Vainqueur 127-118 après prolongation de Team USA, le Canada arrache la médaille de bronze à l’issue d’une rencontre qui a ressemblé comme deux gouttes d’eau à la demi-finale entre l’Allemagne et les Etats-Unis. Les partenaires d’Anthony Edwards (23 points) ont couru après le score tout le match, mais cette fois, ils ont arraché la prolongation sur un panier miracle (111-111). Sauf qu’ils ont craqué dans la prolongation, punis par un exceptionnel Dillon Brooks (39 points, un record pour un adversaire des Etats-Unis) et un Shai Gilgeous-Alexander (31 points, 12 passes, 6 rebonds) égal à lui-même.
Déjà privés de trois joueurs à l’entre-deux, les Etats-Unis perdent temporairement Mikal Bridges, touché au visage sur un écran de Walker Kessler. Cela n’émeut pas les Canadiens, et surtout pas Dillon Brooks, qui signent un 8-0 pour débuter le match. Austin Reaves (23 points) débloque le compteur américain dans une rencontre sans round d’observation, jouée sur un rythme NBA : une passe, un tir. Après quatre minutes, déjà 27 points inscrits (16-11).
A ce petit jeu, le Canada prend le large (23-13) et la défense américaine est encore inexistante. Au point que Lu Dort a tout le temps de les sanctionner dans le corner. Il y a plus de mouvements et de variétés dans le jeu canadien, et les « mismatchs » leur profitent avec RJ Barrett et Kelly Olynyk qui enfoncent le clou (31-19). Grâce à Bobby Portis, les Américains limitent la casse (34-25) mais ils ont encaissé 34 points !
Dillon Brooks à 5 sur 5 à 3-points à la mi-temps !
Le banc américain apporte une énergie différente (déjà 21 points !), et c’est Cam Johnson qui fait basculer les Américains en tête (38-36). Ce 19-2 porte toujours la patte de Portis, qui offre des solutions sous les panneaux, que ce soit sur des relances au rebond défensif ou comme point de fixation en attaque. Il faut attendre le retour de Shai Gilgeous-Alexander pour que le Canada reprenne les commandes (44-40).
Il y a plus de déchets et de maladresse, et ça profite aux Américains avec un apport intéressant de Walker Kessler au contre et à la claquette (52-48). Sauf qu’Anthony Edwards force beaucoup, et Brooks le punit avec une belle imitation de Klay Thompson avec un 5 sur 5 à 3-points ! A la mi-temps, le Canada mène 58-56 et Brooks en est déjà à 21 points.
Le nouvel ailier des Rockets en remet une couche à l’entame de la deuxième mi-temps, des deux côtés du terrain (65-58). Il en est à 6 sur 6 ! On reste sur un match d’attaque, et ça convient à Edwards qui recolle au score (65-63). Le match a changé de visage, avec enfin de la défense, et les rotations sont moindres.
Les stars montent en régime, comme Gilgeous-Alexander qui prend le jeu à son compte (77-73). Le niveau de jeu gagne en qualité avec de l’adresse lointaine chez les Canadiens pour répondre au one-man-show d’Edwards (91-82). Comme en première mi-temps, la variété des attaques canadiennes prend le dessus sur l’individualisme américain.
Le miracle Mikal Bridges !
La sortie d’Edwards, pour souffler, n’arrange pas les choses, et Kelly Olynyk, très précieux, redonne 10 points d’avance (94-84) après un and-1 sur un rebond offensif. Edwards revient en jeu, et c’est lui qui trouve Haliburton dans le corner. Les Etats-Unis signent un 12-0 pour renverser les Canadiens (96-94).
Clairement, ce dimanche, voire même dans cette Coupe du monde, Team USA ne peut pas se passer d’Edwards, Haliburton, Bridges, Reaves et Portis, et on a enfin du basket de tranchées avec de la défense et des joueurs qui s’arrachent pour aller chercher cette médaille de bronze.
Comme par exemple Barrett (23 points) qui prend l’axe pour redonner l’avantage au Canada (100-98) à l’entrée du « money time » ou Mikal Bridges avec ce 3-points avec la faute dans le corner (105-103). Deux minutes à jouer, et Brooks retrouve sa patte à 3-points (106-105) ! L’ailier des Rockets fait très mal, et son agressivité lui permet d’aller chercher des lancers-francs (111-107), mais aussi de contrer Austin Reaves à 15 secondes de la fin.
Sauf que Mikal Bridges réalise l’impossible : une action à 4-points sur son propre lancer-franc !!! L’ailier des Nets manque son lancer-franc exprès, et le ballon lui revient dans le corner et il marque (111-111). Prolongation !
Le Canada redonne un coup de collier
Est-ce que le Canada a pris un gros coup sur la tête ? Shai Gilgeous-Alexander répond sur un « crossover » qui envoie Bridges sur les fesses ! Le Canada s’échappe à nouveau et Brooks est toujours aussi exceptionnel (121-115).
En face, les Américains déjouent avec un jeu en « fer à cheval » qui ne surprend pas la défense du Canada. Pour apporter de l’alternance, Steve Kerr relance Portis à 80 secondes de la fin. Mais Bridges perd deux ballons, et RJ Barrett assomme les Etats-Unis (124-115). Après l’expulsion de Bobby Portis, Brooks valide aux lancers-francs le match de sa vie pour une victoire finale (127-118). Comme en 2019, les Etats-Unis rentrent au pays sans médaille. Pour le Canada, ce bronze est une grande première dans une Coupe du monde, et une première médaille depuis les JO de 1936 !
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