Analyse : Chicago a-t-il réussi son intersaison ?

Début juillet, nous entamions un dossier complet sur la qualité du recrutement des meilleures équipes de la ligue.

Par rapport à leur bilan 2008/09 et leurs besoins, nous évaluons la qualité de leur intersaison en tenant compte de la draft, des échanges et du recrutement de joueurs libres.

Après avoir étudié San Antonio, Dallas ou encore Orlando, nous nous attaquons aujourd’hui à la franchise des Chicago Bulls.

10 ans ! Il aura fallu attendre 10 ans pour que les fans de Chicago réussissent à tourner la page Michael Jordan, et se remettent enfin à regarder vers le futur. Il n’est bien sûr pas question d’oublier ce qu’a accompli Jordan ni tous ceux qui l’ont accompagné. Même s’il est naturel que la nostalgie l’emporte sur l’optimisme après le départ du plus grand joueur de tous les temps. Il est également nécessaire de reprendre ses esprits et de construire une équipe ambitieuse et talentueuse lorsqu’on est à la troisième franchise la plus titrée de l’histoire de la NBA. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé durant ces 10 saisons.

Après un parcours long, parfois laborieux, les Bulls seraient-ils à nouveau sur le bon chemin ?

Tellement de staffs s’y sont essayés, tellement de joueurs sont passés par la Windy City durant ces 10 ans. Beaucoup y sont d’ailleurs passés à la vitesse du vent (sans mauvais jeu de mots). Jalen Rose, Ron Artest, Jamal Crawford, Tyson Chandler, Elton Brand, Larry Hugues ou encore Ben Wallace ont tous foulé le parquet du United Center ! Plusieurs fois on a cru à la bonne formule, plusieurs fois on s’est dit que la première pierre de la reconstruction était enfin posée. Autant d’espérances que de déceptions. Aujourd’hui, fini la frustration, place à la renaissance. On se remet enfin à y croire, et la raison à cela se nomme : Derrick Rose.

C’est parti pour un petit flashback. Draft 2008, forts de leur premier choix, les Bulls sélectionnent Derrick Rose, de l’Université de Memphis. Choix encensé par certains, critiqué par d’autres. Notamment ceux qui auraient préféré voir évoluer Michael Beasley. Personnellement, j’étais déjà un grand admirateur de Derrick Rose avant son arrivée en NBA et j’espérais que les Bulls le sélectionnent car j’étais intimement convaincu que son immense talent en surprendrait plus d’un. J’avoue aujourd’hui, que moi-même, je fais partie des surpris. Mais revenons à notre saison 2008-2009.

Conscients du manque de profondeur de leur effectif en début de saison, les Bulls préparent un coup avant la trade-deadline de février. Tout le monde s’attend à voir arriver Amare Stoudamire. Il n’en sera rien. En l’espace de deux jours, les Bulls se sépareront de 6 joueurs et en récupéreront 5, dont John Salmons et Brad Miller. Un décision surprenante qui s’avérera être la bonne puisque la mayonnaise va prendre rapidement, et les Bulls «nouvelle version» réaliseront une très bonne fin de saison qui leur permettra d’accrocher la 7ème place à l’Est. Un bilan de 41 victoires pour 41 défaites. Un titre de Rookie of The Year pour Derrick Rose. Et un premier tour face au champion en titre : Boston.

La suite vous la connaissez. Une série mythique en 7 matchs et autant de prolongations. Un record ! Rarement dans toute l’histoire de la NBA, on a vu deux équipes se battre avec autant de courage et de détermination pour un 1er tour de playoffs. Coté « perf » individuelle, Derrick Rose égalera, lors du 1er match de la série, le record du nombre de points inscrits par un rookie pour son premier match de playoffs (36) détenu jusqu’ici par Kareem Abdul Jabbar.

Malgré cela, la bataille se soldera par une défaite pour les Bulls. Mais on a tout de même pu voir beaucoup de signes encourageants, et nous sommes en droit de s’attendre à aussi bien, voire mieux pour 2009-2010.

Mais, car il y a toujours un « mais», même si la plupart des joueurs seront encore là, un départ en particulier chamboule quelque peu la physionomie de l’effectif.