C’est peut-être l’affiche la plus sexy sur le papier de ce premier tour à l’Est. D’un côté, les Sixers et Joel Embiid, MVP en titre, de l’autre, les Knicks qui ont réalisé leur meilleure saison régulière depuis l’exercice 2012/13 ! Même si c’est le deuxième contre le septième, il y a peu d’écart entre les deux formations (50 succès pour New York, 47 pour Philadelphie) et ça promet une série intense et indécise.
Les deux formations avaient été arrêtées en demi-finale de conférence en 2023 et sont très ambitieuses. Pour les Sixers, éviter les Celtics est un soulagement, mais affronter les Knicks ne sera pas une partie de plaisir. Même sans Julius Randle, New York a du cœur, un All-Star avec Jalen Brunson et aura l’avantage du terrain. Mais comment gérer Joel Embiid ? Ça promet.
PRÉSENTATION DES KNICKS
Les titulaires : J. Brunson, D. DiVincenzo, J. Hart, O. Anunoby, I. Hartenstein
Les remplaçants : M. McBride, M. Robinson, P. Achiuwa, B. Bogdanovic
Les absents : J. Randle
Le coach : T. Thibodeau
Après une saison passée déjà réussie, avec 47 succès, les Knicks ont fait encore plus fort cette année avec 50 victoires. Un total jamais vu depuis plus de dix ans pour eux. Cette deuxième place de la conférence Est vient couronner une saison et une équipe assez folles. Les dirigeants ont fait des échanges forts, en laissant filer RJ Barrett et Immanuel Quickley pour faire venir OG Anunoby et Precious Achiuwa.
L’ailier britannique est particulièrement précieux depuis son arrivée. Pourtant, avec les blessures de Mitchell Robinson et Julius Randle, ils n’ont pas été épargnés. Le second est d’ailleurs forfait pour les playoffs. Mais même privée de son intérieur All-Star, cette équipe a de la ressource sur le plan mental et un Jalen Brunson impressionnant.
Le point fort
– Le collectif sublimé par Jalen Brunson. La force des Knicks, malgré les blessures et le changement de visage durant la saison, c’est le groupe. Tom Thibodeau a construit une petite armée où chaque soldat apporte sa pierre, dans son registre. L’intensité et la défense pour Josh Hart, les shoots à 3-pts pour Donte DiVincenzo, la bataille sous le cercle pour Isaiah Hartenstein. Chacun connaît son rôle, le fait très bien et peut en faire encore davantage si un joueur manque à l’appel.
Septième attaque et neuvième défense de la ligue, cette équipe est équilibrée et elle possède une arme principale pour la porter encore plus haut : Jalen Brunson. Les playoffs appartiennentt aux grands joueurs et, avec lui, New York peut faire sauter n’importe quelle défense et trouver des solutions quand l’air devient irrespirable.
Le point faible
– Du mal face aux grosses défenses. Si les Knicks sont globalement efficaces offensivement, en revanche, face aux grosses défenses, ils souffrent pour trouver le chemin du cercle et ont du mal à gagner les matches. Il suffit de regarder leur bilan face à Minnesota, Boston, Orlando et Oklahoma City, les quatre meilleures défenses de la saison : 3 victoires pour 10 défaites, avec notamment huit sorties à moins de 108 points (leur moyenne).
De plus, 19 fois cette saison, Jalen Brunson et ses coéquipiers n’ont pas dépassé les 105 points marqués : ils ont alors perdu 16 fois… Les Knicks ne refusent pas la bataille physique et les guerre de tranchées, mais les matches à petits scores ne tombent pas forcément de leur côté.
PRÉSENTATION DES SIXERS
Les titulaires : K. Lowry, T. Maxey, K. Oubre Jr, T. Harris, J. Embiid
Les remplaçants : B. Hield, N. Batum, P. Reed, C. Payne, M. Bamba, K. Martin
Les absents : D. Melton, R. Covington
Le coach : N. Nurse
La blessure de Joel Embiid a mis un coup d’arrêt à la saison des Sixers, qui ont serré les dents pendant plusieurs longues semaines, en chutant néanmoins au classement, en attendant son retour.
Il est intervenu au meilleur des moments pour donner de l’espoir en playoffs. Car le MVP 2023 a une grande partie des rêves et des qualités de son équipe entre les mains. Si ce groupe est certes complet, avec des joueurs solides, sans le futur joueur de Team USA, il est logiquement moins fort, surtout offensivement, et affiche rapidement des limites. En clair, les joueurs de Philadelphie iront là où leur pivot peut les emmener.
Le point fort
– La densité de l’effectif. En confiance et sur une belle dynamique collective, les Sixers peuvent espérer aller loin en playoffs car, outre Joel Embiid et Tyrese Maxey, les patrons de l’équipe, Nick Nurse peut également s’appuyer sur des profils variés comme ceux de Tobias Harris, Kelly Oubre Jr, Buddy Hield, Kyle Lowry, Nicolas Batum (essentiel face au Heat), De’Anthony Melton ou encore Paul Reed en fonction de l’adversité. De quoi envisager sereinement la suite de la compétition si tout le monde est sur ses deux jambes, car on a bien vu à quel point ce groupe pouvait être menaçant au complet.
Le point faible
– La santé de Joel Embiid. Avec leur MVP en tenue, les Sixers affichent un fort joli bilan de 32 victoires et 8 défaites. Sauf que, quand il n’est pas là, et cela a souvent été le cas à partir de décembre, puis surtout en février et mars, ils ne pointent plus qu’à 16 victoires et 27 défaites. Autant dire que Philadelphie dépend plus que jamais de l’état de santé de Joel Embiid, qui s’est d’ailleurs refait peur au genou gauche avant la fin de saison régulière, et aussi de ses performances. Avec lui en pleine forme, dominant et un « supporting cast » au niveau, tout semble possible collectivement mais, sans lui, les espoirs de titre s’envolent automatiquement.
LA CLÉ DE LA SÉRIE
– Joel Embiid. C’est toujours réducteur de résumer une série et un tel duel à un seul joueur, mais il prend tellement de place et change tellement tout qu’il est logique de voir les choses sous cet angle. Tom Thibodeau sait qu’il ne peut pas laisser le pivot (qui n’a joué qu’une fois contre eux cette saison) ravager sa raquette pendant plusieurs matches sans en subir les conséquences. Nicolas Batum l’a expliqué après la victoire face à Miami : les shooteurs doivent donner de l’air au pivot, qui manque encore de rythme après ses deux mois à l’infirmerie. Les extérieurs aident Joel Embiid autant que lui les aide quand il domine près du cercle et concentre les défenseurs.
Avec Isaiah Hartenstein, Mitchell Robinson et Precious Achiuwa, les Knicks ont des joueurs pour répondre à ce défi, afin de limiter au maximum l’impact du MVP 2023 et se sacrifier en donnant des fautes. S’ils parviennent à le contenir et à le fatiguer, la vie serait bien plus simple pour eux. En revanche, s’il fait du dégât, enfile les paniers et les lancers-francs, les Knicks auront bien du mal à espérer remporter quatre matches en deux semaines. Le duel Jalen Brunson – Tyrese Maxey sera aussi passionnant à suivre, mais Joel Embiid s’impose comme le baromètre de cette série.
SAISON RÉGULIÈRE
New York 3-1
5 janvier : Philadelphie – New York (92-128)
22 février : Philadelphie – New York (96-110)
10 mars : New York – Philadelphie (73-79)
12 mars : New York – Philadelphie (106-79)
VERDICT
Sixers 4-2. Qui dit série sexy et indécise, dit série difficile à pronostiquer. Trois matches sur quatre en saison ont été gagnés par les Knicks, mais trois ont aussi été joués sans Joel Embiid, compliqué donc de s’appuyer sur cette référence. De plus, les deux équipes ont très bien terminé la saison régulière, par conséquent, les dynamiques sont similaires. La série pourrait se jouer sur des détails, mais le MVP 2023 n’est pas un détail et s’il est en pleine forme, les Sixers auront un avantage certain. Mais face à des Knicks aussi vaillants, rien ne sera donné et il ne serait pas surprenant de devoir attendre un Game 6 ou un Game 7 avant que cette série ne livre sa vérité.
CALENDRIER
Samedi 20 avril : New York – Philadelphie (minuit)
Lundi 22 avril : New York – Philadelphie (1h30)
Jeudi 25 avril : Philadelphie – New York (1h30)
Dimanche 28 avril : Philadelphie – New York (19h00)
Mardi 30 avril : New York – Philadelphie (si nécessaire)
Jeudi 2 mai : Philadelphie – New York (si nécessaire)
Sameid 4 mai : New York – Philadelphie (si nécessaire)