Les Toronto Raptors réussissent plutôt bien à Alexis Ajinça. Après avoir inscrit 22 points au Canada le mois dernier, le pivot des Pelicans a récidivé en compilant 16 points et 9 rebonds lundi soir, à la Nouvelle-Orléans, profitant du forfait d’Anthony Davis. Nous l’avons rencontré après la belle victoire de son équipe.
Alexis, votre temps de jeu n’est pas toujours constant mais vous enchaînez les performances de choix lorsque vous bénéficiez d’un temps de jeu intéressant.
C’est vrai qu’il est plus facile de s’exprimer quand on joue 20 ou 25 minutes que quand on n’en joue que cinq. Je suis plus à l’aise sur le terrain, j’ai le temps de prendre mes marques et de recevoir plus de ballons en attaque. Bien sûr, j’essaye d’apporter ce que je peux à l’équipe, peu importe le temps de jeu que le coach me donne mais je suis heureux de pouvoir montrer ce dont je suis capable sur une période de temps plus importante.
« Il devrait y avoir des choses pas mal qui vont s’offrir à moi »
Vous arrivez en fin de contrat. L’absence d’Anthony Davis peut-elle vous permettre de vous mettre en avant ?
J’arrive en fin de contrat à la fin de la saison et je pense qu’il devrait y avoir beaucoup d’opportunités qui vont se présenter à moi. Il sera alors temps d’analyser toutes mes options. Il devrait y avoir des choses pas mal qui vont s’offrir à moi.
Aux Pelicans ?
Si l’offre et la proposition sportive sont intéressantes, pourquoi pas ?
L’un des gros défauts de votre jeu est votre tendance à vous retrouver en « foul trouble ». Comment essayez-vous de corriger ce défaut ?
Cette saison, je pense avoir légèrement corrigé le tir même si ce n’est pas toujours le cas. Mais je m’améliore à ce niveau. Le passage des règles FIBA aux règles NBA n’a pas été facile à gérer pour moi, au niveau des écrans, de la défense sous le panier, etc… Je travaille avec mon entraîneur particulier pour essayer de rectifier ce défaut et éviter de prendre trois fautes en cinq minutes qui me cloueraient sur le banc.
L’autre critique que la NBA faisait de votre jeu était votre propension à vous écarter du panier plutôt que de rester dans la raquette. Un aspect qui radicalement changé aujourd’hui.
En effet, je m’écarte beaucoup moins que par le passé. C’est un changement que j’ai opéré lors de mon passage à Strasbourg. Recentrer mon jeu dans la peinture. Et depuis mon retour en NBA, c’est un aspect de mon jeu que j’ai conservé, même si je peux toujours jouer plus loin du panier si besoin.
Les Pelicans sont actuellement 9e de la Conférence Ouest. Quelles sont vos chances de vous qualifier pour les playoffs ?
On y pense, c’est sûr, même si l’on sait que ce ne sera pas une mission facile à remplir surtout s’il nous manque Anthony (Davis) et Jrue (Holiday), comme c’était le cas face aux Raptors. Ce sera une grosse bataille avec Oklahoma City et Phoenix. Le Thunder a perdu Kevin Durant et les Suns ont chamboulé leur effectif, ce sera passionnant comme fin de saison. Il y a quelque chose à faire.
Norris Cole est arrivé en renfort lors de la « trade deadline ». Que va-t-il apporter à l’équipe ?
Norris nous apportera beaucoup des deux côtés du terrain. Il apporte en défense et peut également scorer s’il le faut. Il possède une bonne lecture du jeu et sait parfaitement lire le pick and roll. Il nous aidera beaucoup comme il l’a fait ce soir, surtout en l’absence de Jrue.
« Nous sommes beaucoup à pouvoir prétendre à une place [au poste de pivot avec les Bleus] »
La SIG a remporté la Leaders Cup le weekend dernier. Avez-vous suivi ce tournoi ?
Oui, et je suis vraiment très heureux pour la SIG. On avait perdu en finale quand j’y étais et c’est super de pouvoir enfin remporter un titre. J’ai envoyé des messages à Vincent Collet pour le féliciter. Et il n’y a pas faute sur la dernière possession.
Joffrey Lauvergne vient de débarquer en NBA. Il risque d’y avoir embouteillage au poste de pivot en Équipe de France. Quelle est votre valeur ajoutée ?
Oui, nous sommes beaucoup à pouvoir prétendre à une place, avec Rudy Gobert, Joffrey Lauvergne, Kevin Séraphin, Joakim Noah peut-être, et d’autres… En ce qui me concerne, je dirais que ce qui me différencie, c’est ma taille. Avec Rudy, nous sommes les deux plus grands. J’ai un profil plutôt offensif, alors que c’est l’inverse pour lui, qui est avant tout un excellent défenseur, même s’il a beaucoup progressé. Après, il faudra voir comment fonctionne le groupe et qui peut le mieux s’intégrer aux systèmes. Nous avons tous joué et connu le succès avec les Bleus et ce sera à Vincent de faire son choix. La bataille risque d’être féroce avec les copains lors de la préparation et des matchs amicaux. Il y a énormément de paramètres à prendre en ligne de compte. C’est plutôt un bon problème à avoir pour l’équipe. Quant à Joffrey, il a réalisé un début encourageant avec les Nuggets et je lui souhaite bon vent en NBA.
Propos recueillis à New Orleans.