Y a-t-il un problème Diaw aux Bobcats ?

Où est passé le Boris Diaw de la saison dernière ? Où est passé le Boris Diaw, point forward des Bobcats, véritable animateur du jeu de Charlotte ?

On se pose tous la question. Cette nuit, face au Jazz, Boris a été lui-même pendant un quart-temps (et encore… dans un style qui ne lui correspond pas). Ensuite, plus de Boris. A-t-il encore des séquelles de l’Euro ? Est-il une victime collatérale de l’arrivée de Stephen Jackson ?

Depuis l’arrivée de « Jax », Bobo n’a dépassé le seuil des 4 passes qu’à deux reprises. Pire, sur les cinq derniers matches (avant celui face au Jazz), il totalisait que cinq petites passes…

Réponse de l’intéressé sur cette soudaine discrétion :

« Ce n’est lié à personne. C’est juste qu’il y a des systèmes pour moi, et d’autres qui ne le sont pas. Parfois, vous avez la balle. Parfois, vous ne l’avez pas ».

Si on s’appuie sur cette analyse, doit-on comprendre que Boris n’a plus aucun système pour lui ?

En fait, le vrai problème, c’est que Boris perd trop de ballons. Et Larry Brown a une explication :

« Il voit tellement bien le jeu qu’il pense que tout le monde pense comme lui. Parfois, les gars ne comprennent pas aussi vite que Boris. Si Charlotte veut gagner des matches, la balle doit aller plus souvent dans les mains de Boris. Beaucoup plus que ces derniers temps ».

C’est tout de même paradoxal. Il faut donner plus souvent la balle à Boris, mais ce dernier le perd trop (4 bps face au Jazz). Sur ce qu’on a vu, Boris est le cul entre deux chaises aux côtés de Gerald Wallace et de Stephen Jackson.

Il n’arrive pas à se positionner en attaque à leurs côtés, et on voit de plus en plus Boris au-delà de la ligne des 3-points. Il drive de moins en moins souvent, et donc il est de moins en moins souvent en position de trouver un coéquipier démarqué.

En fait, le jeu de Charlotte s’est appauvri collectivement et c’est Diaw qui en est la principale victime. La plupart des attaques se résume à une passe, et un drive de Wallace ou Jackson. Et c’est tout…

Autre problème, la discrétion de Tyson Chandler. Avec un intérieur dominateur à ses côtés, Boris peut faire jouer sa polyvalence, et son intelligence de jeu. Là, Chandler ne sert à rien en attaque, et le jeu des Bobcats en devient stéréotypé et sans point d’appui à l’intérieur.

Certes, Boris est souvent fautif (les balles perdues, le manque de rebonds), mais sur ce qu’on voit, c’est aussi le jeu de Charlotte qui a changé. En mal. Le bilan de l’équipe reste correct (10v-15d, 8eme ex-aequo de la Conférence Est) mais la manière est décevante.