Rashard Lewis scalpe Boston à la dernière seconde

C’est bien connu, en sport de haut niveau, les statuts changent très vite. Héros un jour, zéro le lendemain : hormis les extra-terrestres de ce sport, chaque joueur NBA a connu ça. Récemment, dans ces lignes, nous nous faisions l’écho des critiques visant Rashard Lewis, coupable désigné de la baisse de forme d’un Magic sans identité de jeu et parfois même sans âme.

L’ailier shooteur a répondu jeudi soir de la meilleure des manières, par un shoot décisif dans le match au sommet face aux Celtics. Un lay-up à 1,3 seconde du buzzer qui scelle un come-back réalisé avec les tripes et qui réconcilie le finaliste 2009 avec son public.

« Rashard m’a sauvé. Cette dernière possession était mal pensée, on ne trouvait pas Vince et il a pris les choses en main« , se félicite un Stan Van Gundy soulagé. Orlando s’impose 96-94.

J.J Reddick vient de faire exploser 17 461 spectateurs sur une bombinette d’école. Le Magic recolle à 94-94. Sur l’action suivante, c’est lui qui est à l’origine du stop sur une tentative primée de Ray Allen. Orlando a la dernière possession. Bizarrement SVG joue la carte Vince Carter, complètement fantomatique avec 2/13. Mais le cuir n’arrivera jamais dans ses mains. Pris dans l’étau défensif des C’s, Reddick lâche la gonfle à Rashard Lewis. Seul comme un grand et profitant d’un incompréhensible laxisme des champions 2008, il s’en va inscrire un lay-up après d’être débarrassé d’un KG qu’on a connu plus mordant sur l’homme. Il reste 1,3 seconde. Le Shee aura l’ultime chance. Ce sera un air-ball. Boston est battu après avoir mené de 11 points en début de quatrième quart-temps.

« On le mérite. On a complètement perdu notre concentration. A la mi-temps déjà j’ai dit aux gars que cette avance de 11 points était une blague. On aurait dû être devant d’au-moins 25 points. On aurait dû être sous contrôle mais je n’ai jamais eu ce sentiment à cause de la manière dont on jouait. Dans le troisième quart-temps, j’ai dit au banc qu’on allait avoir des problèmes« , commente un Doc Rivers passablement irrité.

Dans le vestiaire des locaux, son homologue savoure sans donner plus d’importance que ça à une victoire qui restera pourtant dans les têtes et pourra jouer psychologiquement en playoffs.

« C’est le 46e match de la saison et pas un virage ou un tournant. Je refuse les clichés du match décisif. Maintenant, ce qui est certain, c’est pour cette équipe et son développement, des matches pareils sont utiles. On commence à montrer plus d’envie de vaincre et de résilience. »

C’est avec le duo Gortat-Howard qu’Orlando a inversé la tendance dans le dernier quart. Ce qui fait dire à Superman, héroïque dans les 12 dernières minutes avec 11 de ses 19 pts:

« Ils n’ont aucun moyen de nous arrêter quand y’a deux big men pareils sur le parquet.« 

Peut-être, mais il aurait suffit plus d’attention et moins de cette suffisance déjà pointée du doigt par Rasheed Wallace, pour que Boston reparte de Floride avec une précieuse victoire.

Au final, c’est une nouvelle défaite face à un concurrent direct pour le titre de la conférence. Les C’s en sont à 2-5 pour l’instant dans leur bilan face au trio Atlanta-Orlando-Cleveland.

« Je ne peux pas expliquer cette défaite, elle fait mal. On les avait exactement là où on voulait et on a tout laissé filer« , maronne Garnett, décevant (6 pts, 7 rbds à 2/8).

On laissera la parole pour conclure au héros du jour, Rashard Lewis, meilleur marqueur du Magic dans un match qui peut être référence pour le groupe:

« Je me suis engagé dans le coin avec mon bras droit, me suis dirigé vers le panier et là franchement j’ai été très surpris que personne ne soit là pour me barrer le chemin du lay-up. »