et Tony Allen offrir 7 secondes chances aux Grizzlies relève du laxisme. Ou de la naïveté. Dans les deux cas elle est coupable. Envoyer les tortues du Tennessee sur la ligne à 30 reprises, intercepter un seul ballon et refuser la patience intérieure en abusant du tir primé (13/33) sont aussi des chiffres qui ne trompent pas. Il aura manqué de l’assurance, de la sérénité et de la confiance à Rip City pour espérer revenir dans l’Oregon.

Une élimination frustrante… mais logique

Toujours privés de Mike Conley, les Grizzlies ont alterné le chaud et le froid, incapables de mettre KO les Blazers quand ils avaient un genou à terre. En rentrant sept de ses neuf premiers shoots, Memphis a rapidement pris 12 pts d’avance. Après quatre ratés initiaux Damian Lillard trouve le rythme et remet Portland dans le sens de la marche. Les entrées de Meyers Leonard et McCollum ont fait du bien aux orégoniens, qui haussent le ton en défense. Jusqu’aux cinq dernières minutes, le coup de chaud de Jeff Green, un tir primé de Nick Calathes et les 14 lancers réussis, les deux opposants se rendront alors coup pour coup comme deux boxeurs sur un ring.

En début de deuxième quart, Memphis manque 13 de ses 17 premiers tirs mais réussit quand même à virer en tête à la pause (46-39), en terminant le quart temps sans meneur sur le parquet. L’énergie de Vince Carter motive le FedEx Forum. Portland est également maladroit, à l’image du soir sans de Batman aux shoots (2/12) et Lillard lui peine à mettre le collectif en place. Les 13 passes décisives pour autant de balles perdues symbolisent les maux des Blazers mercredi soir.

McCollum, la révélation de la série

Il faudra un exceptionnel numéro de soliste de McCollum dans le troisième quart pour que Memphis gâche une avance de 13 pts. L’arrière sophomore continue de donner la migraine à Dave Joerger après ses 22 pts de moyenne sur les deux matches précédents. C’est lui qui instigue le 22-6 qui offre aux Blazers une avance de 3 pts en fin de quart. Comme d’habitude, en pilonnant dessous, en gavant Zach Randolph (7/19) et étant patient, les Grizzlies reprennent le contrôle du match. Ils le garderont pendant encore sept minutes dans le dernier quart, sans réussir à sortir les Blazers du match.

L’impatience de Dame – qui s’entête à prendre des tirs rapides – et la gabegie offensive de LA – 37/112 sur l’ensemble de la série pour le quadruple all star, soulagent les Grizzlies, au meilleur moment. Ils auront le mérite de sceller ce succès décisif aux lancers.

Pour la troisième fois en cinq ans les Grizzlies rejoignent les demi-finales de conférence, alors que Portland retrouve ses bonnes vieilles habitudes : une élimination au premier tour. L’été sera décisif pour Rip City, qui devra prendre des décisions importantes : Wes Matthews, Rolo et surtout Aldridge sont free agents. Ces considérations d’intersaison, le front-office de Memphis n’y pense pas encore. Place maintenant au plus grand défi de leur saison et peut-être de leur histoire : les Warriors des Splash Brothers !

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