Pourtant blessé, Rudy Gobert signe son meilleur match

On a d’abord pensé qu’il n’allait marquer que sur dunk. Mais Rudy Gobert a fini par scorer « régulièrement », sans martyriser le cercle des Hornets. Sur ses 10 tirs inscrits dans la soirée, le pivot des Wolves a dunké… à huit reprises, un record personnel depuis qu’il porte le maillot de Minnesota.

C’est dire le niveau de domination de l’intérieur, pourtant annoncé incertain avant la rencontre, en raison d’une gêne à la hanche. Mais Chris Finch avait expliqué plus tôt dans la saison que sa formation n’avait pas vocation à se reposer, autrement dit avoir recours au « load management ». « Nos gars veulent jouer », assurait-il.

« C’est l’un des meilleurs matchs que j’ai jamais vu de la part d’un gars qui était incertain. C’est incroyable de le voir jouer en sachant qu’il souffre et qu’il joue blessé. La façon dont il s’en est sorti aujourd’hui, je lui tire un grand coup de chapeau », peut saluer Karl-Anthony Towns, meilleur marqueur de la rencontre avec 28 points.

Une confiance qui se développe

Ce dernier a été un facteur dans la grosse performance de son coéquipier. À plusieurs reprises, « KAT » a joué le « pick-and-roll » avec le Français et l’a envoyé au « alley-oop ».

« Parfois, ils l’envoient et je ne le capte pas, mais ils gardent confiance à l’envoyer. C’est sympa, j’apprécie ça », apprécie le pivot qui a profité de l’absence d’Anthony Edwards pour obtenir davantage de ballons. Notamment de la part de deux joueurs qui aiment le servir, Mike Conley et Kyle Anderson.

« Un niveau de confiance s’est développé. Il s’agit de comprendre la valeur de Rudy. Il pose tellement d’écrans, il crée tellement de possibilités en attaque pour ses coéquipiers : c’est la façon dont on peut le remercier, en lui donnant le ballon quand il est ouvert. Il a pris de très bonnes décisions lorsqu’il a attrapé le ballon », salue Chris Finch, tandis que Mike Conley apprécie la « gravité » de Rudy Gobert, qui a permis aux Wolves de trouver les espaces dans une fin de rencontre maîtrisée.

Alors que le Français n’avait pas inscrit plus de 17 points cette saison, il a pulvérisé ce total cette nuit avec ses 26 points (10/12 aux tirs) et 12 rebonds, sans oublier 3 contres. Car il s’est encore montré intraitable en défense, contrant ou dissuadant la moindre approche adverse en fin de rencontre.

Le retour des trois pivots

Son match, c’était simplement l’histoire « d’être dominant, d’être agressif. Mes coéquipiers ont fait du bon travail en me trouvant tôt dans le match, j’ai juste essayé d’être une force quand j’ai le ballon, de faire le bon choix en même temps. Donc le mérite revient à mes coéquipiers, j’ai aimé notre façon d’hausser le ton en défense dans les dernières minutes. »

Autre symbole de cette force intérieure, le choix de Chris Finch d’utiliser Rudy Gobert, Karl-Anthony Towns et Naz Reid en même temps, comme il l’a déjà expérimenté cette saison. « Naz a été d’une aide précieuse sur le banc. Ça m’a clairement brisé le cœur de le sortir du banc », formule le coach, dont le remplaçant a signé 23 points et 5 rebonds.

« C’est sympa vous savez. On parle d’eux comme des intérieurs, mais ce ne sont pas des intérieurs. Ce sont des licornes. On est tous capables de courir, de nous déplacer… Ils peuvent mieux shooter que la plupart des arrières aussi. Donc ce n’est qu’une histoire de communication, réaliser qui est sur le terrain, qui ne l’est pas. Dans cette situation avec trois grands, ils vont probablement devoir surveiller les shooteurs. C’est un processus et je crois que c’est aussi une arme unique », termine Rudy Gobert.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.