Il y a quelques mois, il ne savait même pas s’il allait porter à nouveau la seule tunique qu’il n’ait jamais portée. Depuis, son éternel compère, Dwight Howard, a cédé aux sirènes du business NBA et l’a lâché pour s’empêtrer aux Lakers, et Jameer Nelson est resté seul aux commandes du vaisseau Magic.
Et depuis hier, il est le seul détenteur du record de passes de la franchise floridienne. Pas un mince exploit pour le pur produit de St Joe’s à Philadelphie.
Ça n’était pas gagné
« Trop petit », « Pas assez meneur », « Trop souvent blessé » : tous les qualificatifs sont venus scander la carrière du meneur d’Orlando. Mais avec ses 12 passes dans la défaite face à Portland, il est venu tout effacer d’un revers de la main: Jameer Nelson est désormais dans l’histoire du Magic.
Il a détrôné Scott Skiles et dépassé son record de 2 777 passes. On est certes très loin des 10 000 atteintes hier soir par Steve Nash, mais quoiqu’on en dise, Jameer Nelson a réalisé un exploit.
« Je ne suis pas un mec qui aime les récompenses individuelles, mais je reconnais que ça signifierait beaucoup pour moi. Les records sont faits pour être dépassés, et je me sens chanceux d’avoir pu en décrocher un. »
« Un créateur de jeu unique »
Comme son nouveau coach, Jacques Vaughn, du temps où il chaussait encore les baskets, Nelson fait partie de ces meneurs de jeu qui n’ont pas véritablement de qualités athlétiques hors-normes et doivent donc s’appuyer sur leur savoir-faire et leur ruse pour rester au niveau.
« Dans le jeu actuel, où tellement de joueurs sont si athlétiques et si costauds, il arrive encore à tirer son épingle du jeu. Il a cette fougue en lui qui lui permet d’y arriver, et puis c’est un créateur de jeu qui est unique à mon avis. »
Un homme bâti dans l’adversité
Jameer Nelson a été All Star, ne l’oublions pas, lors de cette fameuse année en or du Magic qui s’était terminée par une finale NBA. Malheureusement pour lui, Nelson n’avait pu y participer car il était alors blessé. Surmontant de nombreuses difficultés durant sa carrière, dont la mort obscure de son père, noyé dans la rivière Delaware en 2007.
« J’ai toujours été petit parmi les meneurs donc je me suis habitué très tôt à jouer contre des joueurs plus grands que moi, peu importe qui ils étaient. Si j’étais plus grand ou plus petit, je ne serais pas moi. J’ai toujours essayé de prendre le bon côté des choses avec ma taille. Ça ne me décourage pas d’être si petit. Je dirais que la taille de mon esprit de compétition et la taille de mon cœur compensent mon déficit. »
Désormais lié à son club de toujours jusqu’en 2014 (et 2015 en option), Nelson ne se désolidarisera pas de son équipe. Malgré la plus longue série de défaites de sa carrière (et de la franchise depuis 2004), le meneur du Magic garde la foi et sait que le futur leur réserve des jours meilleurs.