Si Kemba Walker veut rester optimiste pour ses Hornets, il va devoir apprendre à ne pas bouffer la feuille quand son équipe aurait plutôt besoin de clutchitude. Un marcher, un shoot raté et un tir casse-croûte à 3 secondes du buzzer : sur les trois dernières possessions des Frelons, qui pointaient à +8 à 6 minutes de l’épilogue, le bilan du champion NCAA 2011 plonge Charlotte dans une vicieuse crise de confiance. En plus des mauvais choix de son meneur (16 pts, 7 rbds, 4 passes, 3 interceptions), Charlotte peut maudire la poisse. La claquette au buzzer d’Al Jefferson (22 pts, 12 rbds) aurait dû rentrer et empêcher une cinquième défaite consécutive (94-93). Mais quand les corbeaux rodent au-dessus de vous, il faut savoir les chasser avec volontarisme et intelligence.
En restant allongé au sol plus de vingt secondes, la tête engoncée dans ses paumes gargantuesques, Big Al symbolisait le désarroi des Hornets, une fois encore battus sur un écart minime dans les dernières secondes. Après Indiana au buzzer et Orlando dans les 10 dernières secondes, c’est donc autour de Miami de profiter des errances des Frelons dans le money-time. Le pivot aux stats de All Star rejouerait cette action dix fois qu’il mettrait se claquette dix fois. Seulement là, après un shoot forcé de Kemba Walker à 3 secondes du terme, la gonfle a roulé autour du cercle avant de ressortir. Six minutes plus tôt, Miami se traînait à -8 et commençait à se dire que sa promesse intime de faire le métier à domicile ne serait tenue.
Mais malgré Gary Neal (13 pts) et Lance Stephenson (17 pts, 6 rbds, 5 passes), Charlotte a laissé le Heat se remettre dans le sens de la marche. D’abord en laissant Mario Chalmer driver aussi facilement que la veille dans la raquette du Magic, puis en laissant ouvert Shabazz Napier derrière la ligne. Sur le shoot primé du Husky, Miami prenait la tête avant que Born Ready ne remette les siens en tête, d’une seule unité.
Impérial vingt-quatre heures plus tôt à l’Amway Arena, Chris Bosh (20 pts, 10 rbds) repassait à la vapeur son costard de patron: un turn around jump shoot devant Cody Zeller et le double champion remettait la pression sur les Hornets. Après une séquence folle à deux interceptions successives entre Mario Chalmers (20 pts) et Walker, les visiteurs ont hérité de l’ultime possession, avec 13 secondes au chrono. Steve Clifford a-t-il vraiment donné carte blanche à son meneur ? Nous ne le saurons jamais. Miami en profite pour se faire respecter dans son antre. C’était son ambition principale.