Vincent Collet : « Défensivement, on doit encore travailler »

Comme Tony Parker, Vincent Collet était forcément déçu par la défaite face à l’Espagne. Mais le sélectionneur veut se servir de cette frustration en cas de rencontre à l’Euro slovène.

Déçu de passer encore si près du but ?

Déjà déçu pour mes joueurs. Même s’il y a encore des choses à améliorer, on avait quand meme fait un match de qualité, et on l’avait en main. On n’a pas su, malheureusement, préserver le score. Ça se joue sur 40 minutes. On n’a pas fait les deux choses essentielles, à savoir obtenir des stops défensifs et ne pas perdre la balle.

On perd deux balles dans les deux dernières minutes. Après les Espagnols ont bien joué le coup jusqu’au bout. Ils ne se sont pas affolés, ils ont continué à travailler pour trouver des bons tirs, avec beaucoup de confiance. Mais si on ne perd pas ces deux ballons, forcément ça force les choses.

Comme l’a dit Tony, on avait une très forte envie de les battre, mais je ne pense pas que ce match aura une incidence sur les prochaines confrontations. Ce qui est important c’est qu’on s’en serve pour progresser. J’ai vu de meilleures choses, mais on continue à prendre des points, beaucoup trop. On doit améliorer notre secteur défensif, même si ça a été mieux au fil du match. C’est d’ailleurs comme ça qu’on est revenu dans le match, en étant plus en rythme aussi en attaque. En deuxième mi-temps, au niveau offensif, on a trouvé des solutions.

On finit à 52%, ce qui est très bien dans un match de ce niveau. Défensivement, on doit encore travailler, et avoir de l’alternance défensive car on a été pris en défaut. L’Espagne s’est bien adaptée au fil du match. On va travailler là-dessus dans les jours qui viennent, en s’appuyant notamment sur ces deux matchs, qui quand même dans un sens, nous a fait franchir un très net cap par rapport à ce qu’on avait proposé jusque là.

Ça commence pas par être frustrant à la longue, de répéter le même discours ?

Oui c’est sûr, surtout là ce soir, plus que d’habitude. On a quand même mené la plupart du temps au score, dont très souvent en deuxième mi-temps. On était quand même très bien loti pour s’imposer, c’est clair.

Ça fait mal ce soir. Après comme je l’ai dit aux joueurs dans le vestiaire, la compétition commence dans neuf jours. Bien sur que tout le monde avait donné beaucoup d’importance à ce match, moi le premier. Mais on sait aussi que, comme contre la Grèce, on s’est nourri aussi de cette frustration. C’est ce qu’il faudra faire.

On a des joueurs de très haut niveau. Une série est faite pour se terminer. Il faut continuer à bosser pour que notre entrée dans ce championnat d’Europe soit le meilleur possible et qu’on ait le maximum de chance dans le tour final, au moment de les rencontrer, ou pas. Peut-être que d’autres les battront avant.

Ou peut-être qu’au contraire, on devra jouer notre bête noire, comme il y a deux ans, et que ce sera en les battant qu’on pourra accomplir notre destin. De toute façon, il faut qu’on fonce. On ne va pas s’arrêter sur cette défaite, même si elle est très frustrante.

Un mot sur l’ambiance…

Elle était magnifique. Cette salle méritait d’être celle qui allait nous voir battre les Espagnols. Les gens seraient repartis avec plein de belles images dans la tête. C’est une des choses que l’on regrette. On ne l’a pas fait exprès. Les gens repartent avec la même déception que tout le monde, les joueurs, le staff.

Mais je crois aussi qu’ils ont vu une équipe de France qui se bat, et qui a prouvé qu’elle était prête à tout donner en Slovénie pour faire une perf. Au moins ils l’ont vu. Ils voient qu’on va être compétitifs. Même si l’Espagne, même sans Pau Gasol, fera partie des favoris de cet Euro.