Pendant plusieurs semaines au cœur de la première partie de saison 2006/07, Gilbert Arenas a enflammé la planète NBA. Déjà auteur d’un exercice précédent de haut niveau, le joueur de Washington était motivé par un sentiment de revanche, voulant faire payer les assistants coaches de Team USA qui n’avaient pas voulu le sélectionner pour la Coupe du monde 2006.
Il avait ainsi marqué 54 points face aux Suns de Mike d’Antoni le 22 novembre 2006. Un mois plus tard, il colle 60 points aux Lakers de Kobe Bryant. Le 3 janvier 2007, il inscrit le panier de la victoire, une mètre derrière la ligne à 3-pts, au buzzer face aux Bucks. Enfin, le 15 janvier 2007, face au Jazz et lors du Martin Luther King Day, il signe un nouveau chef-d’œuvre. Annoncé en plus.
« C’est marrant parce qu’avant le match, j’étais posé et j’ai dit DeShawn Stevenson que j’allais marquer 37 points et le panier de la victoire », déclare-t-il après la rencontre. « Donc après le match, je lui ai rappelé : ‘J’avais dit quoi ?’. Il a commencé à rigoler et m’a dit que j’avais raison. »
« J’ai levé les mains car je savais que le match était terminé »
Gilbert Arenas ne marquera pas 37 unités, mais 51 ! Avec de bons pourcentages en plus (14/29 au shoot, 7/12 à 3-pts) et seulement un ballon perdu, face au futur finaliste de conférence Ouest tout de même. Surtout, il y a ce shoot à 3-pts de la victoire où il se retourne et lève les bras avant que le ballon ne transperce les filets.
Un geste à la Stephen Curry, mais avant l’heure.
« C’était gagnant-gagnant : soit on va en prolongation, soit je mets le tir. J’étais en feu dans les trois dernières minutes donc je n’allais pas jouer le shoot à 2-points », expliquait-il. « Dès que la balle a quitté ma main, je savais que ça allait rentrer. La courbe était bonne, bien alignée avec le cercle, donc j’ai commencé à fêter ça. J’ai levé les mains car je savais que le match était terminé. »
Entre le 4 décembre 2006 et 15 janvier 2007, soit 21 matches, celui qui était surnommé « Agent 0 » était en feu avec 34 points de moyenne à 46% de réussite au shoot et 39% à 3-pts. Le tout dans une NBA différente de celle d’aujourd’hui. Il y avait moins de possessions et le shoot à 3-pts n’était pas aussi démocratisé et dominant.
Deux chiffres pour s’en convaincre : les Wizards étaient à la cinquième place de la NBA en matière de « pace » (le rythme des possessions sur 48 minutes) avec 95.3 par rencontre. Pour l’époque, Washington était donc une équipe qui jouait vite. Aujourd’hui, Orlando, avec un « pace » supérieur de 96.7, est la 30e équipe dans ce domaine… De plus, durant cette séquence, Gilbert Arenas marquait 3.5 tirs primés de moyenne. Ce serait très bon aujourd’hui, mais à l’époque, c’était très important. En effet, la référence Ray Allen terminera la saison 2006/07 avec trois réussites par match.
Le dernier grand moment de sa carrière
C’est dire s’il avait été dominant durant cet hiver. Au point que certains voyaient en lui, à ce moment-là, le meilleur joueur du monde, ou du moins de la saison régulière, en compagnie de noms qu’il citait quand on évoquait la question avec lui.
« Le MVP ? C’est le trophée de fin de saison. On est à 37 matches pour l’instant, donc on ne peut pas en faire des tonnes là-dessus. En ce moment, Steve Nash est au-dessus de tout le monde », estimait-il alors que le Canadien venait de faire le doublé. « Il faut vraiment être énorme pour l’avoir. Si Kobe Bryant, avec ses 35 points de moyenne et ses 81 en un match, ne l’a pas eu l’an dernier, il faut vraiment faire quelque chose d’unique pour le prendre à Steve Nash. »
Avec ce gros coup de chaud, Gilbert Arenas gagnera en tout cas des fans. Il dépassera de 3 000 voix seulement Vince Carter et sera titulaire lors du All-Star Game de Las Vegas. En fin d’exercice, il terminera 8e des votes seulement pour le MVP, malgré de grosses statistiques (28.4 points de moyenne, troisième meilleur marqueur de la saison) mais clairement plombé par les résultats moyens des Wizards (41-41).
Surtout, le 4 avril 2007, il se blesse au ménisque du genou gauche et il ne retrouvera jamais son niveau d’antan. Ces belles semaines, pleines de cartons offensifs et de paniers au buzzer, seront donc non seulement le sommet de sa carrière mais également les derniers moments magiques de l’ancien des Warriors.
Gilbert Arenas | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2001-02 | GOS | 47 | 25 | 45.3 | 34.5 | 77.5 | 0.9 | 1.9 | 2.8 | 3.7 | 2.5 | 1.5 | 2.1 | 0.2 | 10.9 |
2002-03 | GOS | 82 | 35 | 43.1 | 34.8 | 79.1 | 1.2 | 3.5 | 4.7 | 6.3 | 3.2 | 1.5 | 3.5 | 0.2 | 18.3 |
2003-04 | WAS | 56 | 37 | 39.2 | 37.5 | 74.8 | 1.0 | 3.6 | 4.5 | 4.9 | 3.1 | 1.8 | 4.0 | 0.2 | 19.3 |
2004-05 | WAS | 80 | 41 | 43.1 | 36.5 | 81.4 | 1.0 | 3.7 | 4.7 | 5.1 | 3.1 | 1.7 | 3.0 | 0.3 | 25.5 |
2005-06 | WAS | 80 | 42 | 44.7 | 36.9 | 82.0 | 0.7 | 2.8 | 3.5 | 6.1 | 3.6 | 2.0 | 3.7 | 0.3 | 29.3 |
2006-07 | WAS | 74 | 40 | 41.8 | 35.1 | 84.4 | 0.8 | 3.7 | 4.6 | 6.0 | 3.4 | 1.9 | 3.2 | 0.2 | 28.5 |
2007-08 | WAS | 13 | 33 | 39.8 | 28.2 | 77.1 | 0.5 | 3.5 | 3.9 | 5.1 | 2.3 | 1.8 | 3.8 | 0.1 | 19.4 |
2008-09 | WAS | 2 | 31 | 26.1 | 28.6 | 75.0 | 0.5 | 4.0 | 4.5 | 10.0 | 2.0 | 0.0 | 0.5 | 0.5 | 13.0 |
2009-10 | WAS | 32 | 37 | 41.1 | 34.8 | 73.9 | 0.5 | 3.6 | 4.2 | 7.2 | 3.0 | 1.3 | 3.7 | 0.3 | 22.6 |
2010-11 * | All Teams | 70 | 26 | 36.6 | 29.7 | 78.4 | 0.3 | 2.4 | 2.7 | 3.9 | 2.7 | 1.1 | 2.5 | 0.3 | 10.8 |
2010-11 * | ORL | 49 | 22 | 34.4 | 27.5 | 74.4 | 0.3 | 2.1 | 2.4 | 3.2 | 2.3 | 0.9 | 2.2 | 0.2 | 8.0 |
2010-11 * | WAS | 21 | 35 | 39.4 | 32.4 | 83.6 | 0.3 | 3.1 | 3.3 | 5.6 | 3.6 | 1.4 | 3.4 | 0.6 | 17.3 |
2011-12 | MEM | 17 | 12 | 40.6 | 33.3 | 70.0 | 0.1 | 0.9 | 1.1 | 1.1 | 2.1 | 0.7 | 0.7 | 0.1 | 4.2 |
Total | 553 | 35 | 42.1 | 35.1 | 80.3 | 0.8 | 3.1 | 3.9 | 5.3 | 3.0 | 1.6 | 3.2 | 0.2 | 20.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.