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[Eté 2010] Les règles du jeu – 3ème partie : les exceptions au cap

ete2010-visuelA quelques semaines de la plus chaude des intersaisons, Basket USA entame un tour d’horizon complet des capacités financières des équipes qui s’apprêtent à être particulièrement actives à l’intersaison. L’enjeu est de taille : attirer un voire deux joueurs majeurs et construire une équipe capable de gagner le titre suprême.

Mais avant de débuter cette revue équipe par équipe, il nous semble important de présenter les règles relativement complexes qui régissent les montants, la durée et l’évolution des contrats des joueurs de la NBA.Nous avons divisé la série d’article consacré en trois :

  1. Une première partie d’introduction générale sur les contraintes pesant sur la masse salariale, composée de 2 articles traitant du salary cap puis de la luxury tax
  2. Une deuxième partie abordant en 3 articles le cœur du sujet : exceptions au salary cap, calcul effectif de la masse salariale et négociations contractuelles
  3. Une dernière partie de conclusion, tentant de faire le bilan et de tirer les enseignements de ce mode de fonctionnement.

Pour le premier article de la deuxième partie, nous abordons  la foule des exceptions au salary cap disponibles.

Un environnement calme autour de vous, il est temps de faire le vide dans votre tête, avant de plonger dans le monde infernal de la finance de la NBA. Attention, on aborde ici le cœur du sujet.

Limite stricte ou limite souple ?

Comme on l’a dit plusieurs fois dans les articles précédents, le plafond du « salary cap » n’est pas strict. Il est possible de faire jouer un grand nombre d’exceptions, qui renforcent la marge de manœuvre des managers, notamment pour resigner leurs propres agents libres. En effet, les négociateurs de l’accord collectif, c’est-à-dire les représentants de la ligue, des propriétaires et des joueurs, ont souhaité favoriser le fait pour un joueur de passer sa carrière au sein de la même équipe. Comment favoriser le fait de rester dans la même équipe ? En donnant plus de marge de manœuvre pour signer un de ses agents libres que pour signer un joueur d’une autre équipe. Quelle marge de manœuvre ? Le nerf de la guerre, c’est-à-dire le salaire (et son évolution).

Ces pratiques sont d’ailleurs devenues monnaie courante en NBA. On peut affirmer qu’historiquement très peu d’équipes ont été sous le salary cap dans la durée.

Définitions

Pour bien comprendre les arcanes des contrats traités dans cette partie (articles 3, 4 et 5), il faut commencer par quelques définitions.

Un joueur est free agent (agent libre) lorsque son contrat a expiré : il a la possibilité de signer n’importe quelle équipe (y compris sa précédente franchise).

En fait, il existe deux types d’agent libre : non restreint (Unrestricted Free Agent) et restreint (Restricted Free Agent).

Un joueur est Unrestricted Free Agent lorsqu’il peut signer avec l’équipe de son choix, et que son équipe d’origine ne peut intervenir autrement qu’en proposant un contrat plus attractif (au niveau financier, durée, projet sportif, …), qu’il est libre d’accepter ou non.

Un joueur est Restricted Free Agent lorsque, à la fin de son contrat, son équipe d’origine a la possibilité de s’aligner et d’être prioritaire sur toute offre faite par une autre équipe. C’est ce qui s’est passé avec Martin Gortat qui était Restricted Free Agent au début de la saison 2009-10 : Dallas lui a fait une offre de 34 millions de dollars sur 5 ans, associée à une place de pivot titulaire. Malgré le fait que le joueur polonais l’ait acceptée, l’équipe d’Orlando s’est alignée, et Gortat a dû défaire ses valises et rester en Floride, bien évidemment pour une place de backup. Le Magic ont pu conserver un de leur meilleurs jeunes joueurs, à condition évidemment d’aligner les billets.

Au niveau des contrats, on distingue deux principaux types de contrats : rookie et vétéran.

Un joueur, lorsqu’il sort de la draft au premier tour, signe un contrat rookie ou « rookie scale contract ». Scale signifie échelle car ces contrats déterminent les règles de rémunération en fonction de la place à la draft, et dans le temps jusqu’à la 4ème année de contrat. A l’issue de ce contrat ou si le joueur débute en NBA sans passer par le 1er tour de draft, il va signer un contrat vétéran. Tout contrat autre que le rookie scale contract est qualifié de vétéran.

Rien de nouveau me direz-vous ? Si, car 1/ des règles différentes s’appliquent à ces deux contrats et 2/ on peut donc appeler en NBA vétéran un joueur qui débute (2ème tour ou non drafté), ou qui finit son contrat rookie après 2 à 4 ans dans ligue. En terme de vocabulaire, c’est assez différent de ce qu’on trouve dans les autres sports…

Le statut de Restricted Free Agent ne peut pas être applicable à l’issue de tous les contrats. Il concerne  :

  1. les contrats « rookies », et uniquement lorsqu’ils ont été prolongés deux fois pour atteindre la limite de 4 ans.
  2. les contrats des  joueurs recrutés au 2ème tour, ou hors draft, lorsqu’ils sont agents libres avec 3 ou moins saisons dans la ligue.

En synthèse et pour simplifier, il ne s’applique qu’à l’issue du premier contrat d’un joueur. L’idée est de favoriser les clubs « découvreur de talent », afin qu’ils soient prioritaires lors de la signature du 2ème contrat de leurs « poulains », sans non plus nuire aux joueurs et les forcer à accepter un contrat moindre que ce qu’ils pourraient avoir ailleurs.

Les exceptions : tour d’horizon complet

Après cette introduction, examinons maintenant les exceptions permettant de dépasser le salary cap. Il en existe une dizaine. Nous les présentons ci-dessous..

Larry Bird Exception : c’est la plus connue. Elle permet à une équipe de resigner un de ses agents libres, en lui offrant jusqu’au salaire maximum (notion traitée dans un article suivant) tout en dépassant le salary cap. Pour qu’un joueur soit éligible à cette exception, il faut qu’il ait passé au moins 3 ans sous contrat avec son équipe. Le joueur est alors signé pour une durée entre 1 et 6 ans, avec une augmentation annuelle maximale de 10,5%.

De manière intéressante, les « droits Bird » suivent le joueur lors d’un transfert. Ainsi, Shaquille O’Neal a signé au début de la saison 2005-06 un contrat de 5 ans avec le Heat. Transféré en 2008 aux Suns puis aux Cavaliers en 2009, son contrat initial arrive à expiration à la fin de la saison 2009-10. Bien qu’il n’aura passé qu’un an à Cleveland, il pourra y être re-signé sous la Larry Bird Exception.

Early Bird Exception : c’est une forme atténuée de la Larry Bird. Elle concerne cette fois les agents libres dont le contrat court depuis au moins 2 ans. Ces derniers peuvent alors être re-signés, au delà du salary cap, pour au plus 175% du salaire précédent, à condition de ne pas dépasser le « salaire moyen » de la ligue (5,854 millions de dollars cette saison), et pour une durée comprise entre 2 et 5 ans, avec une augmentation annuelle maximale de 10,5%.

A noter que le contrat signé dans le cadre de la Early Bird Exception doit durer au moins 2 ans. C’est le raison pour laquelle il peut être plus intéressant, après 2 ans passés avec une équipe, de prolonger pour 1 an avec un salaire moindre avant de faire jouer la Larry Bird Exception et d’obtenir un salaire ne souffrant pas de la limitation au « salaire moyen ».

Non-Bird Exception : cette exception concerne les joueurs non éligibles aux deux précédentes, soit parce qu’ils ont moins de 2 ans de contrats, ou parce que l’équipe n’a pas souhaité faire jouer la Early Bird Exception. Les agents libres peuvent alors signer sous cette exception, au salaire valant le maximum de 120 % du salaire minimum, 120% du salaire de la saison précédente ou du montant de la qualifying offer s’ils sont Restricted Free Agent (on verra, à nouveau, la notion de qualifying offer dans un article suivant) pour 1 à 5 ans. L’augmentation annuelle maximale est alors de 8%.

En synthèse, ces 3 exceptions concernent exclusivement la re-signature de  agents libres d’une équipe, et permettent de viser au mieux respectivement le salaire maximal, le salaire moyen et un montant la plupart du temps inférieur au salaire moyen. Une équipe peut utiliser autant de fois ces exceptions qu’elle a d’agents libre remplissant les conditions requises.

Les suivantes permettent de resigner des agents libres d’autres équipes.

Mid-Level Salary Exception (MLE) : cette exception permet tout simplement de signer n’importe quel agent libre au « salaire moyen » pour un contrat de 1 à 5 ans. L’augmentation annuelle maximale est de 8%. Elle permet donc de recruter un nouveau joueur en dépassant le salary cap. A noter que le montant de cette exception (à nouveau 5,854 millions de dollars en 2009-10) peut être partagé entre plusieurs joueurs. On peut ainsi recruter deux joueurs, pour 3 et 2,8 millions de dollars chacun, en utilisant cette exception. Ceci signifie aussi, bien évidemment, qu’une seule mid-level salary exception peut être utilisée par an.

Bi-Annual Exception (BAE) : sur le modèle de la précédente, cette exception permet de signer n’importe quel agents libres, et de lui offrir un contrat de 1 à 2 ans, pour un montant d’environ 2 millions de dollars cette saison. Ce montant max est revu tous les ans, en même temps que les différents valeurs de cap et de la luxury tax. Cette exception ne peut pas être utilisée par une équipe deux années consécutives, d’où son nom. L’augmentation annuelle maximale est de 8%.

Minimum Player Salary Exception : cette exception permet de recruter des agents libres au salaire minimum pour une durée de 1 à 2 ans. Son montant pour la prochaine saison est de 473 604 $. Il n’y a pas de limite au nombre de joueurs pouvant faire l’objet de cette exception.

Rookie Exception : cette exception est particulièrement intéressante alors que la draft approche. L’idée est de permettre dans tous les cas à une équipe de recruter ses rookies (uniquement au premier tour), même si elle est au delà du salary cap. Toutes les règles du « rookie scale contract » (voir prochain article), qui régissent la signature des joueurs draftés s’appliquent alors quel que soit l’état de la masse salariale.

En plus de ces sept exceptions principales au salary cap, il en existe trois autres :

  • celle régissant les transferts (Traded Player Exception) dont le fonctionnement pourrait faire l’objet d’un dossier à lui tout seul (hors sujet pour cette suite d’articles)
  • celle s’appliquant aux joueurs blessés (Disabled Player Exception), et qui permet de ne pas compter le salaire d’un joueur blessé incapable de jouer pour la saison, de proposer un contrat à son remplaçant pour un montant égal à 50% du salaire du joueur blessé (à condition que cela ne dépasse pas le « salaire moyen »).
  • celle permettant de faire re-signer un joueur banni précédemment de la NBA (Reinstatement), par exemple pour usage de stupéfiant, aux conditions de son contrat initial. Chris Andersen avait bénéficié de cette exception, après validation par un comité de la ligue, pour rejoindre les Nuggets en 2008 après son éviction de la ligue en 2006.

Si plusieurs exceptions sont disponibles pour recruter un joueur, c’est à l’équipe de choisir celle qu’elle veut utiliser, en fonction évidemment de la négociation sur la durée et le montant du contrat. Il n’est par ailleurs pas possible de cumuler plusieurs exceptions pour recruter un seul joueur.

Conclusion

On le voit, les règles permettant de contourner le salary cap sont nombreuses, et laissent libre court à la créativité des managers. Comme expliqué en introduction, la Larry Bird Exception favorise la resignature d’un joueur dans son équipe d’origine, car celle-ci aura « juste » besoin de disposer du cash pour payer le salaire. Au contraire, pour faire venir une superstar, impossible de faire jouer une exception : il faut obligatoirement avoir la place sous le salary cap. C’est le jeu auquel se prêtent les Knicks, les Bulls ou encore les Nets.

© Julien Bordet pour Basket USA

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