« Vous voyez un homme très heureux devant vous. » RJ Barrett n’est pas forcément le joueur le plus loquace de NBA, presque pince-sans-rire. L’ailier des Raptors a pourtant tenu à exprimer sa joie à défaut de la montrer très largement. Le Canadien avait pourtant de quoi être satisfait lundi après le succès des siens contre Indiana, pour mettre fin à une série de sept revers. Ce succès, Toronto le doit en bonne partie à son transfuge de la saison passée, impliqué autant par choix que par nécessité dans un nouveau rôle, mais qui s’y montre performant.
Le joueur extrêmement efficace de sa demi-saison au Canada en 2024 (55.2% au tir !) mais aussi lors des JO est redescendu de son nuage.
Mais c’est parce qu’il a désormais les pleins pouvoirs, tout du moins, en l’absence de Scottie Barnes et Immanuel Quickley, attendus comme les deux principaux porteurs du ballon cette saison. Le malheur des uns fait le bonheur de RJ Barrett, meneur informel, et qui étale une vraie aptitude à la création. « Cela a toujours été en moi » a-t-il assuré en conférence de presse. « J’ai simplement l’occasion de le montrer davantage ici. »
Plus de passes décisives que Steph Curry ou Shai Gilgeous-Alexander
Avec 6,5 passes décisives de moyenne depuis le début de saison, RJ Barrett fait plus que doubler sa moyenne en carrière. Sur les trois derniers matchs, le bond est plus marquant encore, avec un record en carrière de 15 passes contre Boston au cœur d’un triple-double et un rôle de premier créateur pleinement assumé : 9 passes pour 2.3 balles perdues seulement. Sa connexion avec un Jakob Poeltl dans la forme de sa vie dernièrement saute aux yeux, à l’image du premier panier du match lundi, un dunk du pivot autrichien sur une passe spectaculaire de son coéquipier. « Il fait de bons écrans, et il va bien vers le cercle, alors il se retrouve libre » s’en amuse RJ Barrett.
RJ Barrett ne se contente pas de compiler les statistiques, il se montre aussi comme un vrai meneur de troupe, qui contribue pleinement au succès des siens. Ce n’est pas évident à la vue des classements avec une troisième victoire pour 12 défaites. Mais aucune autre formation n’a joué autant d’équipes en bilan positif depuis le début de saison, pour un bilan forcément peu à l’avantage de la franchise canadienne, en particulier en fin de match (1-6 dans les matchs décidés par moins de cinq points d’écart).
Dans cette période difficile, la victoire de lundi contre les Pacers de leur ancien leader Pascal Siakam donne du baume au coeur à RJ Barrett et ses coéquipiers. « Cela fait tellement de bien de gagner, on est allé la chercher celle-là » a-t-il répété. Un succès auquel il est tout sauf étranger, avec 15 points dans le dernier quart-temps, alors qu’Indiana avait réduit l’écart de 22 points à seulement sept en début de période.
Meilleur marqueur canadien sur un match de l’histoire des Raptors
Lors des deux derniers matchs des Raptors contre les Pistons et les Celtics, l’ancien Knick avait déjà sorti des grosses prestations, avec plus important encore un bon impact sur les siens avec des ratio +/- positifs malgré les revers. Le tout avec 28.7 points à 43.9% mais surtout 41.2% de loin et 8.3 rebonds en plus de ses 9 caviars.
En prime, RJ Barrett s’est offert une ligne dans les livres d’histoire des Raptors lundi. Il est devenu avec ses 39 points le joueur canadien avec le plus gros total de points sur un match dans les annales de la franchise.
« C’est cool, je ne savais pas ! » s’est-il réjoui. « Cela en dit surtout long sur notre équipe. J’ai été souvent ouvert, grâce à nos écrans. On doit juste faire confiance au boulot qu’on fait tous les jours, les entraîneurs ont confiance pour me confier le ballon en mains. »
Et cela devrait durer encore au moins quelques jours, puisque Immanuel Quickley et Scottie Barnes ne doivent être réévalués que dans les prochains jours au sujet de leurs blessures.