Les Spurs ont sorti le bleu de chauffe

Pendant que Boris Diaw minimisait à notre micro l’importance de cette égalisation dans la série face aux Clippers, Manu Ginobili l’a enfin avoué : « Ce match était crucial, nous ne voulions absolument pas être menés 2-0 et il fallait que nous sortions un autre match que celui de dimanche ».

Les Spurs l’ont fait, avec un scénario qui, conservé sur une vieille VHS, vaudrait une petite fortune quand ces Spurs seront vintage et que la cassette sera médiévale : gâcher une avance de 10 points pour finalement arracher la prolongation sur un loupé de Chris Paul.

« Nous étions déçus de notre performance, les Clippers nous avaient tués. Ce n’est pas une question d’expérience seulement. Il y a de tout dans cette victoire » développe le Gaucho, transparent en attaque.

Il y a surtout eu de la défense pour expliquer cette victoire miraculeuse d’un champion au bord d’un précipice inédite dans l’ère Popovich. 94 points encaissés en quart quart-temps face aux Clippers, c’est très bien. Rebondir après avoir gâché des avances de 10 points, c’est aussi la preuve que l’équipe est toujours forte mentalement.

« Nous avons encore raté des shoots faciles et ouverts, moi le premier dans mon tir extérieur. La grosse différence ce soir c’est notre défense. Elle a été constante », analyse Boris Diaw.

Une constance qu’on retrouve chez Kawhi Leonard, véritable force tranquille de l’équipe, et capable de prendre ses responsabilités en attaque lorsque Tim Duncan a un coup de moins bien, comme dans le dernier quart-temps : « Le pire 4e quart-temps de ma carrière ! ».

Dans la trousse à outils des Spurs, il y a aussi un banc et une profondeur d’effectif exploitée au maximum. Gino sorti pour six fautes et TP blessé, Mills et Belinelli ont pris le relais. Le premier, par son sang froid et ses coups de folie, a tenu la baraque dans le money time.

« Ce n’est pas la première fois, nous avons l’habitude d’avoir un banc performant. Patty aime ces matches là », explique Babac.

Quant à Belinelli, il a compensé sa maladresse par de la défense sur JJ Redick, et des décalages en attaque.

« J’ai raté des shoots faciles en seconde période mais dans ma tête je suis resté concentré », confirme l’Italien.

Au final, sans être aussi bons que la saison passée où même il y a encore une semaine, les Spurs ont décroché le plus important : l’avantage du terrain.

Propos recueillis à Los Angeles