Ancienne sportive professionnelle, et très active au quotidien auprès des communautés locales, Lauren Holiday ne fait qu’un avec son mari Jrue, et il y a trois mois, ils ont reçu, ensemble, le prix « Muhammad Ali Sports Humanitarian Award » pour leur engagement social.
Le couple s’imaginait cette nouvelle saison à Milwaukee, avec leurs enfants, et puis soudain, la semaine dernière, coup de théâtre : Jrue est échangé à Portland contre Damian Lillard. Depuis, le meneur All-Star a refait ses valises pour Boston, et dans un message posté sur les réseaux sociaux, Lauren s’emporte contre cette expression qu’on entend après chaque échange : « c’est le business ».
« Nous sommes des êtres humains dont les enfants développent des amitiés avec d’autres enfants »
« Mercredi, mon mari faisait une sieste, et il s’est réveillé en apprenant qu’il avait été échangé. Aucun avertissement, aucun signe, pas même une discussion indiquant que cela pourrait être une possibilité. C’est juste que c’est fait. Maintenant, passez à autre chose car ‘il n’y a rien personnel, c’est du business’. Je ne partage pas ceci pour dire que nous avons droit à quoi que ce soit. Je partage ceci pour dire que nous sommes des êtres humains dont les enfants développent des amitiés avec d’autres enfants de notre communauté, que nous valorisons la famille et les amitiés et que nous investissons dans les villes dans lesquelles nous jouons. Nous ne profitons pas seulement de la ville dans laquelle nous jouons. Nous donnons à la ville dans laquelle nous jouons et nous donnons tout. »
Pour l’ancienne footballeuse, les dirigeants NBA oublient qu’il y a une famille derrière chaque star, mais aussi des actions caritatives au quotidien, et « c’est plus que du business ».
« Ce n’est parce que ça nous fait mal, mais parce que nous sommes des personnes, nous sommes des humains, nous avons des relations, des rêves et des liens avec l’endroit où nous jouons. Au moment où j’écris ces lignes, nous pleurons cette perte tout en célébrant l’espoir et la joie de ce qui nous attend. L’évolution consiste à nous permettre de ressentir cette douleur maintenant et de la transformer en force pour avancer. C’est ce que nous sommes et c’est ce que nous serons toujours. »
« Imaginez un monde dans lequel nous ne nous cacherions pas derrière le business, où nous ne nous traiterions pas les uns les autres comme des marchandises »
Elle termine son long message en rêvant d’un monde où les dirigeants tiendraient autant compte du sportif que de l’humain.
« Imaginez un monde dans lequel nous ne nous cacherions pas derrière le business, où nous ne nous traiterions pas les uns les autres comme des marchandises, mais où nous nous considérerions plutôt comme des éléments précieux d’une communauté humaine destinée à se servir les uns les autres de diverses manières. Imaginez si nous ne mettions pas simplement des signes de dollar sur les athlètes. Imaginez si nous investissions en eux en tant qu’êtres humains, en tant qu’incroyables forces du bien, si nous avions les mêmes attentes pour nous-mêmes dans notre vie quotidienne que pour chaque athlète qui entre dans leur salle. Nous attendons des efforts. Nous attendons de la concentration. Nous attendons de l’intégrité. Nous attendons de la grandeur. Et si nos standards en matière d’entreprise étaient les mêmes ? En d’autres termes, imaginez s’il s’agissait d’une affaire personnelle ET professionnelle. C’est le monde que je veux créer. »