Interview Ersan Ilyasova : « Mon idole reste Dirk Nowitzki »

Arrivé à Milwaukee en 2006, Ersan Ilyasova (9,4 points, 4,9 rebonds cette saison) est le joueur le plus ancien de l’équipe. Pour Basket USA, le Turc revient sur les débuts très mitigés des Bucks et nous parle de son idole de toujours…

Ersan, les Milwaukee Bucks réalisent un début de saison catastrophique (3-15). Peut-on attribuer ces mauvais résultats aux nombreux changements au sein de l’effectif pendant l’intersaison ?

Il y a probablement beaucoup de raisons qui expliquent notre mauvais départ, et l’arrivée de nouveaux joueurs majeurs comme O.J. Mayo ou Brandon Knight en est une, mais nous sommes tous des joueurs professionnels au sein du groupe et chacun doit prendre ses responsabilités. En NBA, il n’y a pas de place pour les excuses. Seuls les résultats comptent et pour l’instant ils sont très insuffisants. Il va falloir que l’on trouve un moyen de progresser et rapidement si possible. Nous avons déjà joué plus de vingt matchs en comptant la pré-saison, je pense que l’excuse de la nouveauté ne tient plus debout. Il faut mettre fin à notre mauvais cycle le plus rapidement possible parce qu’une saison en NBA passe beaucoup plus vite qu’on ne le croit…

Vous êtes présent au sein de la franchise depuis 2006 si l’on excepte votre retour en Europe, quel est votre mission en tant que vétéran au sein de l’effectif ?

C’est sûr qu’étant à Milwaukee depuis pas mal de temps maintenant, je connais bien tout le staff, la ville, et la philosophie de la franchise et j’assume un rôle de ‘ »parrain » envers nos jeunes joueurs. Mais sur le plan du basket, chacun sait ce qu’il a faire. Je donne quelques conseils aux rookies mais je ne me considère pas comme un mentor. Si un joueur est en NBA, c’est qu’il sait jouer au basket, et plutôt très bien même. A chacun de trouver son rythme et d’être à 100% de ses capacités les soirs de match.

« Il suffit de gagner trois matches pour être dans la meute »

Vous avez connu plusieurs « époques » à Milwaukee, l’ère Michael Redd, l’ère Andrew Bogut, l’ère Brandon Jennings. N’est ce pas difficile de repartir à nouveau de zéro ou presque ?

Je dois admettre que ce n’est pas une situation facile, mais ça fait partie du business de la NBA. Nous entrons dans une nouvelle ère, mais chaque année, il y a de nouveaux arrivants et des partants, et ce au sein de chaque franchise. C’est comme ça. Depuis mes débuts, je ne sais pas combien de coéquipiers différents j’ai déjà eu. Il faut essayer de développer des automatismes le plus vite possible et essayer de mieux communiquer sur le parquet et se faire confiance. En plus, nous ne sommes pas vernis avec une infirmerie pleine à craquer. Mais l’essentiel est de garder confiance en l’avenir. Le potentiel est là.

Vous pensez donc que l’équipe peut encore viser une place en playoffs cette saison ?

Evidemment, surtout quand on regarde le classement de la Conférence Est. On gagne trois matchs de suite et on est dans la meute. Notre objectif pour l’instant, c’est de redresser le bilan d’ici au All-Star Game, ce qui me paraît raisonnable. Mais cela ne fera pas tout seul et comme je l’ai dit, ça passe d’abord par mieux jouer en équipe et apprendre à se trouver, peu importe qui se trouve sur le parquet.

La NBA est plus internationale que jamais. Quel joueur était votre modèle en Europe lors de votre jeunesse ?

Mon idole a toujours été Dirk Nowitzki. C’est le joueur dont j’essaye le plus de m’inspirer, sur tous les plans : ses moves, son éthique de travail, son shoot… Je sais bien que je n’arriverai jamais à m’approcher de son niveau et encore moins de son palmarès, mais encore maintenant je le regarde avec admiration. En plus, c’est quelqu’un de très gentil et ouvert et je suis très heureux d’avoir pu le rencontrer et l’affronter. Il a tout donné pour le basket, que ce soit avec Dallas ou chaque été avec l’équipe d’Allemagne. J’espère qu’il pourra encore jouer quelques saisons au plus haut niveau.

Propos recueillis à Washington.