Même si les joueurs du Soudan du Sud étaient logiquement déçus par l’erreur sur leur hymne, il n’y avait que des sourires en zone mixte, face à la presse. C’est que les « Bright Stars » ont démarré leurs Jeux olympiques par une victoire historique face à Porto Rico. Pour ce « groupe de réfugiés », le message envoyé au monde est énorme.
Auteur de 4 points et 5 rebonds dans ce premier match, en sortie de banc, Majok Deng était ainsi certain que tout le pays s’était arrêté aujourd’hui pour regarder cette rencontre.
« C’est la période la plus heureuse de notre pays, depuis notre indépendance », assure le joueur des Tasmania JackJumpers, champion dans la ligue australienne cette saison. Car après avoir « mis le Soudan du Sud sur la carte du monde » lors de la Coupe du monde 2023, lui et ses coéquipiers veulent désormais le faire briller.
« C’était un peu irréel, être en mesure de montrer notre drapeau à tant de gens, ça signifie tout pour nous. Et c’est pour ça qu’on se bat »
« J’étais sur le bateau lors de la cérémonie d’ouverture » nous raconte-t-il. « C’était un rêve qui devenait réalité. Je regarde les Jeux olympiques depuis très, très longtemps. Être capable d’évoluer sur cette scène, ça veut dire tellement. Mes amis, ma famille… Ils regardaient tous la cérémonie. C’était magnifique, et c’était une fierté pour nous tous. Ça veut dire tellement d’être là. C’était un peu irréel, être en mesure de montrer notre drapeau à tant de gens, ça signifie tout pour nous. Et c’est pour ça qu’on se bat. »
Surtout qu’à 31 ans, Majok Deng représente parfaitement le parcours de vie des 12 joueurs de cette équipe.
« Le simple fait de penser à mon parcours… Être né dans un camp de bétail (où des familles d’éleveurs vivent avec leurs animaux), puis aller dans un camp pour réfugiés au Kenya, puis en Australie et me retrouver ici aujourd’hui, je ne pourrais pas être plus reconnaissant envers Dieu car, sans Lui, je ne serais pas dans cette position. »
Une vraie figure d’espoir.
« Oui, bien sûr. Mais les gens pensent qu’on est des superhéros, ce n’est pas le cas. Nous sommes des gars normaux, qui essaient de faire leur boulot. J’espère quand même que ça permet de faire avancer notre pays et que tout le monde y est fier de nous. Qu’ils nous encouragent, après une défaite ou après une victoire. »
Propos recueillis à Villeneuve d’Ascq