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Vincent Collet livre son projet de jeu pour les Jeux olympiques

Équipe de France – Sélectionneur des Bleus, Vincent Collet a insisté sur deux thèmes à l’orée de l’échéance olympique : la défense et le jeu rapide.

Vincent ColletEntouré de son président, Jean-Pierre Siutat, ainsi que du manager général, Boris Diaw, le sélectionneur de l’Équipe de France de basket, Vincent Collet, a exposé son plan d’attaque pour les prochains Jeux olympiques. À l’occasion d’un « media day » plus fréquenté que jamais (« Wemby-mania » oblige) sur le campus parisien de l’INSEP, Vincent Collet a répété qu’il voulait retrouver plusieurs éléments qui ont fait l’ADN du basket français : la défense, le jeu rapide, et les mouvements, avec et sans ballon.

Vincent, que pensez-vous du groupe dont vous avez hérité aux prochains Jeux Olympiques ? De même, que pensez-vous du format de compétition, qui est assez particulier ?

On a l’Allemagne championne du monde et le Japon nous a battus l’an passé [en préparation], et on sait que le Brésil, qui est aussi dans ce groupe-là (dans le TQO de Riga, avec la Lettonie) et pourrait se qualifier, est une bonne équipe. S’imposer d’entrée et confirmer contre le Japon nous permettrait déjà d’avoir une sorte de huitième de finale contre l’Allemagne, dont je crois vous avoir expliqué l’importance. Il faut être premier de son groupe et surtout être dans les deux premiers des trois groupes. C’est un avantage considérable, puisqu’ensuite, en quarts de finale, le tirage au sort est imparfait puisque les deux premiers de la première phase seront opposés aux deux meilleurs troisièmes, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Et il y a aussi un autre élément, c’est que les deux meilleurs premiers ne peuvent pas se rencontrer en demi-finale. Notre objectif est clairement de faire partie de ces deux meilleurs premiers.

Comment envisagez-vous la hiérarchie sur les lignes arrières, et notamment sur le poste de meneur, considéré comme le point faible de l’équipe ? 

C’est en suspens au niveau des trois meneurs mais c’est pour l’instant la solution qui a le plus de chance d’être retenue. Mais c’est en suspens par rapport aux arrières, que sont Nando, Elie et Nadir. Est-ce qu’on fera trois [meneurs] plus un [arrière] ou deux [meneurs] plus deux [arrières], on n’a pas encore tranché.

Un oeil sur Nolan Traoré

Sur ce sujet, qu’avez-vous pensé de la dernière pépite du basket tricolore, Nolan Traoré, invité en tant que partenaire d’entraînement et promis à un très grand avenir ?

Nolan, comme tous les autres partenaires d’entraînement, est reparti hier mais on le garde dans un coin de notre tête en fonction de ce qui va se passer cette semaine à Rouen. Tout est envisageable. Jusqu’à la date fatidique, on a matière à pouvoir modifier l’effectif.

Concernant la pépite actuelle du basket tricolore, Victor Wembanyanama, quel est votre ressenti sur son état de forme et sa motivation avant cette échéance olympique à domicile ?

C’est son souhait à lui [de venir jouer cette année]. Je ne suis pas très inquiet par rapport aux sollicitations. La fédération et le comité olympique ont pris leurs précautions pour qu’on soit dans les meilleures conditions possibles et qu’on puisse travailler dans la sérénité. On est bien conscient que la présence de Victor augmente l’attractivité de l’équipe mais je sais aussi que Victor est très concentré et très mobilisé. Même s’il n’avait pas le droit de s’entraîner, il était avec nous ces derniers jours. On a pu échanger avec lui, il est vraiment focalisé sur la compétition et il est impatient de pouvoir commencer la préparation.

« Kenny Atkinson reconnaît que Victor a une mobilité qui n’est pas celle d’un joueur de 2m15 »

Quel est votre projet de jeu pour cette nouvelle équipe, avec du sang neuf et au sortir d’une compétition complètement ratée l’été dernier ? 

Il penche déjà clairement d’un côté du terrain, c’est du côté de la défense. Ma conviction, qui est très forte, et qui est partagée par l’ensemble du staff, c’est que notre futur dans cette compétition, notre ambition ne pourra se réaliser que si l’on est une équipe défensive extraordinaire. C’est ce qu’on a présenté aux joueurs la semaine dernière, avec Boris et Fred Sarre quand on a fait les entretiens individuels. Pour moi, c’est une condition sine qua non. La deuxième condition, c’est qu’on retrouve ce qui a fait l’identité du basket français pendant de nombreuses années, c’est de pouvoir courir. Au-delà de Victor, les profils de joueurs qu’on a dans le groupe ont cette capacité de course. Ce qu’on ne faisait plus du tout, l’an passé. On veut le retrouver. Le troisième point, il y a forcément une interrogation par rapport à cette association et on en parle beaucoup avec mes assistants mais par exemple, Kenny Atkinson me dit souvent qu’aux Etats-Unis, on considère souvent que c’est très difficile d’avoir deux joueurs de plus de 2m15 jouer ensemble. Mais il reconnaît aussi que Victor a une mobilité qui n’est pas celle d’un joueur de 2m15. On pense que ça pourra fonctionner. Même sur le jeu sur demi-terrain, on aura besoin de mobilité et de mouvements de joueurs pour en quelque sorte tourner autour de nos tours jumelles. C’est important qu’on ait un jeu rapide, même sur demi-terrain. On a déjà mis en place certaines choses.

« Par rapport à ses concurrents, Killian était en retrait, tout simplement »

Vous avez déjà sorti Killian Hayes du groupe, quel a été votre raisonnement ?

L’espace temps est très comprimé et quand on a fait le choix de prendre 19 joueurs, on savait que les timings de coupe allaient être très resserrés et que ça nous laisserait donc beaucoup moins de latitudes pour observer les joueurs. On est obligé de faire des choix. Comme il n’avait plus de club NBA, il a vraiment participé aux séquences qu’on a pu faire avec les autres joueurs disons « européens ». Et il nous a semblé que, par rapport à ses concurrents, il était en retrait, tout simplement.

Comment voyez-vous cette phase de préparation qui va s’ouvrir dès demain à Rouen, avec un premier match mercredi prochain face à la Turquie ?

Quand on a fait des bons résultats et qu’on a obtenu des médailles, on était toujours parmi les meilleures défenses, or, l’année passée, on a fini 16e ou 17e je crois. Même après les matchs de classement. Le fossé était vertigineux. Aux rebonds, au pourcentage laissé à l’adversaire… Beaucoup d’éléments montraient qu’on avait chuté de ce côté du terrain. Et beaucoup moins de l’autre côté d’ailleurs. C’est pourquoi, aujourd’hui, on veut reconstruire sur la défense. Si on est venu en avance, même si les joueurs NBA ne peuvent pas jouer [avant le 1er juillet], c’est aussi parce qu’on a remarqué qu’avec les règlements NBA, on n’était pas en mesure de faire une préparation digne de ce nom. Avec 28 jours autorisés, au final, on avait 20 jours si on enlève les jours de repos et les voyages… Seule l’équipe américaine peut se préparer en si peu de temps.

Propos recueillis à l’INSEP

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