Matchs
NBA hier
Matchs
hier
ORL121
CLE83
PHI125
NYK114
LAL105
DEN112
Pariez en ligne avec Unibet
  • IND1.41MIL2.78Pariez
  • DAL1.5LA 2.49Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

Le coin du lecteur – The Jordan Rules

La littérature basketballistique s’est fendue de quelques best-sellers malheureusement souvent méconnus en France, la plupart n’ayant même pas bénéficié d’une traduction.

Le coin du lecteur vous invite à les découvrir.

A tout seigneur tout honneur, on commence cette semaine avec Michael Jordan, dépeint par Sam Smith dans The Jordan Rules.

 

L’auteur

Né le 24 janvier 1948, Sam Smith est depuis 2008 rédacteur exclusif pour Bulls.com après avoir travaillé comme journaliste et consultant télé pour le Chicago Tribune. Il doit sa grande renommée à la parution de The Jordan Rules qui rencontra un succès colossal (plus de 200 000 copies vendues)  en même temps qu’il suscitera la controverse, décrié comme il le sera par l’ensemble de l’effectif des Bulls.

Observateur avisé de la NBA, Basket USA a déjà eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises et notamment pour évoquer les Bulls de cette époque.

 

The Jordan Rules

Saison 90-91. Michael Jordan est passé comme une tornade sur la NBA depuis son arrivée en 1984. Il a déjà tout remporté au niveau individuel, amassant les titres de meilleurs scoreurs (1987, 88, 89 90), de MVP (1988) et même celui de meilleur défenseur (1988). Les images de ses highlights passent en boucle sur les chaines de sport, ses fans se comptent par millions et chacun de ses faits et gestes sont retranscrits par une armée de journalistes.

Mais les Bulls n’ont pourtant toujours pas gagné le titre et les critiques sont de plus en plus nombreuses. On compare son parcours à celui de Magic et Bird, eux qui ont su rendre leur équipe meilleure. On dit de lui qu’il n’est qu’un soliste génial qui ne sait (ou ne veux) pas faire ce qu’il faut pour gagner.

John Salley, membre des Pistons de Detroit aura cette phrase qui résume un sentiment de plus en plus partagé à l’époque :

« Il n’y a pas un joueur qui donne le ton dans cette équipe [des Pistons]. […] Si un de nos gars faisait tout, nous ne serions pas une équipe. Nous serions les Chicago Bulls. »

Et bien que l’on connaisse aujourd’hui l’issue de cette saison, à son commencement, rien ne semblait indiquer que les choses étaient sur le point de changer.

La sortie de The Jordan Rules en 1992 a fait polémique et a reçu un accueil glacial de la part des membres des Bulls. On est très loin des vidéos à la gloire de Michael produites par la NBA. Sam Smith a suivit cette équipe tout au long de cette saison qui débouchera sur le premier titre d’un longue série.

« Les règles de Jordan » s’appliquent à lui, et lui seul

Au travers d’observations et de témoignages, il dresse un portrait de His Airness pour le moins peu flatteur. Calculateur, moqueur, individualiste, incoachable, Jordan, bien qu’adulé par l’ensemble de la planète basket est dépeint comme un fardeau quotidien pour ses coéquipiers et ses coaches. Le titre du livre, appellation généralement attribuée à la stratégie mise en place par les Pistons pour contrer Michael, émane en fait de l’utilisation qu’en font ses coéquipiers de l’époque. Les Jordan Rules sont les règles définies par MJ, règles qui s’appliquent à Michael et à lui seul.

Jordan est un compétiteur. A un point convulsif. Mais souvent, il est tellement focalisé sur ce qu’il peut faire qu’il perd de vue l’objectif fixé par l’équipe. Il se lance constamment des défis personnels et ses exploits parsèment le livre comme lors de ce match de 1988 face au Jazz.

 « Une des démonstrations inoubliables de son extrême compétitivité a été donnée en 1988 contre le Jazz d’Utah. Jordan intercepte une passe, part en contre-attaque pour dunker au-dessus de John Stockon et provoquer l’explosion du public. Même à l’extérieur, les dunks de Jordan sont acclamés, surtout dans les villes de la conférence Ouest que les Bulls ne visitent qu’une fois par an. Le propriétaire d’Utah, Larry Miller, assis au premier rang près de la ligne médiane, crie à Jordan qui passe à côté : « Pourquoi tu ne t’attaques pas à quelqu’un de ta taille ? »

Quelques actions plus tard, Jordan vole un autre ballon, mais cette fois doit attaquer un panier . Protégé par le pivot de 7 pieds Mel Turpin. Jordan accélère un peu et semble agripper le maillot de Turpin, s’élevant ainsi encore plus pour dunker sur le puissant pivot.

Courant en défense, Jordan se tourne vers Miller pour lui crier :

« Il est assez grand celui-là ? »

Conscient de ses capacités exceptionnelles, Jordan ne peut s’empêcher de rabaisser constamment ses coéquipiers plus limités. Il a ses têtes de Turc. En 1988, sa victime favorite s’appelle Bill Cartwright. Le pivot, arrivé chez les Bulls dans un échange avec Charles Oakley dont Jordan était proche, va passer des moments difficiles :

« Sachant que Cartwright n’était pas un athlète avec de très bons réflexes, il [Jordan] attaquait le cercle avant de lancer une passe aveugle à Cartwright. Invariablement, celui-ci n’arrivait pas à l’attraper et la balle sortait en touche. « Il me fait faire trop de pertes de balles » dira Jordan aux journalistes en s’assurant toujours que Cartwright puisse entendre. Et après chaque erreur de Cartwright, Jordan secouera la tête en regardant [Doug] Collins (coach à l’époque) avec un air dégouté, en tendant les bras les mains grandes ouvertes comme pour dire « qu’est ce que je peux faire de plus ? » »

En cette saison 91, il ira jusqu’à frapper le pauvre Will Perdue à l’entrainement. Un évènement difficile à confirmer et qui alimentera les critiques envers le livre. Mais tout n’est pas noir dans la présentation de Sam Smith et l’on comprend bien la solitude dans laquelle pouvait se trouver le Jordan de cette époque. Un Jordan qui avouait ne plus s’amuser et envisageait une retraite anticipée, menace mise à exécution deux saisons plus tard.

La prise de pouvoir de Phil Jackson

Avec le recul, les aficionados des Bulls de l’époque prendront un grand plaisir à retrouver tous les acteurs de cette saison-là : Pippen, Grant, Paxson, Cartwright, Armstrong, Krause, Reinsdorf… Autant de noms indissociables de l’histoire des Bulls.

Et bien sûr Phil Jackson. Un Phil Jackson pour lequel on sent une véritable admiration chez l’auteur, qui décrit très bien comment celui-ci va faire évoluer sa superstar. Il réussira à transformer les matchs des Bulls d’un récital en solo à des performances collectives de haut vol. Et pour cela il (avec l’aide précieuse de Tex Winter) mettra en place, non sans mal, la fameuse attaque en triangle :

« Les Bulls ont connu une époque où Michael scorait en moyenne 36 ou 37 points sans pouvoir battre les meilleures équipes. […] J’avais le sentiment que l’équipe avait épuisé cette stratégie. Nous avions éssayé une demi-douzaine de meneurs pour jouer avec lui, et on n’arrêtait pas de changer l’effectif pour l’accomoder. »

La valeur du livre tient également à l’éclairage qu’il apporte sur la vie de tous les jours d’un basketteur NBA. Par exemple, quand on dit que la NBA est un business, on se rend bien compte de l’importance que peut avoir la hiérarchie des salaires dans une franchise au travers de Scottie Pippen, complètement dégoûté qu’un joueur comme Stacey King puisse toucher plus que lui.

Il est également « amusant » de voir à quel point les joueurs font attention à leur stats (Jordan savait précisément à chaque instant d’un match son total de points), sachant très bien que les franchises s’appuieront avant tout sur ces chiffres au moment de proposer un contrat, alors même que de grosses stats ne sont pas toujours compatibles avec un jeu d’équipe performant.

Ou lorsque sont évoquées les nuits tumultueuses de Jordan, Smith rappelle qu’il est difficile de demander à des athlètes d’être au top de leur forme jusqu’à 23h pour aller gentiment se coucher juste après. Autant de détails qui permettent une vraie immersion dans l’intimité de la franchise, le tout émaillé de moment inoubliables de l’icône.

 

Edition

Editeur : S & S International

Langue : Anglais uniquement

Format : Disponible en poche

Nombre de pages : environ 380 (poche)

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités

Commentaires
Forum (et HS)  |   +  |   Règles et contenus illicites  |   0 commentaire Afficher les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *