Comme Nicolas Batum qui a déjà annoncé qu’il effectuait son dernier tour de piste avec les Bleus, Nando De Colo fait partie des meubles en Equipe de France. L’arrière vétéran de l’Asvel a connu une saison délicate, entre blessures à répétition et résultats collectifs décevants, mais Nando De Colo arrive avec la volonté de boucler sa carrière internationale sur un point d’exclamation. D’autant plus dans sa région natale à Lille en phase de poules.
Nando, vous avez déjà vécu trois Olympiades, comment abordez-vous cette quatrième, qui sera votre dernière avant la retraite ?
C’est une compétition à part, encore plus si c’est à domicile. Je pense qu’on ne se rend pas compte encore de l’engouement qu’il va y avoir parce qu’on est un peu à l’écart de tout ce qui se passe. On le sera un peu aussi à Lille mais on aura notre public derrière nous. ça va être une expérience unique. On va faire le maximum pour aller le plus loin possible. ça commence dès demain avec la prépa à Rouen.
Avec votre expérience, vous qui êtes en Bleu depuis 2008, estimez-vous que c’est l’équipe la plus forte que vous avez connue ?
La plus forte, on verra. Il n’y aura que le résultat final qui pourra le dire. La plus complète sûrement, et c’est pour ça que le staff a mis en place ce système de sélection. Il y a pas mal d’hésitations, je pense qu’ils essayent de voir quels joueurs pourront compléter au mieux le noyau de cette équipe. On va voir. On a des qualités, ça, il n’y a pas de doute. Même un peu trop… C’est peut-être ça qu’il va falloir gérer. Je ne doute pas qu’on fera le maximum pour ne pas réitérer ce qui s’est passé l’été passé.
On sait que le staff a organisé des entretiens individuels avec chaque joueur, mais, en tant que vétéran, est-ce que vous participez aussi à votre niveau à l’intégration des nouveaux joueurs ?
C’est encore un peu trop tôt. Avec le système de sélection, on ne sait pas encore qui pourra faire partie de l’aventure. Ce sont des choses qu’on devra dire. On n’aura pas le contexte classique des JO. Un peu comme à Tokyo où on était en plein Covid. Là, on sera à Lille, de notre côté. ça ressemblera plus à un championnat d’Europe ou une Coupe du Monde qu’à des Jeux Olympiques. Mais il y aura tout l’engouement populaire donc il faudra faire attention à ne pas s’éparpiller.
« On veut plus faire bouger le ballon, pas forcément sur des systèmes prédéfinis mais sur de la lecture de jeu »
On parle énormément du secteur intérieur, est-ce que les lignes extérieures ne sont pas, par conséquent, le point faible de l’effectif tricolore ?
Dire que c’est un point faible est un peu fort. Comme il y a Victor [Wembanyama] qui arrive, on a tendance à plus axer le jeu sur le secteur intérieur et c’est normal. Il va prendre de la place sur le terrain, mais aussi en dehors. La preuve, vous êtes tous là aujourd’hui. Mais c’est un collectif qu’il faut créer. On a les capacités à l’extérieur de créer du danger. On a des joueurs qui sont très talentueux. Le plus important, ce sera justement de trouver cette alternance, même si on sait que le jeu sera forcément un peu plus axé à l’intérieur.
Qu’est-ce qui va changer dans le jeu des Bleus cet été, après l’échec de l’an passé ?
Ce sont des détails, mais qui sortent un peu de ce qu’on avait l’habitude de faire. On est toujours dans cette agressivité défensive qu’on veut retrouver. En attaque, on veut beaucoup plus faire bouger le ballon, pas forcément sur des systèmes prédéfinis mais sur de la lecture de jeu.
Quelles leçons avez-vous justement tirées de l’été passé ?
On apprend tous de ce qui s’est passé ces dernières années. On avait eu une très bonne communication pour les campagnes de 2019 et 2021, mais on avait un peu perdu ça ces dernières années. C’est quelque chose qu’il faut retrouver pour pouvoir avancer de la meilleure des façons.
Vous avez individuellement connu une saison plutôt compliquée, avec des blessures et sans trophée, dans quel état d’esprit arrivez-vous en Bleu ?
Il faut essayer de faire la bascule. C’est le plus important. On essaye de laisser la saison qui vient de se terminer derrière nous. On se retrouve dans un nouvel environnement, avec une nouvelle équipe et un nouveau staff. Il faut se concentrer sur ce qui arrive, pour repartir de l’avant.
Propos recueillis à l’INSEP