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Le gène du sport : l’exemple du « Big Three » des Bulls (Jordan-Pippen-Rodman)

Le gène du sportAprès avoir sorti au printemps dernier la biographie de Phil Jackson (« Un coach, onze titres NBA »), Talent Sport propose la version française d’un ouvrage passionnant signé David Epstein, journaliste à « Sports Illustrated ».

Notre confrère s’est interrogé sur la part de l’inné et de l’acquis dans la performance sportive (nature contre culture, un vieux débat). Existe-t-il un gène du sport qui ferait que Joakim Noah, par exemple, était prédisposé pour la pratique du basket ? Pour répondre à cette question, Epstein a voyagé partout dans le monde (Jamaïque, Finlande, Afrique…), interrogé de nombreux scientifiques et rencontré de grands champions.
Dans cet ouvrage, il est plusieurs fois question de NBA avec des passages consacrés à Michael Jordan, Yao Ming ou encore Dennis Rodman.

Voici un long extrait consacré au « Big Three » des Bulls de 1996 à 1998.

DENNIS RODMAN

Bien avant de devenir une figure de la pop culture, avant de sortir avec Madonna, de se marier à Carmen Electra ou encore de s’épouser lui-même pour une campagne publicitaire ; avant de poser en couverture de Sports Illustrated avec une chevelure rouge pompier, portant un collier à clous ras de cou, arborant un air suffisant et tenant un perroquet bleu ; avant d’annoncer qu’il allait lancer une ligue de basket féminine topless et bien avant de s’afficher avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, Dennis Rodman était juste un petit garçon qui manquait de confiance en lui. Toutes les nuits avant de s’endormir, alors qu’il était encore un enfant habitant dans les logements sociaux d’Oak Cliff à Dallas, il se disait : « Quelque chose de grand attend Dennis Rodman. » Il ne se doutait pas à l’époque que ce quelque chose de grand, c’était lui-même.
En ce temps-là, les sœurs de Rodman étaient des stars du basketball. Toutes les deux seraient élues parmi les meilleures Américaines universitaires, les All-American. Dennis, l’avorton de la famille, était petit et maladroit et avait du mal à réussir un lay-up. Il cira le banc de son équipe de basket au lycée pendant une demi-saison avant d’abandonner. Il mesurait 1,75 m quand il obtint son bac et il se faisait chambrer par ses amis quand il se trouvait en présence de ses sœurs, plus jeunes, plus grandes et plus athlétiques que lui.

Après avoir eu son diplôme, Rodman prit un job de nuit en tant que balayeur à l’aéroport international de Dallas-Fort Worth. Une nuit, il passa un balai à travers le rideau de sécurité d’un magasin de cadeaux et déroba quelques douzaines de montres qu’il distribua à ses amis. Il se fit prendre. Dennis ne fit pas long feu dans ce job. Mais son quelque chose de grand était déjà en train d’arriver. Au cours des deux années qui ont suivi le lycée, Rodman a grandi à vue d’œil. Il travaillait à mi-temps, nettoyant des voitures pour un concessionnaire Oldsmobile pour 3,50 dollars de l’heure, lorsqu’il atteignit la taille de 2,01 m. Alors Dennis commença à jouer au basket et se trouva soudainement moins balourd malgré sa taille plus grande et sa prise de muscle. Il progressa si vite que c’était comme si la fée basketball lui avait glissé une nuit le don du jeu sous son oreiller. Selon ses propres mots : « C’était comme si j’avais un nouveau corps qui savait comment faire tous ces putains de trucs que mon ancien corps n’arrivait pas à faire. »

Un ami de la famille a convaincu Rodman de se présenter pour intégrer l’équipe d’un lycée technique local. Il joua un temps puis abandonna en raison de problèmes dans ses études. L’année suivante, en 1983, il bénéficia d’une bourse d’étude en tant que basketteur à l’université d’État d’Oklahoma Southeastern, une école peu connue appartenant au réseau NAIA. Il y régna pendant trois ans, à 25,7 points et un incroyable 15,7 rebonds de moyenne. Le reste est gravé dans le marbre. Rodman a été drafté en NBA et il a gagné cinq titres de champion en quatorze ans. Il a été nommé deux fois meilleur défenseur de l’année et il est devenu le meilleur rebondeur de l’histoire de la NBA. En 2011, cet homme qui n’avait presque jamais disputé de match officiel avant ses 21 ans fut intronisé au Hall of Fame du Basketball, à Springfield, au Massachusetts.

SCOTTIE PIPPEN

Durant les années 1990, l’obtention du titre NBA par les Chicago Bulls était moins inévitable que la mort et les impôts d’un cheveu seulement. Cette domination dynastique a reposé sur les épaules de trois futurs membres du Hall of Fame, trois joueurs qui ont connu leur pic de croissance au moment opportun. Avant que ces piliers de la trinité des Bulls n’atteignent leurs tailles définitives, leurs seules compétences ne les mettaient pas au-dessus du lot. Il y avait Rodman, bien sûr. Puis il y a eu Scottie Pippen, qui connut une histoire similaire. Il mesurait 1,85 m quand il passa son bac avant de devenir manager à l’université d’Arkansas Central. Il a poussé d’un coup pour atteindre 1,90 m à la fin de sa première année et commencer à jouer avec son équipe de fac. À la fin de l’été suivant, Pippen mesurait 1,96 m. Dans sa troisième année, il faisait 2,01 m et les recruteurs de la NBA commencèrent à peupler les tribunes de cet Arkansas Central inconnu. Des années plus tard, il a été désigné comme l’un des 50 plus grands joueurs de l’histoire de la NBA. Il fut intronisé au Hall of Fame une année avant Rodman.

MICHAEL JORDAN

Michael Jordan n’a pas suivi exactement le même chemin. Jordan était déjà un bon basketteur au lycée – il commença à dunker quand il était en 3e et mesurait 1,72 m – mais il venait d’une famille comparativement plus petite et était déjà hors norme quand il mesurait 1,80 m en classe de seconde. En 1ère, Jordan fut évalué par des recruteurs d’université mais il avait davantage le profil pour une école plus modeste. Selon les propres souvenirs de Jordan, son frère Larry, qui mesurait 1,70 m, était aussi athlétique que lui et il avait le dessus quand ils se défiaient dans le jardin familial, jusqu’au pic de croissance de Michael. Il grandit de 15 centimètres à la fin du lycée et abandonna le baseball pour le basket. Il gagna une bourse à North Carolina, université de Caroline du Nord et prestigieuse fabrique à champions. La suite de l’histoire est connue de tous : Jordan fit gagner le titre national à son équipe en 1982 par un tir extérieur dans les dernières secondes de la finale. Le premier d’une longue série de tirs de légende…

Rodman, Pippen et Jordan formaient le noyau de cette équipe des Bulls qui afficha un bilan de 72 victoires pour 10 défaites dans la saison 1995-1996, un exploit jamais réalisé auparavant ni depuis, et leurs biographies sont des témoignages de reconnaissance à la primauté de la taille. Cela ne signifie pas pour autant qu’une taille d’1,98 m ou de 2,01 m fera automatiquement de vous un basketteur professionnel et encore moins un membre du Hall of Fame. Comme l’a dit un jour au micro de son show radiophonique une personnalité d’ESPN, Colin Cowherd : « Le talent ne vient pas en naissant… Il y a un million de gars en Amérique qui font 2 mètres et qui ne sont pas en NBA. » Et pourtant, ce n’est pas vrai non plus. D’après les données du Bureau du recensement des États-Unis et du Centre national des statistiques de santé, il y a vraisemblablement moins de 20 000 Américains de sexe masculin entre 20 et 40 ans qui mesurent au moins 2 mètres. Ainsi, Dennis Rodman ou LeBron James ne sont pas des individus appartenant à une population d’un million de personnes – comparativement aux hommes de même taille – mais plutôt à une sous-population de la taille de Rolla, petite ville du Missouri de 20 000 habitants.

David EPSTEIN, Le Gène du sport, éditions Talent Sport.

Sortie le 7 octobre. 19,90 euros.

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