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Portrait : Mo Williams, sa vie est un roman

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Valse des coaches oblige, Maurice Williams a dû ingurgiter un nouveau playbook chaque automne durant sa carrière NBA (2009 excepté).

Cette instabilité ne l’a pas empêché de faire son trou dans la Ligue, avec une sélection All-Star en février dernier.

Pour « Mondial Basket » et Basket USA, le meneur de Cleveland retrace une vie particulièrement mouvementée…

Le 9 février dernier, Mo Williams est dans sa chambre d’hôtel à Indianapolis. Cleveland affronte les Pacers le lendemain. La sonnerie du téléphone retentit. A l’autre bout de la ligne, Mike Brown, son coach.

« Ne bouge pas. Je frappe à la porte de ta chambre dans une minute. »

Le meneur des Cavaliers ne pense qu’à une seule chose : un blockbuster deal qui va l’expédier il ne sait où…

« J’ai eu la trouille de ma vie ! », confie-t-il.

Mais la news est toute autre. Brown vient lui annoncer qu’il a été nommé All-Star en remplacement de Chris Bosh, blessé au genou. David Stern a fini par retenir le point guard des Cavs après l’avoir zappé dans un premier temps au profit de Ray Allen, suite au forfait de Jameer Nelson.

« J’ignorais totalement que Bosh était blessé et c’est pour ça que je m’attendais au pire après l’appel de Mike (Brown). Ce fut une énorme surprise pour moi. Autant je m’attendais à être choisi par les coaches, et encore plus après le forfait de Jameer – tout le monde semblait s’accorder sur mon nom -, autant j’avais tiré un trait sur le All-Star Game à ce moment-là, à une semaine de l’évènement. »

Coéquipier de Kwame Brown et Tyson Chandler au All-American

Une sélection qui résume sa carrière. Car rien n’a jamais été facile pour Mo, originaire d’un milieu modeste, dans le fin fond du Mississippi. Une highschool du nom de William B. Murrah dans la ville de Jackson qui l’a vu naître. Un départ pour la fac et les Crimson Tide d’Alabama, où l’actuel ailier des Bobcats Gerald Wallace vient de boucler sa seule saison NCAA. Rien de bien folichon pour lancer une carrière de basketteur.

« Dès ma première année de lycée, on m’a encouragé à persévérer dans ce sport car j’avais de bonnes dispositions selon mes entraîneurs. Je n’avais pas le physique requis pour jouer au football américain et le baseball ne m’intéressait pas trop. Alors, j’ai continué le basket. »

Mo n’a pas les épaules de son big brother Michael qui pratique, lui, le foot US. Cela ne l’empêche pas d’être un fan de la discipline.

« Je suis resté supporter de ma fac. Le foot US est hyper important pour les Tide. Je suis un peu moins la NFL. »

Les Browns de Cleveland auraient bien eu besoin du soutien des Cavaliers l’année dernière mais Maurice avoue ne pas s’être déplacé… A l’issue de son cursus au lycée, Mo décroche une sélection pour le McDonald’s All-American.

« Quand tu es retenu pour ce match, tu as toutes les chances de décrocher une bonne fac derrière. Tu connais peu de choses sur les programmes qui te sont proposés, alors t’es content qu’on vienne te chercher. J’aurais très bien pu aller à Mississippi State ou à South Alabama mais ma rencontre avec Mark Gottfried a été déterminante. »

Ce All-American marque un tournant dans sa vie. Il évolue aux côtés de Kwame Brown et Tyson Chandler, stars des lycées qui s’adjugeront les deux premières places de la draft 2001 quelques mois plus tard.

Papa à 18 ans, étudiant en criminologie, passionné de chiens…

Pour lui, pas question de penser une seule seconde à la NBA. Il faut s’appliquer à passer un cap en emmagasinant de l’expérience, avec quelques années de college. Il décide de suivre un cursus de droit, spécialité criminologie. Quand on sonde Mo sur les raisons de ce choix, il n’en trouve aucune… Il n’est pas plus disert au sujet de son enfance et ne mentionne jamais, par exemple, ses parents. Mo avait le trousseau de clés du pensionnat de Jackson, ce qui laisse à penser qu’il n’avait plus de foyer. Il a grandi dans la rue. Il en a le langage. Dans le « Mo-Show » qu’il animait devant les caméras lors de son séjour chez les Bucks, il confiait entre autres « aimer autant les animaux que les êtres humains »… C’est sans doute pour ça qu’il s’est fait tatouer une magnifique tête de chien sur l’épaule droite. Dans les comparaisons qu’il est amené à faire, la métaphore animale revient souvent.

« A Milwaukee, je n’avais aucun problème avec T.J. Ford. Nous étions même complémentaires. J’étais le pitbull et lui le rottweiler. Nous étions de la même famille. »

Maurice a évolué pendant quatre ans à Milwaukee, dont une saison complète avec Ford, de retour de blessure en 2005-06. En NBA non plus, la life n’a pas toujours été rose pour Williams, qui s’est par ailleurs marié très tôt. Papa, à 18 ans, d’un petit KyDarius, Mo avait envie d’avoir une grande famille autour de lui.

« Pour combler un vide, sans doute. Le manque d’affection dont il a souffert lorsqu’il était enfant », explique-t-on du côté de Milwaukee.

Aussi Maurice Jr, Michael et Mason ont-il suivi KyDarius pour former le clan Williams. Mo confie que lorsqu’il fut d’abord ignoré par les coaches et par David Stern, son clan familial fut d’un précieux secours.

« Même s’ils sont petits et qu’ils ne peuvent pas tout comprendre, leur présence et leurs sourires ont suffi à me réconforter. J’ai pu me tourner vers l’avenir en restant positif. »

Six coaches en six ans…

En 2003, après deux saisons NCAA sous les ordres de Mark Gottfried, Mo Williams décide de se lancer dans une draft ô combien périlleuse.

« Avec le recul, je pense que je n’étais pas arrivé au bout de ma formation mais j’ai voulu tenter l’aventure de la draft. Je savais que ça allait être difficile car mes stats n’étaient pas extraordinaires au-delà de la SEC. »

Lors de son année sophomore, il avait terminé meilleur scoreur des Crimson Tide (16.4 pts à 40.9%) sans totalement convaincre. Mo dut ainsi passer par le pré-draft camp de Chicago et se lancer dans l’opération risquée des workouts à répétition, en faisant la tournée des clubs NBA.

« J’avais décidé de retirer mon nom et de retourner à la fac si je voyais que les coaches et les scouts NBA n’accrochaient pas à mon jeu. »

Williams ne retire pas son nom mais il sent passer le vent du boulet. Lors de la grande braderie du Garden, Utah le retient en 47e position, au 2e tour donc. Il n’a aucune garantie de jouer en NBA en 2003-04 et doit passer par les summer leagues. Cette draft n’est pourtant pas très relevée chez les meneurs. A l’exception de Kirk Hinrich, du rottweiler T.J. Ford et de Luke Ridnour – qui ne sont pas non plus des All-Stars en puissance -, le 1er tour ne regorge pas de point guards hors normes. Les stars, les vraies, ont pour nom James, Anthony, Wade, Bosh… Mo ne pèse pas lourd aux yeux des GM NBA. Même le très sobre Steve Blake passe devant lui.

« Heureusement, j’ai séduit Jerry Sloan grâce à mes ligues d’été. Il me l’a dit par la suite. Je savais qu’ils avaient besoin d’un deuxième meneur. »

Mo déboule dans le roster d’Utah en back-up de Carlos Arroyo. Une saison rookie avec 13.5 minutes de temps de jeu. Contre Denver le 20 janvier 2004, il en obtient 32 et plante 20 points. Un signal. Durant l’été 2004, la carrière de basketteur de T.J. Ford paraît hautement compromise en raison d’un pincement aux cervicales.

« Larry Harris, l’ancien GM des Bucks, est entré en contact avec mon agent. J’ai accepté d’aller à Milwaukee car on m’offrait un poste de meneur titulaire. »

C’est aussi Mark Bartelstein qui négociera plus tard pour lui un contrat longue durée.

« A l’instar du All-American, ma nomination comme starter m’a changé. J’ai cru en mes chances de jouer en NBA sur le long terme. »

L’année 2004-05 le voit tourner à 10.2 points et 6.1 passes sous les ordres de Terry Porter. Commence alors la valse des entraîneurs : Porter, Stotts, Krystkowiak…

« L’année dernière à Cleveland, j’en étais à mon sixième coach. Un par saison quasiment… Ce n’est pas la meilleure façon de progresser car tu changes de playbook chaque année. C’est mon grand regret depuis que je suis dans la Ligue. Je n’ai jamais pu travailler dans la continuité. J’espère bosser longtemps pour Mike Brown. C’est aussi pour ça que j’ai eu peur quand il m’a appelé à Indianapolis. »

« J’étais très tenté par un départ à Miami »

Et puis si Mo a souvent changé de coach, ses perfs personnelles n’étaient pas réellement en cause. Son départ d’Utah ? On l’a dit : Milwaukee cherchait un point guard starter. Chez les Bucks, rien ne s’est passé comme prévu avec une équipe décimée par les blessures, notamment en 2006-07 (Redd, Bogut, Villanueva…). Après une saison catastrophique à 28 victoires-54 défaites, Williams aurait pu mettre le cap sur Miami. Pat Riley le voulait. Il était free-agent. Mais Mark Bartelstein lui décroche un contrat de 6 ans et 52 M$ dans le Wisconsin.

« Ça aurait pu devenir un regret. Aujourd’hui, il n’en est plus question puisque j’évolue dans une winning team avec LeBron James. Mais c’est vrai que j’étais très tenté d’aller jouer avec Dwyane Wade… »

Au lieu de ça, un trade à trois équipes, un an plus tard, qui implique six joueurs et permet à Cleveland de récupérer le meneur-scoreur qui lui faisait défaut. Une erreur de casting, avancent quelques sceptiques.

« Ceux qui ont critiqué mon arrivée ont ironisé au sujet de mes déclarations. J’avais dit que je venais à Cleveland pour apporter ma défense. OK, je n’ai jamais été un gros défenseur, surtout à Milwaukee, mais je savais que Mike Brown voulait une concentration maximale et un engagement total dans ce secteur. C’était le sens de ma déclaration : je venais à Cleveland pour m’impliquer en défense. »

Fin de la polémique. Malgré tout, Williams n’a pas été insensible aux remarques qui faisaient de lui un joueur uniquement tourné vers l’offensive, venu pour soulager LeBron James en attaque (il a planté 44 points contre Phoenix le 11 février 2009, son record en carrière). En un sens, les playoffs 2009 ont donné raison à ses détracteurs… Mo s’est liquéfié en finale de Conférence, mangé tout cru en défense. Lui qui ne jurait que par un point guard complet, impliqué à 100% des deux côtés du parquet : Gary Payton.

« C’est vraiment le joueur qui m’a donné envie de pratiquer le basket. A Seattle, il faisait merveilleusement jouer son équipe, avec des passes fabuleuses, tout en défendant très dur. »

Longtemps, le titre NBA s’est refusé à celui qu’on surnommait « The Glove » du temps de sa splendeur. Mo ressemble à LeBron : il n’a pas la même patience.

Crédit photo : Keith Allison

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