Interview Al Jefferson : « Les Hornets ne redeviendront populaires que si on gagne »

L’arrivée d’Al Jefferson à Charlotte a transfiguré une équipe moribonde en une franchise du Top 8 à l’Est. Véritable machine à double double depuis le début de sa carrière, « Big Al » a enfin prouvé qu’il pouvait être la figure de proue d’une équipe de playoffs. Nous l’avons rencontré lors de sa venue à Washington.

Al, les Charlotte Bobcats ont fait place aux Charlotte Hornets, qui font leur grand retour après douze ans d’absence. Qu’est ce que ce nom évoquait pour vous dans votre enfance ?

Je me rappelle qu’ils avaient les plus belles couleurs avec leurs maillots turquoise et violet et j’adorais aussi le logo avec le frelon prêt à piquer. Les Hornets, ça m’évoque également Larry Johnson, qui était l’un de mes joueurs préférés quand j’étais jeune… Sa publicité déguisé en « Grandmama » est encore dans toutes les mémoires. Il ressemblait vraiment à ma grand-mère, c’était hilarant. Elle était assez forte elle aussi (rires). L’équipe était très flashy avec Muggsy Bogues et Alonzo Mourning. Quand j’ai signé à Charlotte et que j’ai appris que le nom allait changer, je dois dire que j’étais plutôt content.

Après pratiquement une décennie dans les bas-fonds de la NBA, les Bobcats ont fait leur retour en playoffs l’an passé. Un changement de nom peut-il aider à effacer ce passé globalement négatif ?

Je pense que les gens sont contents de retrouver les Charlotte Hornets mais si l’on veut changer la perception que les fans ont de l’équipe, c’est sur le terrain qu’il faudra le montrer. Vous pouvez changer de nom autant de fois que vous voulez, si vous ne gagnez pas derrière, jamais vous ne deviendrez populaires. Nous savons ce que nous avons à faire pour rendre à ce nom son lustre d’antan.

L’équipe continue de se renforcer avec les arrivées de Lance Stephenson, Noah Vonleh ou P.J. Hairston. Que pensez-vous qu’ils peuvent vous apporter cette saison ?

Lance est un excellent défenseur, je pense que tout le monde est d’accord là dessus. Il nous aidera beaucoup en cadenassant les joueurs clés des équipes adverses. Il a également connu de longs parcours en playoffs et cette expérience nous sera très utile au printemps. Notre groupe est très jeune et en phases finales, l’expérience est un facteur clé. Pour Noah, malheureusement on ne l’a pas beaucoup vu à l’oeuvre en raison de sa blessure mais je l’ai suivi l’an dernier dans le championnat NCAA et il sera une rotation de plus à l’intérieur. Il est très jeune et a beaucoup à apprendre mais il a beaucoup de talent, comme Hairston.

« Je préfère mille fois jouer les playoffs que le All-Star game »

Après avoir goûté aux playoffs l’an passé, je suppose que vous devez avoir faim ?

Bien sûr. Notre objectif est évidemment d’aller en playoffs mais nous ne nous sommes pas fixés de limites. Nous sommes plus forts que l’an dernier, c’est une certitude. Nos jeunes joueurs continuent de progresser et de développer leur jeu : Kemba Walker, Michael Kidd-Gilchrist, Cody Zeller… Il faut se servir de notre parcours de 2014 comme d’un marche-pied pour viser encore plus haut cette saison.

L’an dernier, vous avez montré que vous pouviez conduire une équipe en playoffs. Quelles sont vos ambitions personnelles cette saison ?

Gagner ! Le reste viendra tout seul. Si on gagne, tout ira bien pour moi.

Une place au All-Star Game où beaucoup vous voyaient en février dernier ?

Ce n’est pas une priorité. J’aimerais bien en jouer un dans ma carrière mais si ça ne se fait pas, qu’il en soit ainsi. Je préfère mille fois jouer les playoffs que le All-Star Game.

Propos recueillis à Washington.