[Carnet de bord d’Evan Fournier] J’ai croisé Kobe Bryant

Salut à tous. Il y a de plus en plus de commentaires, et, vous vous en doutez, je trouve ça… frais !

Malheureusement je ne vais pas pouvoir répondre à tout le monde car j’ai quand même un match à jouer. Mais je vous assure que je lis tout.

Aujourd’hui j’aimerais vous demander de l’aide. Adrien, un des salariés du PB86, est papa depuis hier. Avec sa copine ils ont donné naissance à la petite Emy. J’aimerai bien lui faire un big up avec votre aide. L’idée c’est que vous lui envoyiez tous un message de félicitation à a.tallec@pb86.fr. Faites un effort de créativité. Lui c’est Adrien et sa copine c’est Nora. Voilà… merci pour votre aide. Ça devrait être bien frais quand il va recevoir 200 mails sans comprendre d’où ça vient !

Interdit de photographier la salle secrète de Nike

Bon, sinon, pour revenir à mon aventure américaine… je ne vous ai pas tout dit hier sur la soirée. Sur le campus Nike, en plus de l’entraînement et de la visite des pavillons Michael Jordan et Bo Jackson, on est allé voir une partie top secret. Et là, je vous jure, c’est abusé. Le pire, c’est l’immeuble où ils font les design pour les chaussures du futur. Ils préparent déjà les chaussure de dans 5 ans. On a vu plein de modèles qui avaient été proposés par le passé mais qui n’ont pas été conservés. On a vu aussi les prochaines Durant et les prochaines Kobe. Très très frais tout ça ! A propos des Kobe, y’a même une salle black mamba où ils exposent tous les équipements liés à Kobe. Vous n’aurez pas d’images de tout ça car on nous a interdit de faire des photos. Et je suis trop nul en dessin pour vous illustrer tout ça.

On a vu aussi le bâtiment Tiger Woods. Et 400m plus loin y’a un tout petit green derrière un mur. Et bah pour l’inauguration de son bâtiment, Woods a tappé la balle depuis son immeuble jusque dans le Green. Truc de ouf. Surtout que… y’a un autre immeuble au milieu à éviter. Puis le mur. Bref, c’est incroyable.

A un moment dans la visite, on passe dans un couloir… et tout le monde se met à dire « chuuuuuut ». Et là on voit Kobe entrain de parler business avec trois mecs de Nike. Il faut savoir qu’à Portland c’est le siège de Nike (ce que je vous décrit n’est pas dans toutes les villes américaines…). Donc quand il vient jouer, Kobe va faire son business. Donc là il parlait avec trois mecs, je me suis avancé et je lui ai dit « ouech Kobe, bien ou quoi ? ». Et puis après je lui ai dit de rester frais.

Je déconne, bien sûr !

Cours de langue

Après tout ça et l’entraînement, on est rentrés à l’hotel. Sur le chemin, tout le monde essayait de parler la langue des autres. Comme on a tous entre 16 et 18 ans… je vous laisse imaginer quelle partie de notre vocabulaire on a choisi de développer dans d’autres langues. J’ai donc appris à dire « ferme ta gueule » en polonais. Ca donne un truc comme « Zamfffniery ». Dario, le croate, il prononce « freme ta goule ». Pas très frais quoi. Bon, on a appris d’autres trucs… mais là je ne peux pas les écrire !

Quand on  est rentré à l’hotel on s’est retrouvé dans ma chambre avec mon Ogre et les deux canadiens. On a branché l’Ogre sur son rap Polonais. Au bout d’un moment on lui a demandé d’afficher les paroles pour qu’on s’amuse à chanter. Y’avait des « cccz » partout. C’est trop dur. On a essayé mais on était ridicule… alors on l’a laissé chanter. Bon bah il connaît les paroles le gros, mais par contre il a pas vraiment l’oreille musicale. C’est peut être à force de se prendre les posters de Bismack dans la tronche :-)

On a reparlé de tout ça ce matin au petit déj’ avec Maud, Tommy et Benoit. Les trois de VMM et du PB86 qui sont avec moi depuis le début de la semaine. Ensuite on est parti avec l’équipe au magasin d’employés de Nike. C’est un magasin qui a la taille d’un petit supermarché de village, et dans lequel y’a tout un tas de produits en vente avec une réduction de 50% à 60%. Je ne vous raconte pas la tête de mes trois poitevins quand on les a lâchés là dedans. Ils étaient comme des gamins. Benoit, on l’a perdu tout de suite dans le rayon des chaussures. Tommy, lui, c’était le roi des shorts et des tshirts. Maud elle y allait plus doucement pour choisir des choses vraiment uniques.

Une heure plus tard ils avaient défoncé tout le magasin… et vous verrez en photo jointe la petite exposition qu’ils ont ensuite fait dans leur chambre d’hôtel.

Danny Ainge est là

Après toutes ces courses, ils sont arrivé avec 15 minutes de retard pour notre dernière séance d’entraînement dans le practice facility des Blazers. On a étudié une dernière fois nos systèmes, et puis on a fait un scrimmage encore bien relou. J’ai beau être un scoreur, je suis un joueur de collectif et j’aime avant tout gagner avec mon équipe. Jouer dans ce contexte où tout le monde veut se montrer ça a tendance à me saouler. Aujourd’hui ça croquait encore beaucoup car il y avait au moins une soixantaine de scouts. Y’avait même Danny Ange et quelques autres têtes connues.

Pour répondre à une question qui a été posée dans les commentaires : je ne sais pas comment me situer par rapport aux autres joueurs de la sélection. Mon but c’est de gagner contre les Américains, et de bien taffer samedi. En tous cas les coachs ont l’air content de mes prestations, et Nico Batum et Bouna N’Diaye (mon agent) m’ont confirmé qu’il fallait que je continue à essayer de jouer juste. Même si je dois forcer un peu plus en attaque.

Aux premières loges pour Portland – LA Lakers

Après l’entraînement on est retourné à la sieste avant d’aller voir le match Portland – Lakers. On est arrivé à la salle un peu tard, vers 18h00. On a revu Kobe dans les couloirs qui mènent aux vestiaires. C’est impressionnant comme il se détache des autres avec ses attitudes physiques et son langage corporel. Il est quand même sacrément cainri le garçon.

Le match a été pas mal, avec une grosse ambiance dans la salle. Ça sentait le choc de la côte Ouest… et surtout l’arrivée des playoffs. Portland a mené de beaucoup, avant de se faire ratrapper en troisième quart-temps. Mais tout s’est bien fini. On a eu une petite frayeur pour Nico parce que Ron Artest lui a déboité la cheville. Visiblement il lui a marché sur le pied avant de le pousser. Nico est sorti jusqu’aux vestiaires pour se faire soigner. Il est revenu après.

Les Ricains me calculent pas

Après le match on nous a fait attendre pour rencontrer les joueurs. Je dois vous avouer que je ne suis pas un « fan », moi. J’aime bien regarder les matchs, voir les performances des joueurs, apprécier leur talent. Mais je ne suis pas trop du genre à attendre pour me faire prendre en photo. Mais bon… j’ai profité de l’occasion pour recroiser Nico Batum et mon agent. On a parlé ensemble du match de demain, et de l’approche qu’il fallait en avoir. Y’avait les joueurs de l’équipe US juste à côté de nous. Moi ils ne me calculent pas. C’est limite s’ils ne pensent pas que je suis un accompagnateur de l’équipe. Kobe, lui, est connu de tous. Et quand il est passé devant eux, les caincains se sont bousculés pour être en photo avec lui. Ça faisait marrer Austin Rivers. Moi aussi d’ailleurs parce que j’ai vu mon ours bousculer tout le monde pour être au fond de la photo.

Heureusement, on n’a pas traîné beaucoup plus longtemps et on est rentré tôt à l’hôtel. Là je vais me coucher car j’ai match demain (4h00 du matin en France, et c’est diffusé gratuitement sur FIBA.com). Les choses sérieuses. Enfin !