Et si Dallas n’avait pas perdu ses quatre premiers matches de la saison 2006-2007…
Cette année-là, les Mavs avaient gagné 67 matches, échouant à quelques succès du record des Bulls. Un record (72 victoires pour 10 défaites) qui n’autorise pas le moindre faux pas et requiert une régularité et une concentration exceptionnelles.
Mais voilà, homme de défis, Metta World Peace s’est donc lancé, et les Lakers avec, dans un challenge improbable : gagner 73 matches. Les Lakers avec leur recrutement XXL peuvent-ils battre ce record ?
Tentative de réponse.
Pourquoi peuvent-ils battre ce record ?
L’effectif
Sur le papier, les Lakers présentent l’effectif, et surtout le cinq majeur, le plus impressionnant de la ligue. Les faiblesses, offensives aux postes de meneur, défensives aux postes de pivot, ont été gommées, et de quelle manière avec Steve Nash et Dwight Howard.
L’ossature Kobe Bryant – Pau Gasol est toujours là, et le banc avec Jodie Meeks et Antawn Jamison s’est étoffé en plus de Jordan Hill, intéressant l’an dernier. En clair, les Lakers ont une équipe assez forte pour prétendre gagner plus de 85 % de leur matches.
Kobe Bryant
Pour réaliser un tel record, il faut un leader, un chef, un guide. Kobe Bryant fait partie de cette catégorie. Quand il a une idée en tête, il ne pense plus qu’à la réaliser. La sixième bague, il la veut et fera tout pour la décrocher en 2013.
Et si avant de gagner le titre, il peut effacer les Bulls de Michael Jordan, il n’hésitera pas. Surtout que physiquement, il va mieux et qu’il a désormais un supporting cast de qualité. Et ses qualités de clutch player seront toujours utiles en cas de fin de match compliquée.
La défense
Mike Brown est un coach à vocation défensive et pour espérer gagner 73 matches, la défense est primordiale. Avec Dwight Howard ou Metta World Peace, les Lakers possèdent 4 titres de meilleur défenseur, et comme c’est ce dernier qui a annoncé vouloir battre le record, on peut penser qu’il sera très motivé.
15ème défense de la ligue en 2012, les Lakers vont certainement passer un cap cette saison, avec une meilleure compréhension de la méthode Mike Brown et l’arrivée de Dwight Howard.
Pourquoi peuvent-ils échouer ?
La NBA est plus forte
En 1995-1996, deux nouvelles équipes arrivent en NBA. Vancouver (aujourd’hui Memphis) et Toronto découvrent la grande ligue et sont donc des proies faciles pour les Bulls, qui n’avaient déjà pas besoin de ça. 16 ans plus tard, la NBA est plus forte. Le niveau est globalement plus élevé, plus homogène.
Le talent et l’impact physique sont partout et l’écart s’est réduit entre les premiers et les derniers, même si Charlotte a prouvé cette saison qu’une mauvaise équipe ne peut pas toujours sauver les meubles. Il faudra donc battre plusieurs fois des grosses équipes comme Boston, Miami, San Antonio, Oklahoma City ou encore les Clippers.
Des incertitudes…
D’abord sur l’état de santé de Dwight Howard. Sera-t-il bien prêt et en forme pour le début de saison ? Ensuite, un nouveau meneur et un nouveau pivot, cela change complètement le visage d’une équipe habituée à jouer sans meneur dominant depuis plus de 10 ans. La complémentarité évidente sur le papier va-t-elle exister sur le terrain ?
Dans l’optique des playoffs, et vu l’âge moyen de son effectif et notamment des cadres, Mike Brown ne va-t-il en préserver certains pour ne pas prendre de risque inutiles ? Et si l’un des joueurs du cinq majeur venait à se blesser pour plusieurs semaines ?
… comme Chicago en 1995
En 1995, les Bulls eux aussi avaient des incertitudes, notamment concernant l’arrivée de Dennis Rodman. Immense défenseur, allait-il comprendre l’attaque triangle ? Allait-il réussir une saison sans péter un câble ? Mieux, allait-il s’entendre avec deux anciens rivaux comme Michael Jordan et Scottie Pippen ? Finalement Rodman avait été parfait, et il ne fut pas le seul.
Les Bulls avaient aussi profité du développement individuel de Scottie Pippen pendant la retraite de Michael Jordan, de l’apport de Toni Kukoc et de l’énorme esprit de revanche de « His Airness » pour ainsi écraser la concurrence.
Un record à ne pas aller chercher ?
Mais finalement, le meilleur moyen de battre ce record n’est-il pas de le laisser venir et de ne surtout pas se focaliser dessus ?
Après tout, vouloir gagner tous les matches est logique et c’est l’essence même du sport. Mais, comme les Celtics en 2007 et surtout Miami en 2010, les Lakers font déjà face à une pression folle avant même d’avoir joué le premier match. Pourquoi en rajouter encore davantage avec un record aussi énorme qu’inutile dans le fond ?
Car comme les Bulls et Michael Jordan en tête n’avaient cessé de le répéter : « 70 wins doesn’t mean anything without a ring ». Dallas en 2007 avec 67 victoires, potentiellement 70, s’en souvient encore après une élimination au premier tour contre Golden State.
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