La déclaration de Will Hardy résume parfaitement à la fois l’impuissance du coach et le coup de chaud de Dalton Knecht en troisième quart-temps. « En seconde période, on avait l’impression que tout le monde dans la salle savait que Dalton Knecht allait shooter, sauf quelques personnes. Le problème, c’est que ces quelques personnes étaient dans notre équipe. »
Il faut dire que le rookie des Lakers a inscrit en moins de deux minutes quatre paniers primés de suite, quasiment au même endroit sur le parquet. Certes, il a toujours eu un défenseur plus ou moins proche pour contester les tirs, mais Utah n’a pas trouvé, pendant 120 secondes, un moyen de le stopper et a vécu une histoire sans fin, encaissant le même panier encore et encore.
« Prendre conscience de ce qu’il se passe durant le match, la capacité à reconnaître et résoudre les problèmes collectivement est quelque chose sur lequel on doit continuer de travailler », avance Will Hardy. « Les systèmes, en attaque et en défense, ont habituellement des règles pour maintenir l’ordre des choses. Néanmoins, il y a une liberté de jouer, de comprendre les choses. À certains moments, il faut dire qu’on se moque des règles car le gars vient de mettre quatre shoots de suite. »
Ne pas prendre un temps-mort à chaque moment difficile
Mais si ses joueurs n’y arrivent pas, n’est-ce pas le rôle du coach, car il en a le pouvoir, de couper le jeu avec un temps-mort, pour remettre les choses en place ? L’entraîneur du Jazz en prendra un à 75 secondes de la fin du troisième quart-temps, une fois la vague Dalton Knecht passée.
« Il y a des moments où, en quelque sorte, on jette les dès et on se dit qu’on veut que les joueurs ressentent les choses, s’adaptent et communiquent. Peuvent-ils trouver les solutions sur le tas ? », répond le technicien, qui confesse qu’il aurait pu, lui aussi, faire mieux. « Dans cette rencontre face aux Lakers, on a jeté les dès et on n’a pas su corriger les choses sur l’instant. On en est là, on fait les choses comme ça et je peux prendre ma part de responsabilité pour cela. »
Le côté pile de cette volonté, c’est l’idée de responsabiliser ses joueurs sur le parquet pour qu’ils progressent. Le côté face, c’est aussi une façon « propre » de perdre des matches, donc « tanker » sans le dire, car depuis le début de saison, le Jazz affiche une différence de -10.9 points de moyenne. Il y a donc peu de chances que les joueurs s’en sortent sans l’aide de leur coach et leur bilan, le pire de l’Ouest, le prouve (3 victoires en 14 matches).