Eliminé par le Utah Jazz au 1er tour des playoffs, Johan Petro a accepté de répondre aux questions de Basket USA.
Sans langue de bois, l’intérieur des Nuggets revient sur cet échec, celui de son équipe, et le sien.
Premier fan du Magic de Mike Piétrus, il évoque aussi son avenir en NBA mais aussi avec les Bleus.
Busa : A quoi attribues-tu l’échec de Denver cette année pour le titre ?
Johan Petro : Il y a plein de trucs qui ont fait qu’on n’était pas bien en arrivant dans ces playoffs. Déjà, le collectif n’était plus rôdé comme avant. L’absence du coach a pesé vraiment lourd dans la balance, Kenyon Martin qui n’était pas au top de sa forme suite à son opération du genou… Pour revenir au collectif, je dirais qu’il s’est pas mal détérioré au fil de la série. Par exemple des gars comme JR Smith ont été mal utilisés.
C’est à dire ?
JR n’a pas évolué dans le même registre que d’habitude. C’est un tout, et au final, on n’a pas joué notre style de jeu face à Utah.
A quel point l’absence de George Karl (ndlr : atteint d’un cancer) a-t-elle perturbé l’équipe ?
L’absence de George a été immense ! C’est tout de même un coach digne du Hall Of Fame. On ne peut pas dénigrer ce qu’a fait Adrian Dantley. Mais arriver en playoffs, c’était difficile. Le gars, il a été promu, mais ce n’était pas son équipe. Vraiment, ce n’était pas évident pour lui.
Concrètement, quelle était la différence entre George Karl et Adrian Dantley ?
Je dirais la confiance et le charisme. George nous laisse pas mal de liberté sur le terrain et le nom d’un coach ça joue vachement. Karl faisait beaucoup plus confiance aux joueurs. Il partait du principe que les Chauncey Billups, les Carmelo savent jouer et faire tourner une équipe. Il nous laissait les rênes quoi …
Parlons de toi, tu es en fin de contrat. Ta priorité est de resigner à Denver ?
L’idéal, cela aurait été de signer pour plus d’un an l’année dernière. Maintenant on sait comment le business est fait : ce que tu veux avoir, tu sais déjà que tu ne l’auras pas… Là, je vais me remettre au niveau, en condition physique et on verra ce que ça donne cet été. Après, à mon avis, ils vont aller chercher du gros poisson cet été et donc forcément ils ne pourront pas donner aux autres joueurs ce qu’ils veulent.
S’ils te proposent un an seulement, tu refuseras ?
C’est sûr que cela va poser problème s’ils me proposent à nouveau un contrat d’un an…
Quel bilan tires-tu de ta saison ?
Un bilan négatif. Personnellement, j’attendais beaucoup plus de cette saison. Je n’ai pas eu des opportunités au départ de pouvoir montrer quoi que ce soit. Heureusement pour moi, avec la blessure de Kenyon Martin, j’ai pu montrer de belles choses alors que j’étais dans le trou pendant 7 mois.
En revanche, à l’Ouest, un Français a brillé. Quel est ton avis sur Rodrigue Beaubois ?
Je suis très surpris de sa saison. Il a fait une bonne année mais ce qui est dommage en NBA, c’est qu’on ne te laisse pas les opportunités de jouer. Il est tombé dans une très bonne équipe, avec un bon coach mais il n’a pas de marge d’erreurs. C’est un super joueur, il peut te mettre 40 pts, apporter du pep’s et de la fraicheur sur le terrain. Le problème, c’est que quand ça ne passe pas, il finit de suite sur le banc.
Comme Beaubois justement, tu as été sélectionné dans la liste élargie de Vincent Collet. Ta réaction ?
Je suis surpris. Je ne pensais pas qu’il allait me rappeler après l’été dernier. Maintenant, je vais faire passer mon avenir professionnel avant l’équipe de France. Je ne veux pas me retrouver dans la même galère que l’an dernier .
C’est à dire ?
Si j’ai un contrat et une équipe avant le premier rassemblement de l’équipe de France, je serai là. Je suis un Bleu, je reste un Bleu même si chaque année j’ai des problèmes.
Pour finir, qui est ton favori désormais pour gagner le titre ?
Franchement, je kifferais qu’Orlando gagne. Ils ont été en finale l’année dernière et ça me ferait plaisir que mon pote Mike Pietrus gagne cette année. Mais honnêtement, je suis impressionné par Boston. Ils sont concentrés et jouent vraiment bien en ce moment.