168. Soit le nombre de tirs à 3-points tentés lors du précédent All-Star Game. Un total invraisemblable qui s’inscrivait dans une tendance désormais bien connue de l’usage exponentiel du tir primé soir après soir au sein de la NBA. Un usage si important qu’un débat a émergé parmi observateurs et fans du jeu : y a-t-il « trop » de tirs à 3-points ?
Stephen Curry est pour beaucoup dans cette révolution qui touche tant au volume de tirs qu’aux zones d’où sont pris ces tirs : shooter à deux, trois ou quatre mètres derrière la ligne se banalise.
« L’impact est assez surréaliste pour moi, parce que c’est la façon dont je vois le jeu depuis que je suis enfant. J’aime élargir mon champ d’action, mais plus encore, j’aime le travail qu’il faut accomplir pour gagner et mériter cette confiance », réagit la star des Warriors, à qui Mark Jackson, dès 2014, avait fait remarquer son influence sur le jeu des lycéens par rapport à son approche.
Cette année-là, le futur MVP Stephen Curry avait quasiment doublé son volume de tirs primés, passant de plus de quatre tentatives par rencontre lors de ses premières années, à près de huit. Cette saison, pour la 4e année de suite, il tente plus de 11 fois sa chance derrière l’arc.
Une influence revendiquée
« C’est le message que je prêche tout le temps : je veux que tout le monde soit inspiré, si vous aimez le basket, pour être capable de tirer, de vous améliorer, d’élargir votre champ d’action et de tirer à 1,5 mètre, trois mètres derrière la ligne : j’aimerais que vous soyez inspirés, mais vous devez aussi y travailler », poursuit le meilleur shooteur de l’histoire.
Stephen Curry ne considère donc pas que le recours à outrance à ce tir nuise au jeu. « Cette histoire de ruiner le jeu, c’est juste une accusation et un défi, si vous voulez le faire, alors allez à la salle, répétez les choses et méritez-le. Je n’ai aucun problème avec les gars et les équipes qui tirent beaucoup à 3-points. C’est évidemment ma façon de jouer et j’aime ce facteur dans le jeu, mais il faut aussi travailler en coulisses pour en tirer le meilleur parti », insiste Curry.
Un moyen de rappeler que shooter d’aussi loin n’est pas une question de « facilité ». Son discours est rejoint par celui qui occupe la 4e place au classement des shooteurs à 3-points les plus prolifiques de l’histoire, Damian Lillard. Le joueur des Bucks estime que le tir primé a contribué à « la grandeur » de sa carrière.
Une ligue où tout le monde se copie
« Aujourd’hui, on regarde tellement loin dans les statistiques avancées, et on entend des gens dire à haute voix : on veut un 3-points ou un layup. Ne tirez pas trop à mi-distance. On entend ça, c’est un peu comme si cela enlevait l’originalité du jeu, je dirais. Il est fait pour être joué à trois niveaux », regrette Lillard au sujet d’une uniformisation.
Il ajoute toutefois : « Mais c’est une ligue de copieurs, et vous ne pouvez pas faire en sorte que tout le monde joue d’une certaine manière, avec succès, et que vous jouiez d’une manière différente. Il faut s’aligner sur ce qui marche pour gagner, et pour l’instant, c’est le cas. »
En conclusion, Lillard ne pense pas que l’usage du tir à 3-points rende le jeu « mauvais. Je pense juste qu’il y a quelques personnes avec une tribune qui le disent, et ensuite tout le monde s’y met et commence à le dire. Le jeu pourrait clairement être amélioré, mais je ne pense pas qu’il s’agisse simplement du fait de tirer trop à 3-points. »