D’origine nigériane, Masai Ujiri a lui aussi été surpris par les propos racistes lus par Danny Ferry lors d’une réunion de travail aux Hawks. Les deux hommes partagent la même profession et ont récemment travaillé ensemble sur l’échange envoyant Lou Williams et Lucas Nogueira à Toronto.
Ujiri ne veut cependant pas accabler Ferry, bien au contraire.
« Il a franchi la ligne jaune » avoue le GM des Raptors. « Mais nous sommes tous humains, nous sommes vulnérables et nous pouvons faire des faux pas. On peut réellement juger un homme sur sa capacité à apprendre de ses erreurs. Si Danny Ferry a fait une erreur, nous devrons lui pardonner et aller de l’avant. »
Une réaction pleine de bon sens pour Ujiri, et pour se faire sa propre idée sur cette affaire, le dirigeant des Raptors a contacté deux anciens collègues de Ferry, deux mentors pour lui : R.C Buford (Spurs) et Wayne Embry, premier GM noir de l’histoire de la NBA. Ces deux figures de la grande ligue lui ont affirmé que jamais rien de raciste n’avait transpiré du GM des Hawks.
« Je suis allé parler à Danny Ferry »
Ujiri a ensuite pris la décision d’aller le voir de lui-même pour essayer de comprendre. Un homme qu’il a déjà côtoyé en tant qu’ancien scout pour le Magic puis les Raptors.
« Il a tout d’abord présenté ses excuses à Luol. Puis il s’est excusé envers moi et tous les Africains. Il m’a raconté l’incident dans les détails. Cette conversation restera entre lui et moi, mais j’ai maintenant la vraie version de cette histoire. »
Si Ujiri a essayé de comprendre ce qui se passait, c’est davantage pour Luol Deng que pour lui. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps et s’apprécient.
« Luol est quelqu’un d’exceptionnel »
Ujiri vient du Nigéria et Luol Deng vient du Sud-Soudan. Les deux hommes travaillent sur le développement du basket en Afrique depuis des années.
« Je me souviens d’une fois, au Rwanda. Luol était vraiment malade, cloué au lit. Mais il s’était engagé à être présent pour des enfants de la-bas. Il y est allé, il ne voulait pas décevoir les enfants qui étaient là pour lui. C’est quelqu’un d’exceptionnel. La première chose à laquelle il a pensé après cette histoire, c’est pas à lui. C’est à tous les jeunes africains à qui il veut donner une chance de réussir. »
Luol Deng espère également que ces propos ne resteront pas gravés dans la tête des gens à l’avenir. La NBA a décidé d’être ferme avec le racisme, les masques tombent mais comme le rappelle Masai Ujiri, il ne faut pas tomber dans la généralisation. Le cas Ferry est différent du cas Donald Sterling.