Phil Jackson osa un jour avouer qu’il ne savait jamais à l’avance quel Kobe il aurait sur le parquet : le shooteur ou le facilitateur. Quand le vent de la critique souffle sur ses poignets chauffés par trop de gonfle, le quintuple champion NBA donne parfois le sentiment de s’effacer sciemment.
En laissant le cuir aux autres, il les laisse se débrouiller sans lui, histoire de leur montrer à quel point il est indispensable. Avec 75 shoots pris sur les trois derniers matches de la saison, Kobe est encore loin de ce volontaire déni de tirs.
A mille lieux même. Qu’en pense Mike Brown, plus enclin à jouer intérieur et à chercher ses big men, y compris dans les moments chauds ?
« C’est une star et un franchise player. Il doit vous donner l’autorisation de le coacher. Il le fait et ça facilite la tâche à tout le monde », répond le nouveau coach des Lakers.
L’ex-technicien des Cavs a compris que, comme avec LeBron James, il ne fallait pas contrarier son go to guy.
« Kobe peut toujours tuer les matches pour nous, évidemment. Je dois pour ça le mettre dans les bonnes conditions. Je le laisse dribbler et shooter, surtout quand il rentre ses premiers shoots. Cela ne me dérange pas qu’il continue de shooter beaucoup, mais je ne le demande pas. En début de rencontre, j’aime que tout le monde touche la balle et se mette en confiance. Si je dois appeler des systèmes pour un joueur en particulier, ça sera pour un intérieur. Kobe, quand il est peut être décisif, je dois faire mon boulot et le mettre sur la ligne des lancers ou au poste, où il peut exécuter ses mouvements. Lui fera alors son boulot ».
Avec Andrew Bynum devenu quasiment la première option dans la raquette, Kobe a encore de la place pour faire du Kobe. Comme l’avoue Mike Brown, Kobe se laisse coacher pour l’instant. Ça marche.