Le basket américain est en deuil après l’annonce du décès de Bobby Knight à 83 ans. Hospitalisé depuis avril, l’ancien coach des Etats-Unis et d’Indiana s’est éteint près des siens, quelques jours après son anniversaire.
Né en 1940 dans l’Ohio, Robert Montgomery Knight était une vraie légende du coaching, et après une carrière de joueur à Ohio State qui le voit remporter le titre NCAA en 1960, il débute à 25 ans comme entraîneur à US Army. C’est là-bas qu’il apprend les méthodes quasi militaires qui feront sa réputation, et qu’il décroche son surnom : « The General ». À l’époque, il devient le plus jeune coach de l’histoire de la NCAA.
Il fait pleurer Michael Jordan !
Dès 1971, il rejoint l’université d’Indiana qu’il mènera au titre en 1976, 1981 et 1987 avec un basket basé sur le mouvement et surtout une défense homme à homme. Bobby Knight détestait la zone et l’attaque posée. Il fallait que ça court et que ça bouge ! Considéré comme l’égal d’un Dean Smith ou d’un Mike Krzyzewski, il est nommé coach des Etats-Unis pour les Jeux olympiques 1984 à Los Angeles.
Dans son équipe, un certain Michael Jordan, mais aussi Pat Ewing et Chris Mullin, et il crée déjà la polémique en préférant son joueur Steve Alford à John Stockton ou Charles Barkley ! C’est lors de ses Jeux olympiques qu’il fera pleurer Michael Jordan dans le vestiaire après une victoire face à l’Allemagne…
Agressions, insultes, suspensions…
Avec ses 902 victoires en carrière, Bobby Knight fut le coach le plus victorieux de l’histoire de la NCAA de 2007 à 2011, avant d’être dépassé par Mike Krzyzewski, mais il a hélas entaché son palmarès par de nombreuses polémiques et des gestes fous.
Dès 1973, il se fait remarquer en frappant un coach adverse à la fin d’un match ! En 1985, il balance une chaise sur le terrain face à Purdue. On l’a aussi accusé d’avoir donné un coup de fouet à un joueur à l’entraînement, d’avoir donné un coup de tête à un autre lors d’un temps-mort, et même d’en avoir étranglé un à l’entraînement !
De manière générale, Bobby Knight passe son temps à insulter ses joueurs, les coaches adverses et les arbitres. Chacune de ses interviews est un festival de jurons !
Lassée de ces frasques et de ces polémiques, la direction de l’université d’Indiana l’avait lâché en 2000, et Bobby Knight avait ensuite rejoint Texas Tech. Il y restera six ans, et pour la première fois de son histoire, l’université va enchaîner cinq saisons à 20 victoires et plus. En 2008, il tire sa révérence, et pendant longtemps, il refusera de revenir à Indiana, vexé d’avoir été viré pour des raisons disciplinaires. Finalement, il effectuera une apparition surprise en 2020. À ses côtés, Isiah Thomas, son meneur de jeu au début des années 80.
Il exigeait que ses joueurs soient de bons élèves
Considéré comme « une idole » par Tom Izzo et Coach K, qu’il a eu sous ses ordres à Army, Bobby Knight était un personnage complexe, capable de refuser d’encaisser son salaire à Texas Tech parce que l’équipe n’était pas bonne, mais aussi d’exiger que tous ses joueurs soient de bons élèves, car la scolarité était le critère numéro 1 de son recrutement. Une méthode qui lui a fait rater de nombreuses stars, mais il tenait absolument à ce que les résultats scolaires passent avant le basket.
Vexé de ne pas avoir été intronisé au Hall Of Fame en 1987, il avait ensuite refusé que le comité de sélection le nomine les années suivantes. Finalement, en 2011, il accepte d’y entrer et pour une fois, il laissera aux vestiaires son célèbre pull rouge.