Ses paroles sont rares, et quand Pat Riley vient s’exprimer devant les journalistes, ses mots sont précieux et très souvent instructifs. Le grand manitou du Heat ne parle jamais pour ne rien dire.
L’ancien coach des Lakers et des Knicks savait que sans LeBron James, Miami ne serait plus aussi fort qu’avant mais il avait blindé son effectif de façon à rester dans le Top 4 de la conférence Est. Forcément, à la mi-saison, quand il observe que sa formation est 7e avec 18 victoires et 24 défaites, il y a une pointe de frustration.
« C’est très frustrant de ne pas être capable de surmonter l’adversité », reconnaît-il à l’AP. « Il n’y a aucune excuse. On ne se bat plus pour être au sommet de la conférence, mais, comme six ou sept autres équipes, pour une place en playoffs. C’est ainsi, sachons-le et n’en soyons pas désolé. Est-on résigné à penser que nous sommes simplement une équipe de playoffs ? Non. »
L’équipe n’a clairement pas les armes pour gagner le titre cette saison. Elle a trop de manques, notamment dans la régularité, la concentration défensive pour imaginer réaliser l’exploit de disputer une cinquième finale de suite. Riley va-t-il faire un transfert qui pourrait changer la donne ?
« Je ne vais pas tout chambouler. Si une opportunité se présente et a du sens pour nous aider, alors on y pensera. Mais on ne va pas faire un transfert désespéré. »
Surtout qu’il faut aussi penser à 2016. Même si Dwyane Wade a déjà annoncé qu’il ne serait pas actif pour faire venir des free agents, il y aura un coup à faire. Riley est le spécialiste des recrues spectaculaires. Il l’a démontré avec Shaquille O’Neal en 2004, puis LeBron James et Chris Bosh en 2010, avec à la clé trois titres de champion NBA. Il a donc des ambitions pour 2016, non ?
« Je ne suis pas certain qu’on pourra faire en 2016 ce qu’on avait fait en 2010. Les règles ont changé car les joueurs peuvent forcer des sign-and-trades. On l’a fait en 2010 et on serait heureux de le faire à nouveau, mais ça nous a coûté quatre tours de draft. »