Certains l’ont calculé pour la première fois quand Andrew Bynum l’a envoyé bouler violemment le 8 mai dernier alors que ses Mavs balayaient les champions en titre. D’autres ont déjà vu son nom s’afficher dans un coin de l’écran alors qu’ils se pourléchaient les babines devant une photo de sa petite amie.
Mais JJ Barea (1m83, 26 ans), mine de rien, est déjà dans sa 4ème année en NBA. Avec son physique de lilliputien, il s’est d’abord attiré les moqueries de joueurs comme de plumitifs. Mais avec un titre de champion dans la poche, plus personne ne rigole…
De Mayagüez à Northeastern
La carrière de basketteur de Jose Juan Barea débute dans son île de Porto Rico, à Mayagüez plus précisément (à l’ouest de l’île pour les férus de géographie). Boy-scout de la première heure, le petit JJ va voir sa vie basculer quand il prend part à un échange scolaire qui le fait atterrir à la Miami Christian School. Là, il déchire tout avec une moyenne de 25 points par match et un titre de l’état de Floride. Mais les universités ne se précipitent pas sur l’occasion, seuls Marquette et Oregon State se manifestent.Barea a cependant déjà fait son choix ; ce sera Northeastern (situé à Boston). Lié avec l’assistant coach de l’université, Frank Martin qui est originaire de Miami, JJ vient également chercher chez les Huskies un temps de jeu conséquent pour s’aguerrir au jeu américain.
Et il ne décevra pas. En quatre années passées sur le campus, Barea inscrit son nom tout en haut du livre des records en terminant second meilleur scoreur de l’histoire de la fac (derrière Reggie Lewis, le Celtic des années 80 mort d’un arrêt cardiaque).
Il passe des cartons comme ce match à 41 points (record de la fac) contre Stony Brook en mars 2005. Il est également nominé pour le Bob Cousy Award qui récompense les meilleurs meneurs du pays.
Le responsable des sports à l’université boit son petit lait :
« JJ est une source de fierté pour tous ceux qui sont associés au nom de Northeastern. Jouer sur la plus grande scène du basket professionnel est une réussite merveilleuse pour lui et une juste récompense pour son talent et son attitude. »
De NBDL à la finale NBA
Ce dernier point est tout à fait fondamental pour comprendre qui est JJ Barea. C’est d’abord un bosseur. Non drafté à sa sortie de fac, malgré ses bonnes performances, le meneur de poche doit passer par la case Summer leagues. Il est d’abord aperçu sous la tunique des Warriors à Las Vegas mais c’est sa seconde expérience avec les Mavericks à la Rocky Mountain Revue qui lui permet d’obtenir un contrat garanti.
Pas fainéant, Barea poursuit son été avec l’équipe nationale de Porto Rico. Il commence même à se faire un nom dans cette équipe dirigée par l’idole de tout un peuple, Carlos Arroyo, quand il inscrit le trois points de la gagne dans le tournoi d’Amérique centrale et des Caraïbes remporté par les siens.
Cela dit, son avenir en NBA est loin d’être un parcours de santé. Alternant le bon et le moins bon, Barea flotte comme il peut dans sa première saison jusqu’à couler dans les eaux troubles de NBDL. Parachuté au Forth Worth Flyers, il ne met pas longtemps à convaincre ses coachs qu’il est prêt pour la NBA. Deux sorties à plus de 40 pions, et 4 petits matchs. Cuban rappelle son protégé.
La suite, on la connaît. Barea gagne peu à peu sa place en tant que meneur remplaçant à Dallas derrière Jason Kidd. Par son explosivité au sol et sa rapidité d’exécution, il surprend tout son monde. D’une adresse redoutable dans ces playoffs, Barea continue d’impressionner par sa maîtrise du jeu, son contrôle dans les moments chauds, et ses prises de risques payantes en attaque.
Tout pour réussir ?
Avec son canon de petite amie (ex-Miss Universe), un titre de champion dans la besace, et un été de repos bien mérité, JJ Barea est certainement un des hommes les plus heureux du monde en ce moment même. Au vu de sa progression, on est en droit de se demander si son rôle ne va pas encore grandir dans la rotation de Rick Carlisle.
En tous les cas, si personne ne l’attendait vraiment à pareille fête, nul doute que désormais, JJ sera attendu au tournant. La saison prochaine s’annonce comme celle de la confirmation pour ce feu follet qui a tour à tour rendu dingues les Lakers, le Thunder et maintenant le Heat.
Stats en playoffs 2011 : 8.9 pts, 3.9 pds en 19 minutes par match.
Crédit photo : Keith Allison