Encore battus à domicile cette nuit par Utah, les Lakers affichent un piteux bilan de 9 victoires pour 12 défaites, qui les relègue à la 11e place de leur conférence.
Certes, seul un quart de la saison a été joué, mais c’est la manière qui inquiète. Comment cette équipe, qu’on présentait parfois comme la meilleure de tous les temps (sur le papier…), a pu dévisser à ce point ?
La réponse en quelques points où l’on s’aperçoit qu’il y a eu comme un effet boule de neige sous le soleil de Hollywood.
1- LA PRINCETON OFFENSE
Cet été, les dirigeants cèdent aux volontés de Mike Brown, et engagent Eddie Jordan comme assistant. Objectif : mettre en place la Princeton Offense. Une attaque complexe qui exige un QI élevé de la part des joueurs, mais aussi plusieurs semaines d’apprentissage. C’est la première erreur de la direction.
2- LA BLESSURE DE STEVE NASH
Et si tous les problèmes actuels des Lakers étaient liés à cette fracture au péroné de Steve Nash ? Blessé dès le deuxième match de saison régulière, Nash a précipité la chute de Mike Brown par son absence. Le coach des Lakers a dû changer ses plans dès le début de saison. Malheureusement, un revers de trop à Utah (où il n’y a pas de honte à perdre) lui a été fatal. A se demander si Brown n’était pas déjà sur un siège éjectable avant même le début de saison.
3- L’EPISODE PHIL JACKSON
Même si les Lakers affirment qu’ils n’ont pas fait d’offre à Phil Jackson, ils l’ont approché, et forcément, ils ont réveillé de récents et bons souvenirs chez les supporters. Pendant quelques heures, supporters, journalistes mais aussi joueurs ont envisagé le retour de Jackson. Surtout Gasol… Et puis, un matin, on apprend la nomination de Mike D’Antoni, coach idéal pour piloter une franchise où évolue Nash. Pour quatre ans. Alors même que Jackson n’a pas encore donné sa réponse, et alors même que les dirigeants des Lakers n’ont pas rencontré D’Antoni. Un simple fax servira de contrat. Pourquoi tant de hâte ?
4-L’INTÉRIM BERNIE BICKERSTAFF
Quatre victoires pour une défaite. 80% de victoires. Mike D’Antoni se remettant à peine d’une opération au genou, c’est Bernie Bickerstaff qui a assuré l’intérim pendant cinq rencontres. Aux oubliettes la Princeton Offense, les joueurs retrouvent de l’envie, et se plaisent dans ce système très basique. On retient donc ses quatre victoires en cinq matches. Sauf qu’on oublie de rappeler que les Lakers ont dominé trois équipes moyennes (Phoenix, Houston et Sacramento), gagné face à Golden State (le lendemain du départ de Brown) et perdu face à San Antonio. Difficile donc d’en tirer des leçons…
5- LA PRISE DE FONCTIONS DE MIKE D’ANTONI
C’est par une victoire, face à Brooklyn, que D’Antoni débute à la tête des Lakers. Les Nets sont alors dans le trio de tête à l’Est, et c’est une victoire référence. Dwight Howard et Pau Gasol massacrent les Nets sous les panneaux. Kobe Bryant fait du Kobe Bryant. On se dit que les Lakers sont sur la bonne voie. Sauf que derrière, ils s’inclinent chez le dernier de leur conférence (Sacramento), puis à Memphis. Dans ce basket plus rapide, Pau Gasol est transparent, et le voilà tout désigné comme bouc-émissaire.
6- LA BLESSURE DE PAU GASOL
Alors que son nom revient une fois de plus dans les rumeurs de transfert, Gasol rejoint l’infirmerie. Ses tendinites l’empêchent d’être à 100% et dans un jeu aussi alerte que celui prôné par Mike D’Antoni, l’Espagnol souffre et n’est plus que l’ombre de lui-même. Dans le même temps, Antawn Jamison récupère la place d’ailier-fort. On se dit que l’équipe sera plus équilibrée, sauf que le bilan sans Gasol est sans appel : 1 victoire, 3 défaites.
VERDICT
Les Lakers ont décidé cet été de miser sur Steve Nash, recruté bien avant Dwight Howard. Le problème, c’est que le meneur canadien s’est immédiatement blessé et qu’il n’est toujours pas rétabli. En attendant, la direction a choisi de couper Mike Brown, et de recruter l’entraîneur préféré de Nash : Mike D’Antoni. Les deux se connaissent par coeur. Chacun doit l’essentiel de sa carrière à l’autre. Nash absent, D’Antoni est orphelin d’une tête pensante sur le terrain. Kobe Bryant est trop un scoreur dans l’âme pour faire tourner les systèmes de D’Antoni. D’ailleurs, deux chiffres ne trompent pas : lors des 9 victoires des Lakers, Kobe a tourné à 22.5 pts et 6.7 pds de moyenne. Lors des 12 défaites, c’est plus de 32 pts par match, et seulement 3.6 pds/m.
A ça, il faut ajouter un Gasol à 50% de ses moyens, mais aussi un effectif vieillissant et un banc très faible. La méthode D’Antoni fonctionnait à merveille à Phoenix avec des joueurs rapides, mobiles et jeunes (Stoudemire, Marion, Diaw, Johnson…). Aux Lakers, les trentenaires sont légion, et on se dit que cette équipe ne pourra jamais pratiquer le basket cher à D’Antoni. Même avec Nash dans ses rangs…