L’interminable et confus « money-time » entre Warriors et Lakers

Le réalisateur affichait sans arrêt le couple Ben Affleck – Jennifer Lopez, assis au premier rang de la Crypto.com Arena. Il faut dire qu’il fallait bien montrer quelque chose, les dernières minutes de la rencontre entre les Lakers et les Warriors s’étirant encore et encore, suite aux « reviews » et aux problèmes techniques…

Car il a ainsi fallu plus de vingt minutes pour disputer les 110 dernières secondes de ce duel californien !

Un « challenge » gagné qui se retourne contre les Lakers

Les problèmes ont ainsi commencé quand Darvin Ham a demandé un « challenge » suite à la sortie d’un ballon, à 1 min 50 de la fin. Après étude des images, les arbitres donnent raison au coach… sauf qu’ils ont profité de l’arrêt de jeu pour revenir sur un 3-points précédent de LeBron James, en l’annulant car le « King » avait le talon sur la ligne. Résultat des courses pour Los Angeles : un entre-deux à disputer et trois points perdus (124-117)…

« Je n’ai jamais vu une décision comme ça, surtout à ce moment du match » pestait le « King » (40 points, 9 passes, 8 rebonds) après coup. « C’était assez bizarre, ça nous a privés du momentum. »

Mais le « bizarre » n’était pas fini, alors que Darvin Ham utilisait un nouveau « challenge » sur la possession qui suivait l’entre-deux, avec un Draymond Green qui avait (lui aussi) mis le pied sur la ligne avec le cuir. Car après avoir rendu le ballon aux Lakers, c’est l’horloge de la Crypto.com Arena qui connaissait des bugs. À répétition.

« C’était bizarre », confirmait Steve Kerr sur ce money-time à rallonge. « Il y a des problèmes d’horloge de temps en temps dans une saison. C’est un peu le cas le plus extrême que j’ai connu, avec le système de secours qui ne fonctionne pas non plus. C’est regrettable. Je me suis senti mal pour les fans. C’était un grand match, et dans les deux dernières minutes, tout le monde se regarde en se demandant ce qu’il faut faire. »

Alors qu’on aurait en effet pu avoir droit à un « clutch time » intense, l’énergie avait disparu, Stephen Curry volant le ballon à LeBron James, toujours bloqué dans cette séquence clownesque.

Le mieux est l’ennemi du bien pour Steve Kerr

Le recordman de points de l’histoire de la NBA ne pensait pas avoir mis le talon sur la ligne (même si les images montrent le contraire). Pour Steve Kerr, cet abus de ralenti nuit en tout cas à l’esprit du jeu. Un peu comme la VAR au football, cela coupe le rythme des rencontres pour quelques millimètres.

« Je n’aime pas non plus la règle selon laquelle on peut revenir en arrière et regarder si un ballon est sorti, ou si le 3-points de LeBron (est valide). Cela semble se produire une ou deux fois par an. J’aimerais que cette règle disparaisse. Je pense que nous essayons tellement que tout soit correct qu’on en perd la fluidité. Qui se soucie de savoir si le pied d’un gars est à un centimètre de la ligne ? Cela vaut-il la peine de revenir 45 secondes en arrière et de tout changer, avec les conséquences imprévues que cela implique ? Ce n’est pas ma règle préférée. »

Les arbitres ont eux défendu leur droit de vérifier la validité du 3-points de LeBron James, alors que les Lakers se plaignaient du fait que le chronomètre a connu des bugs non pris en compte au début du quatrième quart-temps. Bref, c’était très confus de tous les côtés et le « King » reconnaissait le travail compliqué des arbitres.

« Au bout du compte, on veut faire les choses correctement. C’est malheureux. Mais tout le monde essaie de faire les choses du mieux possible, évidemment. Et le groupe a un travail à faire – c’est-à-dire les arbitres – ils ont un travail à faire, et ils doivent le faire du mieux qu’ils peuvent. Tout va bien ».