Souvenez-vous, c’était quelques heures avant le début de la finale NBA. LeBron James est interrogé sur la fessée subie en 2007 face aux Spurs, et voici ce qu’il répond.
« Je suis déjà un bien meilleur joueur. 20 fois, 40 fois, 50 fois meilleur qu’en 2007… »
Puis, confiant, il avait ajouté :
« A l’époque, Ils avaient mis trois gars sur moi et m’avaient obligé à shooter en me privant des pick and roll. Ils m’ont empêché d’aller au panier. S’ils refont pareil cette année, je prendrai et mettrai les shoots. En 2007, ils avaient pu m’empêcher de faire ce que je voulais. Cette fois, ils ne le pourront pas car aucune défense ne peut m’en empêcher. »
Après trois manches disputées, le constat est là : rien n’a changé ! San Antonio le prive toujours autant des pick-and-rolls, et le laisse shooter. Et comme en 2007, il ne met pas dedans.
Notre confrère John Schuhmann, de NBA.com, s’est plus particulièrement intéressé aux tirs pris entre la raquette et la ligne à 3-points (video -ci-dessus). Il s’agit donc le plus souvent de shoots à 5-6 mètres, et à cette distance, LeBron James est tout simplement catastrophique (1/9 dans le Game 3). Pas uniquement cette année…
Jugez plutôt avec ce tableau sur ses stats aux tirs en finale NBA.
Saison | Saison régulière | Premiers tours | TR Finals | TT Finals | % |
2006-07 | 33.9% | 34.1% | 8 | 47 | 17.0% |
2010-11 | 40.3% | 37.1% | 17 | 49 | 34.7% |
2011-12 | 40.8% | 34.9% | 7 | 38 | 18.4% |
2012-13 | 42.2% | 37.8% | 7 | 30 | 23.3% |
Carrière | 36.5% | 35.0% | 39 | 164 | 23.8% |
Comme vous pouvez le constater, que ce soit face aux Spurs (2007 et 2013), aux Mavs (2011) et au Thunder (2012), LeBron est toujours plus maladroit dans ses tirs extérieurs en finale NBA. Si en saison régulière, il tourne en moyenne à 36.5%, son pourcentage chute à 24% en finale.
L’obliger à shooter entre la raquette et la ligne à 3-points
Gregg Popovich le sait, et c’est pour cette saison qu’il demande à ses défenseurs de ne pas coller LeBron James. Il préfère qu’il shoote à 4-5 mètres, même à 40% (dans le meilleur des cas) plutôt qu’il drive, et aille chercher un shoot plus facile, et éventuellement des lancers-francs. Dans le Game 3, LeBron James s’est retrouvé en fin de premier quart-temps en un-contre-un face à Tiago Splitter. On pourrait croire qu’il n’y a pas photo. Et pourtant, le Brésilien va remporter son duel en défendant à 2 mètres de LeBron et en le forçant à prendre un tir à 3-points. Manqué.
En fait, LeBron est quelqu’un qui aime shooter dans le rythme. Comme Scottie Pippen autrefois. Ce ne sont pas des gros shooteurs, mais il suffit qu’ils mettent le premier pour parfois prendre feu, et devenir inarrêtables. Mais pour être en confiance, il faut être dans le rythme. Souvent, ce sera, sur jeu de transition, en première intention. On reçoit la balle, et bim!, on shoote directement.
Face aux Spurs, LeBron n’a quasi jamais la balle dans ces conditions. A chaque fois qu’il prend un tir à mi-distance, c’est après un dribble, et il n’aime pas ça car il n’est pas dans le rythme. Il apparaît presque poussif. Lui qui avait progressé à 3-points en saison régulière (41%) affiche aussi un affreux 23% dans cette finale avec 3 réussites sur 13. Là encore, c’est une question de rythme, comme s’il se sentait contraint de prendre des tirs qu’il n’affectionne pas.
Six lancers tirés en trois matches !
Autre chiffre clé des Finals 2013 de LeBron, les lancers-francs. Il n’en a tiré que six en trois matches, et aucun dans le Game 3, une première depuis qu’il est arrivé à Miami ! Comme expliqué plus haut, les Spurs ont choisi de défendre bas sur LeBron, et de l’obliger à prendre des tirs qu’il n’affectionne pas. Et lorsque LeBron pénètre, il se retrouve immédiatement avec trois, voire quatre défenseurs sur le râble. Les Spurs ne bougent pas, ne sautent pas. Ils ont simplement les bras en l’air pour gêner le tir ou la passe.
Ça paraît simple, presque enfantin, mais ça marche, et jusqu’à présent, la star du Heat n’a pas trouvé la clé à ce schéma défensif. Pourtant identique à celui de 2007.