Steve Kerr n’aime pas l’étiquette de favori. À quelques heures du démarrage de la Coupe du monde, le coach américain estime que « Team USA » est dans le rang des favoris, parmi d’autres.
« Nous ne sommes plus à l’époque de 1992 », lâche le technicien en référence à l’épopée de la « Dream Team » à Barcelone et à l’hégémonie américaine sur le basket mondial.
Avec l’arrivée massive de joueurs internationaux en NBA, les Américains savent que cette période de domination absolue est révolue depuis des années. Dernière illustration en date : la Coupe du monde 2019.
« La dernière fois qu’on a participé à ce tournoi, on a terminé à la septième place et on a perdu trois matches je crois (ndlr : deux en réalité) », n’a pas oublié Steve Kerr, alors assistant de cette équipe, éliminée dès les quarts de finale face aux Français.
Après cette défaite, la formation emmenée par Gregg Popovich s’était inclinée face à la Serbie en match de classement, avant de l’emporter face à la Pologne pour obtenir une place indigne de son passé.
« On a dû faire face à des blessures, et l’absence de Jason Tatum nous a fait très mal cette année-là », poursuit le coach des Warriors en référence à l’entorse à la cheville de la jeune vedette des Celtics, qui tournait à plus de 10 points et 7 rebonds de moyenne (en deux matchs) avant de rejoindre l’infirmerie.
À l’époque, Jerry Colangelo avait déjà mis en avant le facteur blessure pour expliquer cette nouvelle déconvenue sur la scène internationale. « Je crois que si nous n’avions pas eu ces blessures, nous aurions gagné. Ces blessures étaient de trop à endurer », avait formulé le patron de la sélection américaine.
Davantage une « équipe de passeurs » cette année
En amont de cette compétition, « Team USA » avait également fait face à une vague de désertion de ses vedettes NBA d’une rare intensité. Résultat : les dirigeants avaient dû miser sur des stars en devenir (Donovan Mitchell, Jayson Tatum, Jaylen Brown…). Un peu à la manière de cette version 2023.
« C’est similaire à cette équipe. L’équipe de 2019 était également très jeune, on avait Jason Tatum et Jaylen Brown qui émergeaient, quelques vétérans comme Harrison Barnes, Brook Lopez, Mason Plumlee. On avait un bon mélange de joueurs, mais chaque équipe est différente », rappelle Steve Kerr en oubliant de citer Kemba Walker, Khris Middleton, Marcus Smart ou encore Myles Turner.
Mais selon lui, la formation actuelle est « probablement plus une équipe de passeurs. Je crois que cette équipe (de 2019) avait beaucoup de supers scoreurs individuels. Mais ce qui est vraiment unique dans le basket américain, c’est que nous avons une nouvelle équipe chaque année. »
« Unique » et loin d’être confortable en matière de continuité, alors que Team USA a récemment fait le choix de ne plus exiger d’engagement sur plusieurs années de la part des joueurs.
« C’est un problème pour beaucoup d’équipes, pas seulement pour nous, surtout maintenant que la Coupe du monde et les Jeux olympiques sont joués l’un après l’autre. On voit beaucoup de stars d’autres équipes qui ne jouent pas, donc nous ne sommes pas la seule équipe à avoir un nouveau groupe », termine le coach.