Fin de tournée pour les Clippers, battus par leurs rivaux des Anges au terme d’un derby exceptionnel (108-113). Malgré un CP3 royal (22 pts-16 assists) et un Caron Butler de feu (28 pts), les toujours dauphins de la Pacific Division subissent la loi de la paire Kobe-Bynum, sur une autre planète. Quel match !
Aucune rivalité vraiment ? Les Clippers ont eu beau jeu en amont de calmer les ardeurs médiatiques sur ce troisième volet du « Battle of LA », nous ne sommes pas dupes. Les 19 819 heureux spectateurs du Staples Center non plus. Oui il y a une rivalité et ce match n’est pas « un autre de plus » pour reprendre le politiquement trop correcte de DeAndre Joran. Le parquet a fait taire les langues de bois. La vérité a parlé. Il fallait voir la chambre de Blake Griffin, tête levée à la Cantona après avoir, encore, postérisé Pau Gasol pour rendre évidente l’évidence.
Andrew Bynum lui répondait deux minutes plus tard dans le 3ème quart-temps en bombant le torse, droit comme un matador après un « and one » redonnant 10 points aux Lakers. Encore loin du money-time, ça sent déjà la poudre, ça se frotte, ça se bouscule, ça se regarde de travers, et ça râle auprès des arbitres.
Butler en feu mais trop seul
Ce derby des Anges, décisif dans la course au titre de champion de la division, a su éviter les fautes techniques des deux premiers. Mais l’intensité était bien à la hauteur du spectacle et de tout le justifié ramdam préalable. Non, ce n’était pas un match de plus dans un calendrier historiquement surchargé.
Quand Kobe marque 16 points dans le premier quart temps, il annonce la couleur de ses intentions. Le quintuple champion NBA a la bave aux lèvres. Comme Andrew Bynum est présent et efficace (17 pts-6 rbds à la pause) et que Mike Brown savoure le collectif de ses joueurs en deuxième quart-temps (8 scoreurs différents), KB24 repose la gâchette pour mieux la ressortir après.
Quand les Clippers, menés de 12 unités avec un duo Griffin-Paul bien tenu par Metta et Pau Gasol, reviennent -5 par exemple en milieu de 3ème quart. Contrairement à son homologue de l’autre côté du parquet, Vinny Del Negro constate les carences d’adresse de ses troupes, Randy Foye en tête. CP3 distribue les assists comme Metta les coups de coude en douce mais Caron Butler est le seul à en profiter après trois quart temps.
Bynum, un retour en MVP
L’ailier All Star se gave des offrandes du boss pour confirmer, comme expliqué la semaine passée, qu’il est physiquement mieux que jamais (28 points après trois périodes). Il est même trop bien, inscrivant 50% des points des Clippers en deuxième quart temps. La paire Griffin-Jordan en double-double après les 12 minutes (12 pts-10 rbds) le regarde ensuite un peu trop jouer.
Surtout, elle souffre devant le binôme Bynum-Gasol. Drew justifie la confiance publique de Mitch Kupchak pour son retour. Il est monstrueux. Kobe est à 27 pts à 11/16 après 36 minutes ? Il en met 29 en 29 minutes avec 8 rebonds en prime. Comme Ramon Sessions conforte son rôle de Facteur X, LA vire avec +11 à l’entame du dernier quart (92-81), sur l’autel de son 53% de réussite.
Chris Paul a tout tenté, Kobe l’a tué
En deux minutes, Foye et Nick Young ramènent les Clippers à 89-92. Le 8-0 encaissé rend furax Brown, contrarié depuis des semaines par le mauvaise habitude de sa phalange à laisser filer les plumes de ses confortables matelas. Del Negro aussi s’emporte quand Young et Bledsoe confondent vitesse et précipitation et rendent vains les gros efforts défensifs.
L’ex-Wizard se fait même bâcher par Barnes en dégainant à trois points après que Bledsoe, lui, se soit rattrapé sur un tir primé. Les Clippers sont à deux points, le Staples savoure, gronde, vibre. CP3 régale ou calme, selon les faveurs. Il met deux paniers de suite et sert le caviar à DJ, pour remettre Lob City devant (104-103). Quand Kobe sort un jump shoot de derrière les fagots, le derby tourne au match de légende.
Les arbitres oublient un genou de Sessions sur une balle officiellement perdue par Jordan et permettent au meneur, sur un drive audacieux, de donner +4 avec 47 secondes au chrono. Paul remet le compteur à -2 mais Kobe donne l’uppercut qui fait mal. Un jump shoot facile de plus et il fait l’avion pour retourner sur le banc. Les Clippers ont un genou à terre. Il n’y aura pas un regard, ni une tape, même hypocrite quand le gong retentit. Kobe parade, les Clippers rentrent la tête basse. Oui, il y a une vraie rivalité. C’est désormais gravé dans le marbre.
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